Savoyard (langue)

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

Pour les articles homonymes, voir Savoyard.

Le savoyard est un dialecte de la langue francoprovençale, appelée aussi arpitan, parlée en Savoie. Le dialecte est compris dans la charte européenne des langues minoritaires.

Cependant, le savoyard est lui-même subdivisé en de nombreux sous-dialectes dans presque toutes les grandes vallées.

Selon un sondage réalisé par les étudiants de l'IUT d'Annecy-le-Vieux sous la direction de Marc Bron, président de l'Association des Enseignants de savoyard, en février 2001  :

  • 71% des personnes interrogées souhaitent conserver le savoyard,
  • 37%, l'apprentissage par l'école,
  • 31%, les cours du soir,
  • 40%, la mise en place de menus bilingues dans les restaurants, des panneaux à l'entrée des agglomérations écrits dans les deux langues et la possibilité de choisir la savoyard comme langue en option au baccalauréat,
  • 4 personnes sur 5 déclarent l'avoir déjà entendu utiliser dans une conversation,
  • 7% seulement le parlent,
  • une personne sur deux pense que le savoyard doit être transmis aux générations futures et qu'il faut mettre en place des écoles bilingues pour les familles qui le souhaitent.

Sommaire

[modifier] Particularités

Parmi les dialectes francoprovençaux, le savoyard possède certaines spécificités, d'une part de traitement phonétique, d'autre part de corpus lexical.

On cite souvent, comme particularisme phonétique, la palatalisation du groupe latin /ca/, qui, selon les cas, évolue en đ (région d'Annecy), st dans le Val d'Arly, ts en Maurienne et Val d'Aoste. Ainsi, *chan < campus donne [đã], [stã] ou [tsã] suivant les vallées.

Parmi le corpus lexical, outre les espèces végétales propres à l'étage montagnard : verne, varoche (aulne vert), frasse (hêtre), darbè (sapin)... on trouve aussi, par exemple, beaucoup de termes liés à la météorologie : bacan (mauvais temps), coussie (tempête), royé (averse), ni[v]ole (nuage)... à l'environnement : clapia, pierrier (éboulis), égra (sorte d'escalier de pierre), balme (grotte), tova (tourbière), lanche (champ en pente), et des expressions originales comme « faré la pota », faire la moue, « être loin », s'en aller... Autant de créations linguistiques qui distinguent fortement le parler francoprovençal des dialectes d'oïl et d'oc. Le savoyard doit ses différences en rapport aux autres dialectes de l'occitan aux emprunts de l'italien, dû les rapports entre le Duché de Savoie et l'Italie septentrionale au cours du XVIIe siècle, quand il y eût une réunion de deux régions. Cela explique aussi une grande proximité avec le Valdôtain.

Le francoprovençal parlé dans les Alpes a fait l'objet d'une étude détaillé au Centre de dialectologie de l'Université de Grenoble, d'abord sous la direction de Gaston Tuaillon, maintenant retraité, et actuellement sous celle de Michel Contini, son successeur.

[modifier] Ouvrages en arpitan savoyard

Ces dernières années, des bandes dessinées ont été traduites dans la variété savoyarde de l'arpitan. C'est le cas notamment avec Fanfoué des Pnottas, une production chablaisienne, traduite par Marc Bron, président de l'Association des Enseignants de savoyard (AES). Ce dernier a également adapté un album de Gaston Lagaffe, devenu Gust Leniolu.

En 2007, l'Aliance Culturèla Arpitana a lancé à Cervens (Chablais) l'album L'afére Pecârd, traduction de L'affaire Tournesol en arpitan. Dans cette aventure de Tintin, le héros parle la variété savoyarde de l'arpitan, avec des tournures empruntés en particulier à la région de Thônes. L'album est écrit dans une orthographe standardisée.

[modifier] Voir aussi

[modifier] Articles connexes

[modifier] Liens externes

Autres langues