Sijilmassa

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Sijilmasa (ou Sijilmassa) était une cité marchande, située au Maroc et où faisaient halte les grandes caravanes amenant du Bilad Sudan (Afrique noire) de la poudre d'or, de l'ivoire, des plumes d'autruche, des esclaves... Elle fut rasée en 1818 par les tribus de la confédération Aït Atta[1]. Elle était un centre important des Berbères zénètes. Fondée en 757, elle fut la capitale d'un émirat kharijite, sous la férule des Midrarides avant d'être une pomme de discorde entre Fatimides d'Ifriqiya et Omeyyades de Cordoue, du fait de sa situation au débouché des pistes caravanières. Elle fut finalement conquise par les Almoravides vers 1055. Sa situation commerciale continua d'être florissante jusqu'au XIVe siècle, et son ouverture sur l'ensemble du monde connu est attestée par le voyageur Ibn Battûta qui affirme avoir rencontré des Sijilmassiens au cours de son périple en Chine. Du temps de sa splendeur, Sijilmassa était composée d'environ 600 kasbahs qui formaient autant de quartiers. La kasbah principale abritait le palais de l'émir, la grande mosquée, un atelier de frappe monétaire ainsi qu'un immense marché de négociants, dont certains venaient d'aussi loin que l'Egypte ou même de Bagdad. Les Midrarides (appelés aussi Ouassoulites) adoptèrent longtemps le rite modéré du kharijisme, le sofrisme. Ils menèrent une politique d'alliance avec l'autre puissance kharijite du Maghreb, l'émirat rostémide de Tahert (dans l'actuelle Tiaret, en Algérie). Mais au début du Xe siècle on note un assouplissement dans la pratique du sofrisme et l'émir midraride al Chakir Billah va jusqu'à reconnaître l'autorité spirituelle du calife abbasside. Cela vient aussi du fait que Sijilmassa était devenue une place de commerce de niveau international, et cultivait ainsi une certaine forme de cosmopolitisme, attirant même le fondateur de la dynastie fatimide, le chef chiite ‘Ubayd Allâh al-Mahdî qui fuyait les persécutions en Orient.

[modifier] Bibliographie

  • Dale R. Lightfoot, James A. Miller, Sijilmassa: The Rise and Fall of a Walled Oasis in Medieval Morocco, Annals of the Association of American Geographers, Vol. 86, No. 1 (Mar., 1996), pp. 78-101
  • Messier Ronal A. & Mackenzie, Neil D., Sijilmassa : an archaeological study - 1992 , Bulletin d'Archéologie Marocaine, XIX, 2002, p. 257

[modifier] Liens externes

[modifier] Notes et références

  1. Hsain Ilahiane, Ethnicities, Community Making, and Agrarian Change, University Press of America, 2004, ISBN 0-7618-2876-1, page 53