Samiel

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Samiel est un mot basque pour désigner Saint Michel. Divers thèmes convergèrent autour de ce nom, autour du sanctuaire dédié à l'archange ainsi qu'à la hauteur sur laquelle il est établi.

Couronnant une saillie de la montagne, une sorte d'éperon qui, sous forme de mamelon au doux profil, domine le flanc sud-est de la montagne d'Aralar, se trouve le sanctuaire de San Miguel de Excelsis. C'est l'un des plus anciens que nous connaissions en Navarre. Sa situation, 1 230 m d'altitude, à la vue des campagnes des vallées d'Arakil, de Burunda et du bassin d'Iruñea/Pampelune, ainsi qu'à la dévotion envers l'archange, contribuèrent à éveiller et à maintenir l'engouement des gens pour visiter le vieux temple.

On dit que l'église de Saint Michel se trouve au dessus d'un gouffre profond. Dans ce gouffre vivait, à l'époque, Iraunsugue ou Erensugue, le dragon qui, lorsqu'il sentait la faim venir, descendait dans les villages et provoquait des hécatombes parmi les gens. C'est pour cela que les gens des alentours décidèrent d'envoyer ou de livrer au dragon une personne par jour, désignée par tirage au sort. Un jour le sort tomba sur une jeune fille. Elle se mit donc à l'entrée de la grotte dans l'attente du monstre. A ces époques le chevalier de Goñi parcourait les montagnes. Il faisait pénitence jusqu'à ce que se rompissent ses entraves de fer, consistant en chaussures et en une grande chaîne en fer qui pendait de sa ceinture. Le diable lui apparut sous l'aspect d'un noble chevalier, il lui dit que s'il voulait rompre son entrave et sa chaîne il devait les frotter contre ses propres excréments.

Il fit ce que le diable lui avait dit et ses chaussures de fer se rompirent, mais pas la chaîne. Le pauvre chevalier ne pouvait plus marcher comme autrefois maintenant qu'il était déchaussé. Il ne lui restait aucun espoir de pouvoir rompre sa chaîne à quelque occasion.

Un jour il passait près du gouffre du dragon. C'est là qu'il vit la jeune fille qui avait été tirée au sort. Il lui demanda:

"Que fais-tu là?"

La jeune fille s'adressa à lui et lui raconta ce qui se passait. Alors, le chevalier renvoya la fille chez elle et se mit lui même à attendre l'arrivée du monstre. Sur ce, le dragon sortit du gouffre et mordit la chaîne que lui tendait le pénitent et, l'avalant, il attira vers lui le chevalier de Goñi. Dans une aussi périlleuse posture celui-ci s'adresse à Saint Michel en s'écriant:

"Saint Michel, on t'appelle depuis le monde".

On dit que dans le ciel une voix se fit entendre et qui disait: "Saint Michel, on t'appelle depuis le monde".

"Seigneur, je n'irai pas sans toi" répondit l'archange Saint Michel et il descendit au mont Aralar, portant Dieu sur sa tête. De son épée affilée il coupa le coup du dragon et par la même occasion, la chaîne du chevalier de Goñi. C'est ainsi que sa pénitence s'acheva pour de bon. C'est de cette époque que date la construction de l'église de Saint Michel, au dessus de ce gouffre.

Sommaire

[modifier] Étymologie

Erensugue est la contraction des mots basques eren (qui est en feu) et sugue (serpent).

[modifier] Note

Il n'existe pas de genre (masculin, féminin) dans la langue basque et toutes les lettres se prononcent. Il n'y a donc pas d'association comme pour le français où QUI se prononce KI.

[modifier] Bibliographie

  • José Miguel Barandiarán, Dictionnaire Illustré de Mythologie Basque, traduit et annoté par Michel Duvert, Donostia, éditions Elkar, 1994. ISBN: 2-913156-36-3
  • Wentworth Webster Légendes basques, traduction Nicolas Burguete, éditions Aubéron, 2005. ISBN: 2-84498-080-5
  • Jean François Cerquand, Légendes & récits populaires du Pays Basque, éditions Aubéron, 2006. ISBN: 2-84498-093-7

[modifier] Liens internes

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