Solidarité républicaine

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La Solidarité républicaine, association pour le développement des droits et des intérêts de la démocratie est une société politique républicaine sous la Deuxième République.

Sommaire

[modifier] Historique

En novembre 1848[1], la Solidarité républicaine est créée à Paris et dans les départements, à l’instigation notamment de Ledru-Rollin, Delescluze, Gambon, Sarrut, pour soutenir la candidature de Ledru-Rollin à l'élection présidentielle de décembre 1848. Regroupant les députés montagnards, les directeurs des journaux républicains et les organisations locales, elle est administrée par un conseil général de soixante-dix membres et présidée par Martin Bernard, député de la Loire. Au sein de la direction de la Solidarité républicaine figure un fouriériste, Charles Dain.

Organisation nationale, disposant d'un comité central à Paris, de comités de département, d’arrondissement et de canton, elle vise à fédérer les démocrates et à assurer la propagande républicaine dans des campagnes plutôt contrôlées par les conservateurs du Parti de l'Ordre[2]. Ses bureaux parisiens sont situés au 22 bis boulevard Saint-Denis.

Lors des législatives de 1849, les démocrates-socialistes (également appelés démoc-socs), qui rassemblent les républicains radicaux et les socialistes favorables à l'établissement d'une « République démocratique et sociale », obtiennent 200 députés ; Martin Bernard est réélu.

Le 11 juin 1849, la majorité conservatrice de l'Assemblée législative vote l'envoi d'une expédition militaire contre la République romaine par 361 voix contre 202. Une manifestation est organisée le 13 juin 1849 pour protester contre ce vote, qui contrevient à l'article 5 du préambule de la constitution. Selon lui, la République « respecte les nationalités étrangères, comme elle entend faire respecter la sienne ; n'entreprend aucune guerre dans des vues de conquête, et n'emploie jamais ses forces contre la liberté d'aucun peuple ». Toutefois, cette manifestation est dispersée par les troupes du général Changarnier, et la répression s'abat sur les démocrates. Martin Bernard, condamné à la déportation, parvient à s'échapper et s'exile en Angleterre.

La Cour de cassation déclare l'association illégale comme « société secrète » par arrêt du 3 décembre 1849.

[modifier] Sources

[modifier] Notes et références

  1. Les statuts de l’organisation sont datés du 4 novembre 1848.
  2. Voir Georges Yvetot, « Solidarité. Des exemples émouvants et toujours valables », Fondation Pierre Besnard, 2 juin 2005

[modifier] Voir aussi

[modifier] Article connexe

[modifier] Bibliographie

  • C. Lecompt, « Trois fraternelles de la région lilloise en 1849 », Revue d'histoire du XIXe siècle, 2001-22, « Autour de Décembre 1851 »
  • Jacques Mièvre, « Le solidarisme de Léon Bourgeois », Cahiers de la Méditerranée, vol. 63, Villes et solidarités, 2001
  • Mary Lynn Stewart-Mac Dougall, The Artisan Republic. Revolution, Reaction, and Resistance in Lyon 1848-1851, compte-rendu de Raymond Huard, Le Mouvement social, association Le Mouvement Social/Éditions de l'Atelier, n° 139, avril-juin 1987, pp. 125-126
  • Adolphe Chenu, Les conspirateurs, Paris, Garnier frères, 1850, pp. 162 et alii