Suite arithmétique

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En mathématique, une suite arithmétique est une suite définie sur \{n \in \mathbb N, n \geq n_0\} à valeurs dans un groupe additif E telle qu'il existe un élément \ r de \ E appelé raison pour lequel :

\forall n \geq n_0 \ \ \ u_{n+1} = u_n + r \,


En pratique E = \R ou \mathbb C. Mais on peut tout aussi bien rencontrer des suites arithmétiques à valeurs dans un espace vectoriel.

On dit alors que les termes \ u_n sont en « progression arithmétique ».


Exemple Si la raison \ r=2 et \ u_0=10 :

  • \ u_0=10
  • \ u_1=12
  • \ u_2=14
  • \vdots

[modifier] Terme général

Si E est un groupe et si (u_n )_{n\in\mathbb N} est une suite arithmétique de E de raison r\in E alors, pour tout n\in\mathbb N :

u_n = u_0 + n.r \,

Plus généralement, si la suite est définie sur \{n \in \mathbb N, n \geq n_0\} et si n et p appartiennent à A alors :

u_n = u_p + (n - p).r \,

Une suite arithmétique est donc entièrement déterminée par la donnée de son premier terme u_{n_0} et par sa raison r.

Réciproquement, une suite définie sur \{n \in \mathbb N, n \geq n_0\} par

u_n = u_{n_0} + (n - n_0).r \,

est une suite arithmétique de raison r.

En analyse réelle ou complexe, la suite arithmétique est l'aspect discret de la fonction affine.

[modifier] Sens de variation et convergence

Ce paragraphe concerne les suites arithmétiques à valeurs dans \R.

Si r > 0 la suite est croissante, si r < 0 la suite est décroissante et si r = 0 la suite est constante.

En général (si r est non nul), la suite arithmétique est divergente. Cependant elle admet une limite:

  • si r > 0 sa limite est  + \infty
  • si r < 0 sa limite est  - \infty.
  • Si la raison est nulle, la suite est constante et converge vers la constante.

[modifier] Somme des termes

Si E = \R ou \mathbb C et si (u_n )_{n\in\mathbb N} est une suite arithmétique de E alors, pour tout n\in\mathbb N :

\sum_{0 \le p \le n}u_p={(n+1)\over 2}(u_0+u_n)

La légende veut que la méthode de calcul fut inventée par Carl Friedrich Gauss, élève dissipé qu'il s'agissait d'occuper et à qui l'on aurait confié la tâche de calculer la somme de tous les entiers de 1 à 100. En écrivant la somme deux fois, dans un ordre différent, il obtint :

S = 1 + 2 + 3 + .... + 98 + 99 + 100
S = 100 + 99 + 98 + ...+ 3 + 2 + 1

Puis, remarquant que 100 + 1 = 99 + 2 = 98 + 3 = ... = 101, il obtint facilement

2S = 100 × 101 donc S = 50 × 101.

Légende ou réalité, cette astuce est la méthode de démonstration pour calculer les somme des termes:

S = u0 + u1 + ... + un
S = un + un − 1 + ... + u0

Remarquant que up + unp = u0 + un, il vient

2S = (n+1) \times (u_0+u_n)

Cette propriété s'applique pour calculer la somme des n premiers entiers

1 + 2 + 3 ... + n = \frac{n(n+1)}{2}

et se généralise à toute somme de termes consécutifs d'une suite arithmétique

u_p + u_{p+1} + ...+u_n = \frac{(n-p+1)(u_n + u_p)}{2}

Elle se généralise aussi à toute suite à valeurs dans un espace vectoriel sur un corps de caractéristique différente de 2