Singularité (mathématiques)

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En mathématiques, une singularité est en général un point, une valeur ou un cas dans lequel un certain objet mathématique n'est pas bien défini.

Par exemple la fonction:

f(x) = \frac{1}{x}

admet une singularité en x=0.

Sommaire

[modifier] Matrice singulière

En Algèbre linéaire, une matrice carrée est dite singulière si elle n'est pas inversible. Ceci a pour conséquence qu'une matrice singulière utilisée pour représenter un système d'équations ne peut admettre une solution unique, car on ne peut inverser la matrice.

[modifier] Analyse complexe

En Analyse complexe il existe plusieurs types de singularités. La configuration la plus simple consiste à se placer sur un sous-ensemble ouvert U de  \mathbb{C}, avec a un élément de U et f une fonction holomorphe définie sur U\{a}.

\forall z \in U\backslash\{a\} \quad f(z)=g(z)
  • Le point a est un pôle d'ordre n de f s'il existe une fonction holomorphe sur U, g telle que:
\forall z \in U\backslash\{a\} \quad f(z)=\frac{g(z)}{(z-a)^n}
  • Le point a est une singularité essentielle de f si ce n'est ni une singularité apparente, ni un pôle.

Il est possible d'effectuer au voisinage de a un développement en série de Laurent, et de décrire la nature de la singularité à partir de celui-ci.

Par ailleurs il est possible d'observer un autre type de singularité, qu'on trouve par exemple en cherchant à définir une fonction racine n-ième ou un logarithme complexes : c'est le point de branchement. Il se produit quand le principe de prolongement analytique conduit à plusieurs déterminations d'une même fonction multiforme. La singularité est le point autour duquel il faut tourner pour passer d'une détermination à une autre. La notion de surface de Riemann associée à la fonction multiforme permet de ramener ce problème à un problème de singularité pour une application de projection.

[modifier] Singularités des courbes analytiques et algébriques

Il faut des dessins

Exemples : l'origine est une singularité appelée " point de rebroussement", "pointe" (ou "cusp" en anglais), pour la courbe donnée par l'équation y2 = x3 ; un autre type de singularité provient des points multiples, par exemple un point double à l'origine pour la courbe y2 = x2(x + 1).

La classification analytique des singularités de telles courbes se fait grâce à la notion d'éclatement.

[modifier] Singularités génériques en topologie différentielle

De la même façon qu'on classifie des singularités dans le cadre analytique ou algébrique, il est possible de le faire en topologie différentielle, en employant les fonctions différentiables au lieu des polynômes ou fonctions analytiques du paragraphe précédent.

La théorie des singularités fut initiée par les travaux de Hassler Whitney sur les points critiques. L'idée générale est que les lignes de niveau successives d'une fonction changent de topologie en présentant une singularité lorsque la fonction traverse un point critique.

Le fait d'utiliser des fonctions différentiables rend une classification exhaustive impossible : elle se perdrait dans une myriade de « cas pathologiques ». C'est pourquoi ne sont pris en compte que des phénomènes qui présentent des propriétés de stabilité par petites perturbations, ou qui sont « génériques », c'est-à-dire se produisant, en un certain sens, avec une probabilité de 100 %.

La théorie des singularités ainsi conçue englobe notamment la théorie des catastrophes de René Thom, centrée sur l'idée de bifurcation dans un système dynamique.

[modifier] Singularité d'une équation différentielle linéaire

Dans le cas d'une équation différentielle linéaire d'ordre 1, scalaire ou vectorielle, de la forme A0(z)Y'(z) + A1(z)Y(z) = B(z), une singularité de l'équation est un point zA0 est non inversible (non nul pour une équation scalaire.

Dans le cadre des équations scalaires, sur le corps des nombres réels, l'étude se fait généralement d'abord de part et d'autre de la singularité, avec ensuite étude des raccords éventuels. Dans le cadre des équations holomorphes, il existe différents types de singularités, plus ou moins difficiles à traiter : singularités régulières ou fuchsiennes, ou singularités irrégulières. Au voisinage d'une singularité fuchsienne, le théorème de Cauchy admet des adaptations agréables, quitte éventuellement à devoir considérer des fonctions multivaluées (exemple : le logarithme complexe). En revanche, les choses sont plus compliquées en une singularité irrégulière.

A noter que ces notions s'adaptent à d'autre classes d'équations fonctionnelles : les équations aux q-différences et équations aux différences.

[modifier] Voir Aussi