Schéma L
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Le schéma L de Jacques Lacan présente l'aliénation du moi dans sa relation à l'autre.
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[modifier] Explicitation des termes
[modifier] S
S, identifié homophoniquement au ça freudien (en allemand : Es), signifie le sujet de l'inconscient.
C'est le sujet dans son ineffable et stupide existence, pris dans les rêts du langage et ignorant de ce langage.
[modifier] a'
a' désigne le petit autre, un autre moi superposable au moi dans lequel se voit le sujet.
[modifier] a
a désigne le moi, là où le sujet se voit : il peut croire que ce moi est lui. Il s'agit donc d'une aliénation, d'une saisie imaginaire, d'une fiction identitaire.
[modifier] A
A désigne le Grand Autre.
[modifier] Explicitation du schéma
[modifier] Axe aa' : du moi à l'autre
Cet axe est ligne de fiction ; le rapport de S à a est sous la dépendance d'un tel axe imaginaire, aussi noté a'a.
Il s'agit là de pointer que la relation à l'autre comme pur échec. Lacan montre dans ce schéma que la seule relation qui est atteinte, est un rapport d'un moi à un autre moi, d'une fiction à une autre. L'axe imaginaire dénote que cette relation entre deux images n'est que fantasme ; là dedans ne se trouve nul sujet. Ce rapport imaginaire fait finalement obstruction à la relation ; il n'est pas relation réelle - quelle intersubjectivité noter dans cet axe aa' ?
Cette question de l'intersubjectivité s'est pourtant posée en psychanalyse. Le schéma L est notamment travaillé dans le sémainaire IV, La relation d'objet, à l'époque où Lacan s'oppose aux considérations de Maurice Bouvet. On peut voir cet axe aa' comme opposition la plus formelle à la théorie de la relation d'objet, qui se veut restituer en psychanalyse quelque chose de l'interactivité qui noue les êtres.
[modifier] Axe AS : de l'Autre au Sujet
Cet axe représente le mur du langage.
Si le sujet de l'inconscient voudrait bel et bien contacter un Autre, cet Autre se trouve de l'autre côté du mur du langage, là où on ne l'atteint jamais. Ce mur du langage se rapporte au signifiant : un signifiant est ce qui représente un sujet pour un autre signifiant : le sujet se trouve déjà mis hors circuit de sa vérité de sujet dans le langage.
Le mur du langage fait obstruction ; Je veut atteindre l'Autre par la parole, mais cet Autre s'avère hors de portée. Le langage est aussi bien fait pour nous fonder dans l'Autre que pour nous empêcher radicalement de le comprendre.
L'analyse, par la parole, se veut possibilité d'atteindre le sujet de l'autre côté du mur du langage. Il s'agit donc, par la parole, de délivrer du langage, ou encore de passer d'une parole vide (axe aa') à une parole pleine (axe AS).
[modifier] Aliénation
Le Sujet s'adresse à de véritables sujets, des Autres : A1, A2,... Ces sujets se trouvent de l'autre côté du mur du langage.
Mais ce qui est atteint, 'est toujours l'axe imagianire aa' ; le sujet est toujours séparé des Autres par le mur du langage.
[modifier] Voir aussi
[modifier] Articles connexes
[modifier] Bibliographie
- Jacques Lacan, Le moi dans la théorie de Freud et dans la technique de la psychanalyse.
- Jacques Lacan, Le séminaire sur la lettre volée in J. Lacan, Ecrits (1966). Editions du Seuil
