Sentinelle (satellite)

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Les satellites Sentinelles sont une famille de satellites destinés à remplacer le satellite ENVISAT[1].

L'accord signé le 28 février 2008, entre l'Agence spatiale européenne et la Commission européenne, permet à l’ESA de développer et livrer l’infrastructure spatiale (les Sentinelles) répondant aux besoins définis par la CE en matière de services GMES axés sur l’environnement et la sécurité, deux grands sujets de préoccupation pour l'Europe. Le premier contrat de 624 millions d’euros permet de lancer les études de réalisation des trois premiers satellites Sentinelles (Sentinelles 1, 2 et 3) et de mettre en place le segment sol nécessaire à la réception, au traitement et à la diffusion des données (provenant des Sentinelles et d’autres satellites) aux utilisateurs, de même qu’il offrira à l’ESA la possibilité d’entreprendre ultérieurement d’autres développements.

Sommaire

[modifier] Sentinelle-1

Sentinelle-1 sera équipé d'un radar fournissant des images de 5 mètres de résolution, et fonctionnera donc y compris à travers les nuages.

L'Agence spatiale européenne en a attribué le contrat de 229 M€ à Thales Alenia Space, le 19 juin 2007[2].

Le satellite sera lancé par Soyouz en 2011[3]. Il est construit autour de la plate-forme PRIMA développée par Thales Alenia Space pour l'Agence spatiale italienne (ASI). Sentinelle-1 aura une masse au lancement de 2.280 kg, une fauchée de 700 km et une résolution au sol variant de 5 à 25 mètres en fonction du mode opératoire sélectionné, assurant la continuité des données fournies par les radars SAR montés à bord d'ERS et d'Envisat.

[modifier] Sentinelle-2

Sentinelle-2 fera de l'imagerie avec une résolution de 10 m dédiée à la surveillance des terres et des océans.

Le contrat, d'un montant de 195 M€, a été attribué le 17 avril 2008 à EADS Astrium Satellites[3].

Le satellite de 1,1 t sera lancé par une fusée Vega en 2012 pour une mission de sept ans, éventuellement prolongeable de cinq ans.

Il est équipé de l'instrument MSI fonctionnant dans 13 bandes spectrales allant du visible à l'infrarouge. Les données serviront dans les domaines de l'agriculture, la sylviculture, la maîtrise des catastrophes, les programmes de secours humanitaires, ainsi qu'à l'observation des catastrophes naturelles, comme les inondations, éruptions volcaniques, affaissements et glissements de terrains.

[modifier] Sentinelle-3

Sentinelle-3 est réalisé par Thales Alenia Space[4], dans le Centre spatial de Cannes Mandelieu, suite à un contrat de 305 M€[3], signé le 14 avril 2008 en présence de Dominique Bussereau, Secrétaire d'État auprès du ministre d'État, ministre de l'Écologie, de l'Energie, du Développement durable et de l'Aménagement du territoire, chargé des Transports, pour une mission d'océanographie ainsi que de surveillance de la végétation sur les terres émergées, un lancement prévu en 2012.

Compatible avec le lanceur européen Vega, ce satellite d’environ 1,2 tonnes, basé aussi sur une plate-forme PRIMA, sera équipé de 4 principaux instruments[5] :

  • Un instrument optique dédié à la couleur des océans et des Terres émergées (Ocean and Land Color Instrument ou OLCI) pour assurer notamment une surveillance de l’état des océans (courant, vie marine…) et des zones côtières (pollution, courant…). Cet instrument permettra une meilleure prévision des changements et une meilleure gestion de ses ressources.
  • Un deuxième instrument optique dédié à la mesure de la température de surface des océans et des Terres émergées (Sea and Land Surface Temperature Radiometer ou SLSTR). Cet instrument surveillera l’impact de l’évolution du climat sur la température des océans et améliorera les prévisions météorologiques grâce à une meilleure compréhension du couplage océan/atmosphère. La mise en commun des données récoltées par ces 2 instruments permettra une surveillance globale de la végétation afin de définir son état et mieux gérer son développement. Cette mission avait été initiée par l’instrument Végétation, installé sur des satellites SPOT développé par Aerospatiale, maintenant, Thales Alenia Space, dans les années 1990.
  • Un radar altimètre (Sar Radar Altimeter ou SRAL).
  • Ce radar sera complété par un radiomètre micro-onde (MWR), sur 23,8 et 36,5 GHz, permettant de mesurer la topographie de la surface des océans avec un niveau de qualité équivalent aux données fournies par les altimètres à bord d’Envisat. La mission couvrira également une topographie des glaces et de la surface des océans aux abords des zones côtières. Ces mesures permettront en outre de mieux surveiller l’impact des changements climatiques (fonte des glaces, montée du niveau de la mer…), d’améliorer la sécurité maritime ainsi que les prévisions météorologiques par une meilleure compréhension du couplage océan/atmosphère.

Compte tenu de la largeur limitée du champ de prise de vues, l'ESA envisage déjà un satellite récurrent, Sentinelle-3B, permettant de disposer de la couverture du globe en deux jours au lieu de quatre.

[modifier] Sentinelle 4 & 5

Sentinelle 4 & 5 seront dédiés à des missions de météorologie et de climatologie par l'étude de la composition de l'atmosphère. La décision de programme sera prise en fin 2008 par le Conseil de l'Union européenne[3].

[modifier] Notes et références de l'article

  1. Josef Aschbacher, Chef du Bureau Segment spatial GMES ESA/ESRIN, « Les “Sentinelles” spatiales, de nouveaux outils au service d’une amélioration des politiques européennes en matière d’environnement et de sécurité », 28 février 2008, www.esa.int
  2. « Sentinelle-1, premier satellite environnemental de GMES », 19 juin 2007, dans www.flashespace.com
  3. abcd Christian Lardier, « Trois sentinelles pour observer la Terre », dans Air & Cosmos, N° 2121, 18 avril 2008
  4. « Thales Alenia Space va fournir le 3ème satellite environnemental du programme GMES, Sentinelle 3 », 14 avril 2008, dans www.thalesgroup.com
  5. Jean-Pierre Largillet, « Cannes : une nouvelle sentinelle à construire pour Thales Alenia Space », 14 avril 2008, dans www.sophianet.com

[modifier] Voir aussi

[modifier] Articles connexes

[modifier] Liens et documents externes