Southland Tales

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Southland Tales
Réalisation Richard Kelly
Acteur(s) Dwayne Johnson
Seann William Scott
Sarah Michelle Gellar
Miranda Richardson
Janeane Garofalo
Mandy Moore
Jill Ritchie
Cheri Oteri
Amy Poehler
Kevin Smith
Scénario Richard Kelly
Musique Moby
Producteur(s) Sean McKittrick
Bo Hyde
Kendall Morgan
Budget 15 millions de $
Sortie 7 décembre 2007

Southland Tales est un thriller de science-fiction américain de 2006, écrit et réalisé par Richard Kelly, réalisateur de Donnie Darko, et mettant en scène The Rock, Seann William Scott et Sarah Michelle Gellar. Le film situe son action en 2008, dans la ville de Los Angeles, alors que les États-Unis connaissent une crise majeure sur le plan écologique, économique et social. Le film, dont le tournage a débuté le 15 août 2005, a nécessité un budget d'approximativement 15 millions de dollars américains.

L'histoire, fortement inspirée des univers de Philip K. Dick, prend place dans la ville de Los Angeles le 4 juillet 2008 (fête nationale américaine). Après la découverte d'une nouvelle source d'énergie dérivée des océans, le monde est dévié de son orbite et la stabilité mentale des habitants de la Terre commence à s'effriter. La planète ne pouvant éviter l'imminente tragédie, elle sombre dans le chaos et l'anarchie.

Southland Tales, en compétition au Festival de Cannes 2006, a été projeté en avant-première le 21 mai 2006. Distribué par la société Sony, celle-ci a demandé au réalisateur de revoir le montage du film avant de le distribuer. Le film est sorti aux États-Unis le 16 novembre 2007 et au Royaume-Uni le 7 décembre 2007. Aucune date de sortie en France n'est pour le moment fixée.

Sommaire

[modifier] Synopsis

Face à la pénurie de carburants, une grande société américaine élabore un générateur d'énergie inépuisable à partir d'une technologie allemande qui canalise les flux de l'océan. Cette technologie altère inexorablement le mouvement de rotation de la Terre, provoquant une faille dans le continuum espace-temps qui perturbe les comportements humains. Un acteur amnésique (The Rock), une ex-star du porno (Sarah Michelle Gellar), deux frères jumeaux, un sénateur et son équipe sont notamment emportés dans une lutte entre le pouvoir politico-militaire et des groupuscules néo-marxistes de Venice Beach.

[modifier] Symbolisme

La discussion qui suit révèle des éléments narratifs que le spectateur découvrirait lors du premier visionnement du film. Connaître ces éléments avant le premier visionnement pourrait réduire le plaisir de cette première expérience.

Le film utilise plusieurs symboles qui peuvent être déroutants de prime abord. Certains de ces symboles peuvent être considérés comme d'intérêt secondaire, tel que les tatouages du boxeur Santaros qui représentent toutes les religions du monde, mais contribuent quand même à donner un poids à une des nombreuses lignes du film.

L'un des symboles les plus puissants est fourni par la notion du clone spatio-temporel qui peut rencontrer sa contrepartie. Ces deux clones deviennent des personnes différentes de par leur expérience divergente depuis le clonage, mais demeurent fondamentalement la même personnalité. Ce film utilise remarquablement ce concept en le combinant avec l'idée du pardon. D'une part, il y a l'illustration de la difficulté de se pardonner à soi-même où l'un des clones pardonne à sa contrepartie, pour un souvenir qu'ils partagent, illustration du pardon à soi-même. Ce concept se prolonge naturellement vers le pardon des autres, car le clone demeure différent de sa contrepartie et, la scène suivante, le narrateur, en voix hors champ, en profite pour renforcer l'idée du pardon en l'accordant à son meilleur ami. C'est après ce pardon de soi, puis celui des autres, que la rédemption, la résurrection, se produit et que les clones Tavener (les jumeaux) deviennent le nouveau messie (ligne religieuse).

Une autre séquence de symboles importante pour l'histoire du film réside dans l'opposition entre les néo-marxistes et le pouvoir politique-militaire chargé de la surveillance du territoire national, USIDent. Alors que le but de la surveillance du territoire est d'éviter les actes terroristes, le pays est officiellement en guerre, leurs mesures outrancières amènent l'opposition des néo-marxistes qui veulent rétablir les libertés perdues, en abolissant la surveillance à outrance et les arrestations sommaires. Le manque de dialogue mutuellement profitable conduit à une escalade de violence et d'abus de libertés individuelles, par les néo-marxistes eux-mêmes, qui, contre leurs principes, n'hésitent plus à faire du chantage à partir de scènes de moments intimes, voire même de meurtres montés de toute pièce. En fin de compte, le film se termine sur des scènes organisées de guérilla, la guerre est maintenant présente sur le territoire national.

Quand à la science, qui s'oppose un peu à l'intrigue religieuse, si elle est dépeinte comme celle qui amène des solutions techniques aux problèmes (crise pétrolière), celui qui personnifie la science est montré comme un être corrompu par le pouvoir économique et qui cherche à manipuler les deux autres factions. La science est également associée à la notion d'une forte drogue (fluid karma) dont la société n'aurait plus la possibilité de s'assouvir.

L'art est également présent, principalement représenté par une étoile de film érotiques, Krysta Now. Elle se lance dans mille et un projets, mais, en bout de compte, elle s'est tellement diversifiée qu'elle perd rapidement contrôle sur l'ensemble de son « empire » aux mains d'individus qui récupèrent les projets à leur profit. L'amour a cependant sa place, dans une des scènes finales, où la maîtresse de Santaros, Krysta, et la femme de Santaros, se réconcilient, se comprennent ou se pardonnent, en dansant ensemble, alors que Santaros, les bras en croix, s'irradie de lumière.

La ligne religieuse représente l'espoir, via des révélations et des prédictions. Contrairement à Donnie Darko, il n'y a pas de représentant religieux officiel. Le religieux est bien présent, mais via le narrateur, ce qui amène une atmosphère d'intériorité. Par contre, il y a une ligne qui peut être considérée un peu comme un dérapage de la religion. Cette intrigue est portée par une adepte de Santaros. Elle vénère Santaros au point d'avoir un agencement, autour de son ordinateur, qui fait penser à un petit autel, où Santaros, en fond d'écran, fait penser à une icône religieuse. Le dérapage se produit lorsqu'elle conclut son adoration en menaçant Santaros de se suicider si Santaros ne satisfait pas son fantasme sexuel.

Santaros lui-même supporte visuellement l'aspect religieux. Il prédit l'avenir, peut-être le connaît-il de par son voyage dans le temps, même s'il est amnésique, mais démontre néanmoins le doute et l'incertitude dans l'action à accomplir, voire la fuite face aux problèmes (scène du double meurtre fictif, et réel). Il se juge trop lâche pour se suicider, mais se culpabilise à la pensée d'avoir tué son clone, lorsqu'il apprend que ce dernier fut trouvé mort à ses côtés. Cela constituerait donc une certaine forme de suicide, indirectement. Il reprend cependant pied lorsque les incertitudes qui l'accablent sont levées.

[modifier] Distribution

[modifier] Liens externes