Sialk

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Une vue de la facade sud de ce qui reste de la première (sur deux) ziggourat.
Une vue de la facade sud de ce qui reste de la première (sur deux) ziggourat.

Tepe Sialk, situé dans la banlieue de la ville de Kashan, dans le centre de l'Iran, est un site archéologique dont les bases d'occupation vont du Ve au IIIe millénaire av. J.-C., avec une phase plus tardive au IIe millénaire av. J.-C. Il se divise en deux grands tells : le tell nord, le plus anciennement peuplé, et le tell sud, plus récent.

Ce site a été fouillé dans les années 1930 par Roman Ghirshman. Il est actuellement l'objet de nouvelles fouilles, sous la direction d'une équipe iranienne.

Sommaire

[modifier] Tell nord

Le tell nord comprend deux niveaux : Sialk I et Sialk II. L'architecture du niveau I est assez rudimentaire. Des tombes contenant des poteries ont été mises à jour. La céramique est au départ assez fruste, puis devient de meilleure qualité avec le temps. Aux sous-périodes 3, 4 et 5, on a retrouvé des poteries claires à décor peint. L'outillage est encore en pierre ou en os. Le niveau Sialk II voit l'apparition de la métallurgie. Le matériel archéologique retrouvé dans les bâtisses de cette période témoignent de liens croissant avec l'extérieur.

[modifier] Tell sud

Poterie peinte à fond clair retrouvée à Tepe Sialk, niveau IV
Poterie peinte à fond clair retrouvée à Tepe Sialk, niveau IV

Le tell sud comprend les niveaux Sialk III et IV. Le premier, divisé en sept sous-périodes, correspond au Ve millénaire et au début du IVe. Cette période est en continuité avec la précédente, et voit la complexification de l'architecture (briques moulées, utilisation de la pierre) et l'artisanant, notamment métallurgique.

Le niveau Sialk IV débute dans la seconde moitié du IVe millénaire pour s'achever avec l'abandon du site au début du IIIè milénaire. Cette phase se trouve dans l'horizon proto-élamite, comme l'atteste la découverte de tablettes en proto-élamite à Tepe Sialk, et les ressemblances entre le matériel livré par ce site et celui de Suse III (niveau proto-élamite). Pour les sous-périodes plus anciennes de la période Sialk IV, on note des liens avec les civilisations mésopotamiennes d'Uruk et de Djemdet Nasr.

Image CAO de la plus grande ziggurat de Sialk, basee sur des decouvertes faites en 2002.
Image CAO de la plus grande ziggurat de Sialk, basee sur des decouvertes faites en 2002.

Au niveau Sialk IV, on trouve également les ruines de ce qui serait la plus vieille Ziggourat du monde[1], en fait plutôt une "grande terrasse" comme on en trouve ailleurs sur le Plateau iranien à la même époque. Malheureusement, les ruines de ce vestige vieux de plus de 5000 ans sont en bien mauvais état.Il y a en fait deux structures situees a plusieurs dizaines de mètres l'une de l'autre. Les trois plateformes de la plus grande ziggourat sont cependant toujours en place. Peu reste de la structure la plus petite.

Après un abandon de plus d'un millénaire, le site de Sialk est réoccupé dans la seconde moitié du IIe millénaire. Cette dernière phase d'occupation du site est divisée en deux périodes : Sialk V et Sialk VI. Le matériel archéologique de ces deux niveaux a surtout été retrouvé dans deux nécropoles, dites nécropole A et nécropole B. La première représente le niveau Sialk V. On y a trouvé des armes et d'autres objets en bronze, des bijoux, et quelques objets en fer. La céramique est de couleur gris-noir, ou rouge, avec parfois quelques décorations qui consistent en des motifs géométriques, et qui peut être rapprochée de celle des sites du Gorgan (Tureng Tepe, Tepe Hissar). Dans la nécropole B, niveau Sialk VI, les tombes sont couvertes de dalles, alors que celles de la nécropole A étaient de simples trous creusés dans le sol comblés par de la terre. On y a trouvé des armes en bronze, quelques autres en fer, et des mors, des harnachements, montrant que ces tombes sont celles de cavaliers. La céramique la plus représentative de ce site consiste en des vases à long bec, peinte de motifs géométriques ou animaliers. Le site est abandonné au début du Ier millénaire. On voit généralement dans les occupants de ce site des Proto-iraniens, ancêtres des Mèdes et des Perses, qui arrivent dans l'Iran occidental depuis l'Asie centrale à cette période.

[modifier] Notes

  1. "Sialk Ziggurat, the Oldest in the World", dépêche de la Cultural Heritage News Agency

[modifier] Sources

  • Les Recherches Archeologiques Françaises en Iran. Novembre 2001, Téhéran. Institut Français de Recherche en Iran, Musee du Louvre, ICHO.

[modifier] Voir aussi

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