Sarayaku

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

Le village de Sarayaku (prononcer « Sarayakou ») est un village d'amérindiens équatorien dans la forêt tropicale d'amazonie.

Le village est devenu célèbre du fait de sa résistance face à l'arrivée éventuelle de sociétés pétrolières étrangères sur son territoire de chasse.

Sommaire

[modifier] Situation

À l'origine, l'État équatorien a découpé son territoire en zones pétrolières et confié ces zones d'exploitation à telle où telle firme pétrolière étrangère pour une durée déterminée. Cette firme fait alors des forages, investit en construisant des puits d'exploitation et les infrastructures qui vont avec, défriche des routes à travers la jungle et jusqu'à ces puits. Elle exploite alors les nappes de pétrole jusqu'à la fin du bail, et doit alors confier l'ensemble des installations à Petroecuador, l'entreprise pétrolière nationale.

Banana blossoms in Puyo.(Photo: Martin Zeise, Berlin)
Banana blossoms in Puyo.
(Photo: Martin Zeise, Berlin)
Pont sur la Pastazas entre Puyo et Macas.(Photo: André Hübner)
Pont sur la Pastazas entre Puyo et Macas.
(Photo: André Hübner)

Mais le fait est que le gouvernement équatorien est très souple avec ces firmes et n'exige que peu de normes d'entretien et de normes écologiques. Les firmes, qui savent qu'elles devront finalement abandonner les installations, ne les entretiennent qu'au minimum. Les installations rouillent, les employés sont encouragés à improviser des réparations. Les fuites de pétrole sont fréquentes : pour certaines zones d'exploitation c'est de l'ordre de 120 fuites par an, soit une tous les 3 jours. La faune des rivières, sa flore, mais aussi la faune et la flore de l'ensemble des environs des lieux où s'écoulent finalement les fuites de pétrole sont perturbées, avec une chute de la diversité biologique due à la pollution.

[modifier] Résistance du village

Dans le cas du village de Sarayaku, les élites du village, en partie intégrées dans la vie moderne de Quito étaient déjà instruites des problèmes qui avaient suivi l'installation de firmes pétrolières dans d'autres zones de forêt tropicale et dans d'autres zones de villages indiens. Ils ont donc informé et mobilisé leur population, qui s'est organisée et a repoussé l'une après l'autre les missions d'exploration pétrolière dans leur région, notamment en leur volant vivres, outils, etc, mais aussi en les refoulant physiquement mais sans violence, de peur d'une éventuelle réponse militaire. Or, sans la réussite de ces premiers forages, les firmes ne peuvent établir s’il y a réellement du pétrole ou pas dans la région.

[modifier] Division et recherche d'informations

Alors que le village semblait uni, la longueur du conflit, mais aussi une certaine peur et l'attrait de l'argent pouvant retomber du pétrole ont fait apparaître une minorité favorable à la firme pétrolière. La maire du village a donc demandé qu'un des villageois (une villageoise en l'occurrence) se rende à Quito afin d'obtenir plus d'informations, de rencontrer des biologistes, des politiciens, etc. Un autre villageois s'est rendu dans la zone d'un village indien où une firme s'est déjà installée. Chacun des deux disposant d'une petite caméra.

La villageoise envoyée à Quito, car ayant étudié à Quito et y ayant réussi, rencontra des économistes, des politiciens, des biologistes qui lui expliquèrent la situation : c'est une affaire entre riches, les indiens ne toucheront que des miettes, la question de leur environnement sera totalement oubliée.

Le villageois parti dans un village ayant déjà accueilli un puits d'exploitation pétrolier a rapporté des témoignages assez amers, et des paysages dénaturés, l'image de mares de pétrole en pleine forêt et à ciel ouvert, abandonnées, le constat d'installations d'abord neuves mais rapidement vieillissantes et mal entretenues.

[modifier] Bilan

Au vu de ces images, les villageois ont eu leurs convictions renforcées, mais la volonté pétrolière et de l'État équatorien ne sont pas de leur côté. Le village devient pourtant connu, et un politicien d'opposition a même dit que « Sarayaku peut devenir le premier pas dont les villages indiens ont besoin ».

L'issue du conflit n'est pas encore établie.

[modifier] Voir aussi

[modifier] Liens externes