Solomon Mikhoels

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Un jeune Mikhoels
Un jeune Mikhoels

Solomon (Shloyme) Mikhoels (de son vrai nom: Vovsi), (en yiddish: שלמה מיכאָעלס et en russe: Соломон Михайлович Михоэлс (Вовси) (16 mars 1890)-(12 ou 13 janvier 1948) est un acteur juif d'Union soviétique, directeur de théâtre yiddish et président du Comité juif antifasciste.

Shloyme Vovsi à Dvinsk (maintenant Daugavpils) en Lettonie, Mikhoels fait des études de droit à Saint-Pétersbourg, mais quitte l'école en 1918 pour rejoindre l'atelier de théâtre juif d'Alexander Granovsky, qui tentait de créer un théâtre national juif en Russie, s'exprimant en yiddish. Deux ans plus tard, en 1920, l'atelier s'installe à Moscou où est établi le "Théâtre juif d'état de Moscou". Ceci en conformité avec la politique de Lénine concernant les nationalités, qui les encourage à poursuivre et à développer leur propre culture sous l'égide de l'État soviétique. Mikhoels, qui révèle un talent remarquable, devient l'acteur principal de la compagnie et à partir de 1928 son directeur. Ils joue de nombreux rôles mémorables comme celui de Tevie dans l'adaptation théâtrale des histoires comiques de Tevie le laitier de Cholem Aleikhem, ou dans des œuvres originales comme Bar-Kokheba, et dans de nombreuses traductions.

Mikhoels en Roi Lear
Mikhoels en Roi Lear

Son rôle peut-être le plus fameux, est celui du Roi Lear dans une traduction en yiddish de la pièce de William Shakespeare. Ces pièces sont ostensiblement en faveur de l'État soviétique; cependant l'historien Jeffrey Veidlinger affirme qu'une lecture plus attentive permet de déceler des critiques voilées contre le régime de Staline et des assertions sur l'identité nationale juive. Il est maintenant établi que le directeur ukrainien Les Kurbas a contribué à la production originale du Roi Lear après avoir été évincé de son théâtre Berezil en 1934. Il semble avoir eu une influence durable sur la manière de diriger de Mikhoels.

Dans le milieu des années 1930, la carrière de Mikhoels est menacée en raison de ses contacts avec d'autres personnes importantes de l'intelligentsia, victimes des purges de Staline. Mikhoels soutient activement Staline pendant la Seconde Guerre mondiale en se faisant élire en 1942 président du "Comité juif antifasciste". En tant que tel, il voyage beaucoup autour du monde, rencontrant les communautés juives et les encourageant à supporter l'Union soviétique dans sa guerre contre l'Allemagne nazie.

Alors que ces contacts étaient utiles à Staline pendant la guerre, il va s'opposer catégoriquement après la guerre à ce que des Juifs soviétiques rencontrent des communautés juives de pays non-communistes, qu'il considère comme "bourgeoises". Le Théâtre juif d'État est fermé et les membres du Comité juif antifasciste sont arrêtés et tous, à l'exception de deux de ses membres, seront exécutés dans les purges survenant peu de temps avant la mort de Staline.

Janvier 1948. Une des dernières photographies de Mikhoels
Janvier 1948. Une des dernières photographies de Mikhoels

Mikhoels était certainement le plus connu de l'élite intellectuelle juive, et un procès spectacle aurait pu conduire à des dénigrements de la politique de Staline. Aussi, en janvier 1948, il est assassiné à Minsk sur ordre personnel de Staline. (en); Sa mort est déguisée en accident de voiture. Mikhoels reçoit des funérailles d'état. Selon des documents recueillis par l'historien Gennady Kostyrchenko, les organisateurs de l'assassinat sont L.M. Tsanava et S. Ogoltsov, et les meurtriers "directs" sont Lebedev, Kruglov et Shubnikov (en).

Le cousin de Mikhoels, Miron Vovsi était le médecin personnel de Staline. Il sera arrêté lors de l'affaire du complot des blouses blanches, mais sera relâché après la mort de Staline en 1953, comme le sera son gendre, le compositeur Mieczyslaw Weinberg.

Mikhoels lors d'une réunion du Comité juif antifasciste
Mikhoels lors d'une réunion du Comité juif antifasciste

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