Sonia Lagarde

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Sonia Lagarde est une femme politique néo-calédonienne anti-indépendantiste, née Boyer[1] le 29 août 1948.

Propriétaire d'un commerce de vente de prêt-à-porter féminin dans le centre-ville de Nouméa, elle entre en politique en 1995 lorsque, avec Didier Leroux et d'autres dissidents du RPCR (le principal parti anti-indépendantiste en Nouvelle-Calédonie depuis 1977 et la première force du territoire depuis 1989), l'Union pour une Nouvelle-Calédonie pour Tous (UNCT). Ce nouveau mouvement sert alors surtout à réunir certaines figures du RPCR déçues par la décision de son leader, Jacques Lafleur, de soutenir la candidature d'Édouard Balladur à l'élection présidentielle de 1995 et qui décident quant-à-eux d'appeler à voter pour Jacques Chirac. Et Sonia Lagarde apparaît depuis comme une fidèle chiraquienne, soutenant à nouveau ce dernier en 2002 alors que Didier Leroux soutenait lors de ce scrutin François Bayrou.

Lors des élections provinciales de 1995, elle est élue une première fois membre du Congrès du Territoire et de l'Assemblée de la Province Sud sur la liste UNCT emmenée par Didier Leroux, réélue en 1999 (alors sous l'étiquette Alliance, nom du nouveau parti fondé en 1998 par Didier Leroux par la fusion de l'UNCT avec d'autres petits mouvements anti-indépendantistes et anti-Lafleur) et en 2004 (sur la liste Avenir ensemble, parti dans lequel Alliance s'est ensuite fondu). Suite à la victoire de l'Avenir ensemble aux élections provinciales du 9 mai 2004 en Province Sud, elle accède à la fonction de 1re vice-présidente de l'Assemblée de cette province[2].

Elle s'est engagée dans la vie politique nouméenne. Ainsi, en 2001, elle présente une liste baptisée « Nouméa, c'est capital"e" » unissant des personnalités de son parti Alliance, mais aussi d'autres du MPF local et des personnalités de la société civile. La liste RPCR du maire sortant Jean Lèques est réélu dès le 1er tour, avec 53,39 % et 39 élus sur 49, mais « Nouméa, c'est capital"e" » réalise alors un assez bon score pour une première tentative dans ce bastion RPCR avec 22,6 % des suffrages et 5 élus (dont 3 Alliance qui rejoindront plus tard l'Avenir ensemble et 2 MPF) et Sonia Lagarde devient alors la principale chef de l'opposition au conseil municipal. Toutefois, en 2006, les 2 élus MPF ont fait sécession du groupe « Nouméa c'est capital"e" » pour critiquer la position de l'Avenir ensemble au sujet du corps électoral[3] (le MPF s'opposant à toute restriction du corps électoral et donc à fortiori au principe de corps gelé, tandis que l'Avenir ensemble, tout en marquant son attachement au principe « un citoyen français, une voix », soutenait à demi-mot le gel du corps électoral en mettant en avant l'engagement qui aurait pris par l'État et le RPCR au comité des signataires de 2003).

Pour les élections municipales de 2008, elle est désignée le 12 décembre 2007 candidate de l'Avenir ensemble par acclamation lors de primaires qui l'opposaient à deux autres personnalités du parti (Alain Descombels et Frédéric de Greslan) qui sont intégrées à sa liste[4]. Celle-ci reprend pratiquement le même nom qu'en 2001, à savoir « Changer, c'est capitale ». L'un des projets phares de son programme est alors la création d'un tramway reliant les banlieues nord du Grand Nouméa, et notamment Dumbéa, au centre-ville nouméen afin de désengorger les flux de circulations automobiles[5]. Elle met aussi l'accent sur l'environnement (avec la proposition de créer un label « éco-quartier », l'idée de développer le tri sélectif ou encore la mise en place d'une « brigade verte » pour sensibiliser les populations)[6], sur la sécurité (avec le développement d'une police municipale « de proximité » ou encore de punir les délinquants par des travaux d'intérêt général)[7].

Au 1e tour le 9 mars 2008 elle arrive à la seconde position avec 24,74 % des suffrages, donc assez loin derrière celle Rassemblement-UMP du maire sortant Jean Lèques(43,49 %), mais pour la première fois ce dernier n'est pas réélu dès le premier tour, du fait du nombre important de listes présentées (sept en tout, dont quatre ouvertement anti-indépendantiste, deux seulement indépendantistes et une « accordiste »). Entre les deux tours, un rapprochement est un temps envisagé avec la liste « Nouméa, la diversité en mouvement » du sénateur et président du RPC Simon Loueckhote (dissident récent du Rassemblement-UMP), arrivé en troisième position avec 12,53 % des voix et lui aussi qualifié pour le second tour, mais ce dernier a finalement refusé la fusion afin de « marquer le paysage politique et être encore là demain »[8]. Le deuxième tour le 16 mars 2008 prend donc la forme d'une triangulaire de laquelle Jean Lèques et sa liste sortent vainqueurs en manquant de peu la majorité absolue en voix (de 149 voix, avec 49,41 % des suffrages) mais en l'obtenant en siège (40 élus sur 53), tandis que « Changer, c'est capital"e" » obtient un assez bon score avec 33,11 % des suffrages et 9 conseillers municipaux, suivi de Simon Loueckhote (17,47 %, 3 élus)[9]. Le maire sortant est donc réélu pour un nouveau mandat le 31 mars 2008 et Sonia Lagarde reprend alors la tête de l'opposition la plus importante au sein du conseil municipal du chef-lieu de la Nouvelle-Calédonie.

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