Salernes

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Salernes
Carte de localisation de Salernes
Pays France France
Région Provence-Alpes-Côte d'Azur
Département Var
Arrondissement Draguignan
Canton Canton de Salernes (Chef lieu)
Code Insee 83121
Code postal 83690
Maire
Mandat en cours
Nicole Fanelli (PS)
2008 2014
Intercommunalité sans
Latitude
Longitude
43° 33′ 00″ Nord
         6° 14′ 00″ Est
/ 43.55, 6.23333333333
Altitude 184 m (mini) – 481 m (maxi)
Superficie 39,3 km²
Population sans
doubles comptes
3 598 hab.
(2004)
Densité 109 hab./km²

Salernes (appelé Salèrna en provençal classique et Salerno en provençal de norme mistralienne) est une commune française, située dans le département du Var et la région Provence-Alpes-Côte d'Azur. Ses habitants sont les salernois.

Salernes est connu pour ses tomettes hexagonales.

Sommaire

[modifier] Blasonnement

De gueules, à un château donjonné de trois tours d'or.

[modifier] Géographie

Salernes se trouve à 22 kilomètres à l'ouest de Draguignan et à 9 kilomètres au sud d'Aups, à proximité du confluent des rivières de la Bresque et la Braque. Le village se situe dans une dépression entourée de collines dont l'altitude varie entre 300 et 400 mètres.

[modifier] Administration

Liste des maires successifs
Période Identité Parti Qualité
2001 2008 M. Claude Laugier SE
2008 2014 Mme Nicole Fanelli PS
Toutes les données ne sont pas encore connues.

[modifier] Démographie

Évolution démographique
1962 1968 1975 1982 1990 1999 2004
2 233 2 362 2 469 2 882 3 012 3 269 3 598
Nombre retenu à partir de 1962 : population sans doubles comptes

[modifier] Histoire

[modifier] La Préhistoire

Dès le Paléolithique Supérieur (Aurignacien), environ 35 000 ans avant notre ère, l'homme établit son habitat dans le bassin de Salernes (Baume de la Bouissière et Baume du Pin).
Le Néolithique (5000-2000 av. J.-C.) occupe également une place importante dans ce milieu écologique favorable qui d'après R.Boyer et A. Taxil explique « l'importance et le caractère ininterrompu de l'habitat préhistorique ».
La grotte de Fontbrégoua fut occupée par l'homme pendant dix millénaires, de 12000 jusqu'à 2000 avant J-C.
A l'Âge du Bronze, entre 1800 et 750 av. J.-C., s'installe dans la vallée un habitat de petites huttes (céramiques) auquel succède à l'Âge du Fer un habitat perché et fortifié (oppida celto-ligures de Gandelon, de la Croix-Solliès, de la Bouissière et de la Mure).
L'occupation romaine est attestée par la présence d'un habitat de plaine dispersé (villa de Saint-Jean et de Notre-Dame de Pitié) et de fragments de tombeaux en brique romaine (quartier Saint-Loup).

[modifier] Du Moyen-Âge à aujourd'hui

Pendant les invasions sarrasines, l'habitat se regroupe autour de la forteresse seigneuriale, à l'emplacement qu'il occupe toujours.
Au XIe siècle, Salernes est possession de l'abbaye de Saint-Victor de Marseille qui a installé à Villecroze un monastère bénédictin.
Athanulphe cède à l'abbaye marseillaise tous ses droits sur la villa Saint-Jean. A leur tour, Vital et son épouse Suzanne donnent deux champs dont l'un est appelé "Camp Long" (Gandelon).
Les Pontevès sont au XIIe siècle les premiers seigneurs du lieu. En 1189, la seigneurie passe par mariage dans la maison des Castellane. D'après Garcin, Salernes aurait été fondée au XIVe siècle par des familles italiennes qui, venant de Salerne, ville du Royaume de Naples, s'établirent en Provence à la suite de la reine Jeanne.
A cette époque le village est situé sur la route du sel qu'empruntent les sauniers depuis Hyères jusqu'aux Alpes. L'abbé Saglietto découvrit près de la Source Saint-Barthélémy, au quartier des Murres, des vestiges de Salernes. Les "Murres" étaient des citernes, qui, remplies d'eau et de saumure, permettaient par évaporation la fabrication du sel.
Au XVIe siècle, Honnorée de Castellane-Salernes épouse Ange de Pontevès seigneur de Buoux. En 1626, leur fille unique épouse Louis de Galian, seigneur des Issarts en faveur duquel les terres de Salernes sont érigées en marquisat par lettres patentes de mars 1653.
En 1769, la famille des Issarts s'étant éteinte, la seigneurie est vendue à Louis de Gallifet.
Les prêtres de Salernes furent les premiers en France à tenir des registres paroissiaux, dont le plus ancien remonte à 1515.

[modifier] Histoire de la tomette de Salernes

[modifier] Les prémices de l’activité céramique

Salernes, village du Haut Var, est réputé depuis le début du XIXe siècle pour sa production de carrelage rouge hexagonal appelé : « tomette ». Originellement, le village était basé sur une économie agricole. On produisait de l’huile, du vin,des figues, du blé, des haricots, des melons et des pêches. On trouvait également des filatures de soie, des fabriques de chapeaux et de draps grossiers.
Dès la fin du XVIIIe siècle, les habitants de Salernes ont commencé à exploiter la richesse des ressources locales pour améliorer leur niveau de vie d’agriculteur. Ils commencèrent à produire de la faïence comme à Varages, mais après la Révolution, le marché de la faïence diminue progressivement. Salernes se reconvertit dans la fabrication par la terre cuite. Ainsi à partir des années 1830, des dizaines de petits ateliers se sont créés sur le territoire : fabriquant des tuiles, des briques, des tuyaux, des malons et des poteries utilitaires, pour les besoins locaux.
Cependant, la qualité exceptionnelle des gisements d’argile de Salernes - argile rouge ferrugineuse - a poussé les fabricants de Salernes a se spécialiser dans la fabrication d’un mono-produit : le malon hexagonal rouge : appelé tomette.

[modifier] 1850 : Une activité prospère, la « Tomette de Salernes »

Dès 1850, cette activité a pris une ampleur considérable. Plus qu’une simple activité artisanale, la céramique devient très tôt une activité commerciale, fer de lance de l’économie du pays. Pour répondre à la demande extérieure toujours plus importante, de nouvelles fabriques se sont construites et les petits ateliers implantés ça et là à Salernes, ont été agrandis. Ainsi le quartier de Saint Romain apparaît. La tomette est un matériau léger et d’une grande résistance qui a conquis le marché du bâtiment. La tomete est un ancien carreau utilisé pour faire le parterre dans une ancienne maison, style toulousaine. Avec l’expansion des constructions du littoral, les commandes de tomettes abondent. Les fabriques de Salernes alimentent les magasins des négociants de Toulon - Marseille et Nice.
Les produits sont exportés en Afrique du Nord, Afrique du Sud, Italie, en Amérique, ils transitent par les ports de Toulon et Marseille. On fait appel à une main d’œuvre étrangère pour assurer la production, l’activité reste cependant saisonnière.
L’industrie de la tomette a connu de grandes périodes de gloire tout au long du XIXe siècle. Malgré les crises économiques, les guerres, la concurrence des produits étrangers, l’activité céramique s’est maintenue jusque dans les années 1950. Elle s’est ainsi transmise de génération en génération, sans que l’on puisse noter de grands changements.

[modifier] 1950 : Vers un nouvel essor

Dès 1950, de nouveaux produits apparaissent sur le marché : grès - granito - linoléum. Ces derniers sont des concurrents directs de la tomette.
Après la seconde guerre mondiale, la tomette est utilisée pour la reconstruction des maisons : exemple le port de Toulon.
La tomette reste un produit peu coûteux que l’on emploie pour les constructions H.L.M. du Sud de la France et d’Afrique du Nord.
On constate cependant que la tomette a vieilli, le consommateur a envie de produits nouveaux. Le déclin de l’industrie céramique est annoncé, des fabriques ferment.
A partir des années 1960, les céramistes se sont adaptés aux nouvelles demandes du marché. Salernes invente le « carreau rustique » aux formes et couleurs variées. Trèfles - mauresques - fleurs de lys, inondent le marché.
Dès 1970, l’activité céramique de Salernes prend un nouvel essor.
Salernes ne produit plus seulement des carreaux en terre cuite brute. Les céramistes introduisent l’émail et le décor ainsi que les supports en lave émaillée. Le carreau devient un élément esthétique et non plus un simple revêtement de protection.
De nos jours, 15 céramistes et 4 potiers perpétuent la tradition céramique à Salernes. La Commune, soucieuse du devenir économique de sa ville, s’investit dans un projet de « Maison de la Céramique Architecturale » TERRA ROSSA pour promouvoir la filière carrelage et art de la maison. Cette structure rendra hommage aux générations de céramistes qui se sont succédé. Elle se doit de devenir l’élément clef pour transmettre le savoir, maintenir et développer la création, la production, la communication.

[modifier] Monuments et lieux touristiques

[modifier] Eglise Saint Pierre

Edifice de style roman communément daté du XIIIe siècle. Il est doté d'un clocher roman à la croisée du transept et d'un companile du XVIIe siècle. Les murs extérieurs ont été rehaussés et la toiture couverte de tuiles rondes. La nef centrale a une voute en berceau brisé avec doubleaux.
Côté nord, les fonts baptismaux sont en marbre de Brignoles et une toile du XIXe siècle représente le baptême de Jésus. L'autel du rosaire a été sculpté en 1665 par Guarguébier de Moustiers. Une descente de la croix, copie d'un tableau de Rubens exposé à la cathédrale d'Anvers se trouve dans l'autel du Sacré-Cœur.

[modifier] Château

Il existait déjà au XIe siècle et il n'en subsiste que des ruines dominant le village. Sa destruction serait due à un incendie survenu en 1676 alors qu'il était habité par Joseph dit de Bourbon d'Acigne.

[modifier] Site de Saint Barthélémy

La légende dit : Au pied des rochers, dont les sommets s'irisent au point du jour des couleurs les plus tendres et sous la verdure coule la jolie source de Saint Barthélémy. À une époque fort lointaine où les nymphes des bois se baignaient dans les eaux de la source, les dieux d'alors, jaloux de leur beauté et pour en défendre l'accès aux mortels, coupèrent les rochers à pic. Et lorsque de séduisants chevaliers vinrent sur les bords de l'onde, les nymphes disparurent, les plongeant dans un profond désarroi. Pris de pitié pour ces malheureux humains, les dieux les changèrent en peupliers. C'est depuis ce jour que des arbres grandissent sur les berges.
Un grand parc ombragé avec tables de pique-nique et espaces de détente est à la dispostion des visiteur. Tout le long du vallon, des grottes offrent une aire de jeu pour les enfants. Le fond de la gorge est propice au développement d'une flore peu habituelle dans le département qu'il faut respecter et protéger.

[modifier] Lien externe