Société Saint-Jean-Baptiste de Montréal
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La Société Saint-Jean-Baptiste (abrégé en SSJB) est une organisation patriotique bas-canadienne fondée par le journaliste Ludger Duvernay le 8 mars 1834, sous le nom initial de l'Association « Aide-toi et le ciel t'aidera ».
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[modifier] Histoire
L'un des premiers gestes d'importance de la société fut de faire du 24 juin, jour de la Saint-Jean-Baptiste, la fête nationale des Canadiens. En 1922, le 24 juin est devenu un jour férié au Québec et c'est, depuis 1977, le jour de la Fête nationale du Québec.
Dans les années 1830, les Bas-Canadiens d'origine de même que plusieurs communautés immigrantes établirent des sociétés charitables et patriotiques. Ainsi, le 19 décembre 1834, les Anglais du Bas-Canada fondèrent la Saint George's Society of Montreal, et, le 12 octobre 1835, la Saint George's Society of Quebec. Les Canadiens francophones fondèrent le 24 juin 1834 ce qui allait devenir la SSJB. Les Irlandais bas-canadiens fondèrent la Saint Patrick's Society of Montreal la même année. Le 6 février 1835, les Écossais fondèrent la Saint Andrew's Society of Montreal. La même année, les Allemands fondèrent la German Society of Montreal.
À l'instar des autres sociétés, la Société Saint-Jean-Baptiste fut établie dans le but de stimuler le sentiment de solidarité nationale des Canadiens et de promouvoir tous les progrès de la nation naissante. Au cours de son histoire, l'organisation s'est investie dans toutes les sphères de la vie collective des Bas-Canadiens francophones, qui plus tard se diront « Canadiens français » et, finalement, « Québécois ». La société a, entre autres, joué un rôle déterminant dans la création de l'École des beaux-arts de Montréal, l'École des hautes études commerciales de Montréal, le Monument-National, et la Société nationale de fiducie. En 1899, elle crée la Caisse nationale d'économie et contribue à la mise sur pied de la Chambre de commerce de Montréal. La société a aussi créé plusieurs organismes pour aider sa mission, notamment la Fondation du prêt d'honneur (en 1944) et la Fondation J.-Donat-Langelier (en 1988).
Tôt dans son histoire, la société adopte la feuille d'érable comme emblème et se fait même le promoteur d'un hymne national canadien-français, qui deviendra le Ô Canada. Ironiquement, ces symboles ont depuis lors été repris par le Canada anglais comme symbole de l'unité de la fédération canadienne. Une version bilingue du Ô Canada est même devenu l'hymne national du Canada en 1980.
De nombreuses branches de la SSJB ont été créées par les Canadiens-Français, principalement au Québec, mais aussi dans les provinces anglophones du Canada et aux États-Unis.
En 2005, la Société Saint-Jean-Baptiste de Montréal compte 14 sections dans la grande région de Montréal. Les sociétés sont associées au Mouvement national des Québécoises et des Québécois (MNQ) qui, de son côté, fédère 14 sociétés Saint-Jean-Baptiste ou sociétés nationales affiliées dans le reste du Québec.
[modifier] Controverses
La SSJB a été accusée à de nombreuses fois de tolérer ou d'encourager le racisme, l'ethnisme ou même l'antisémitisme.[citation nécessaire] Ces accusations ont pris de l'ampleur lors de l'affaire Bouthillier et l'affaire Michaud.[citation nécessaire] Toutefois, les leaders de la SSJB ont toujours nié avec véhémence ces accusations.
La politisation de la Société est aussi un aspect controversé : ses dirigeants sont réputés proches du Mouvement national des Québécois. Ainsi, la société avait pris position en faveur de la souveraineté du Québec lors des débats politiques et référendaires sur l'avenir des Québécois. Elle s'est aussi prononcée en faveur de la re-désignation de la fête de Dollard en Journée nationale des Patriotes en 2001-2002, ce qui a soulevé l'ire de certains anglophones du Canada.
[modifier] Prix et titre
La société remet annuellement des prix pour de nombreux accomplissements méritoires.
- Le Prix Patriote de l’année récompense le patriotisme et défense de la démocratie (1975-)
- La médaille d'argent Bene merenti de patria récompense le patriotisme (1923-)
- Le Prix Ludger-Duvernay, talent littéraire (1955-)
- Le Prix Olivar-Asselin, journalisme (1957-)
- Le Prix Calixa-Lavallée, musique (1962-)
- Le Prix Louis-Philippe-Hébert, arts plastiques (1971-)
- Le Prix Victor-Morin, théâtre (1971-)
- Le Prix Esdras-Minville, sciences sociales (1978-)
- Le Prix Maurice-Richard, excellence sportive (1979-)
- Le Prix Léon-Lortie, sciences (1987-)
[modifier] Notes
[modifier] Bibliographie
- Christophe Traisnel. « Le réseau des Sociétés Saint-Jean-Baptiste : de l'unité des Canadiens français au nationalisme des Québécois », dans L'Encyclopédie du patrimoine culturel de l'Amérique française, 2007
- Marie-Ève Saint-Denis. « La Société Saint-Jean-Baptiste et la commémoration des Patriotes de 1837-1838 », dans Les Patriotes de 1837@1838, en ligne depuis le 19 mai 2001
- Donald Prémont. « 24 juin 1834 - Le premier banquet de la Saint-Jean-Baptiste », dans le site Les Patriotes des 1837@1838, en ligne depuis le 10 mars 2000
- Robert Rumilly. Histoire de la Société Saint-Jean-Baptiste de Montréal, des Patriotes au fleurdelysé, 1834-1948, Montréal : Éditions de l'Aurore, 1975, 564 pages ISBN 0885320891
- Victor Morin. Cent vingt-cinq ans d'oeuvres sociales et économiques : réhabilitation historique, Montréal : Les Éditions des Dix, 1959, 52 p.