Sidi Mahrez

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Sidi Mahrez ou Sidi Mehrez, de son vrai nom Cadhi Abou Mohamed Mahrez, né vers 950 et décédé en 1022, est un saint tunisien.

Fils de Khalef, jurisconsulte d'origine arabe, et d'une mère d'origine berbère de noble souche, sa famille s'installe à l'Ariana lorsqu'il vient au monde[1]. Durant sa jeunesse, il fréquente des personnalités pieuses, des savants et des jurisconsultes auprès desquels il acquiert un vaste savoir juridique et théologique qui, conjugué à sa piété et à ses penchants mystiques, lui confère une aura de sagesse et de grande humanité[1]. À partir de 975, il a le constant appui des princes zirides de Kairouan, délégués et successeurs des Fatimides quand ceux-ci partent s'établir au Caire en 973[réf. nécessaire].

À l'âge de 57 ans, il quitte l'Ariana et va s'isoler dans l'agglomération de Carthage avant de s'installer vers 1014 à Tunis, dans le quartier de Bab Souika, dans la maison qui deviendra son mausolée[1]. La cité est alors entrée dans la période de fin du règne des Fatimides chiites et de grands troubles. Elle a notamment souffert durant la révolte d'Abu Yazid qui débute le 30 septembre 945 : son enceinte de brique et d'argile est très endommagée et ses maisons et ses souks pillés. Sidi Mahrez participe à la construction de nouveaux remparts autour de la médina et y développe des activités sociales, religieuses et surtout politiques pour combattre le chiisme[1]. Par ailleurs, il pourvoit la cité en nouveaux souks, qui sont affranchis de tout impôt non coranique, et encourage l'artisanat. Dans le même temps, il se retire à plusieurs reprises en divers points de la ville (Bab Jedid, El Morkadh, Ettaoufik, rue des Andalous ou mosquée Zitouna)[1]. Sous sa conduite, Tunis retrouve la paix alors qu'il prend la communauté juive sous sa protection : la tradition veut qu'il lui ait assigné un quartier spécial — la Hara — à proximité de sa demeure, ce qui lui confère une inviolabilité que nul n'aurait osé transgresser, alors qu'elle est auparavant exclue de la cité dès la fermeture des portes et contrainte d'aller passer la nuit dans les environs de Mellassine. En signe de reconnaissance, les habitants de la ville lui décernent le titre honorifique de « Soltane El Médina »[1].

Son activité, son libéralisme et son ascétisme valent à Sidi Mahrez l'estime de ses administrés. De plus, son hérédité prestigieuse, ses égards envers la population, et particuliérement envers la minorité juive, font de lui, après sa mort, le saint patron de Tunis. Le mausolée érigé à l'emplacement de sa maison reste sanctifié par la population. Il est surmonté d'une construction monumentale à la fin du XVIIIe siècle mais c'est sous le règne de Sadok Bey que le monument acquiert sa physionomie actuelle[1].

[modifier] Références

  1. abcdefg (fr) « Sidi Mahrez, pour toujours », La Presse de Tunisie, 17 septembre 2007

[modifier] Bibliographie

  • Hédi Maherzi, « Sidi Mahrez. Soltane El Médina », éd. Déméter, Orléans, 2006

[modifier] Voir aussi

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