Sélinonte

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37° 35′ 13″ N 12° 50′ 05″ E / 37.586881, 12.834846 Sélinonte (grec Σελινοῦς, latin Selinus, italien Selinunte) est une ancienne cité grecque côtière très importante du sud de la Sicile, aujourd'hui grand site archéologique, située entre les vallées du Belice et du Modione, sur le territoire de la commune de Castelvetrano (province de Trapani).

Le site compte un très grand nombre de temples, tant sur l'acropole que sur une colline située à l'est (en particulier, les trois temples conjoints E, F, G).

Le temple E de Sélinonte.
Le temple E de Sélinonte.

Sommaire

[modifier] Histoire

Didrachme de Sélinonte (ANS 685)
Didrachme de Sélinonte (ANS 685)
Statère de Sélinonte, avec figure stylisée de panthère (argent 9,8 g)
Statère de Sélinonte, avec figure stylisée de panthère (argent 9,8 g)
  • -628 (ou -651) : fondation de Sélinonte par les Doriens de Mégara Hyblæa ; la colonie va durer quatre siècles : elle est connue pour son sol fertile permettant une ample production de blé. Les grands temples encore visibles aujourd'hui datent de cette époque.
  • -413 : après l'expédition de Sicile, la ville est détruite par Carthage en -409, comme le rapporte Diodore de Sicile ; elle subit alors la perte de 16 000 hommes et de 5 000 prisonniers. Elle est reconstruite par des Grecs et des Carthaginois, mais reste sous le contrôle de Carthage.

[modifier] Description

[modifier] La ville ancienne

La ville grecque a été tracée selon un plan à peu près régulier, avec des rues normalisées à 9 m, 6,5 m et 3,5 m, munies de rigoles. Chaque îlot avait environ 100 pieds de côté. On a retrouvé dans une des maisons le premier escalier en colimaçon (hélicoïdal) connu jusqu'à présent.

Tous les bâtiments se sont effondrés au cours des siècles à la suite de tremblements de terre. L'un d'eux a encore sévi en 1956, et pour cette raison, l'opportunité de la reconstruction des temples est controversée.

L'Institut archéologique allemand (Deutsches Archäologisches Institut, DAI) mène les fouilles depuis très longtemps.

Dessins

[modifier] L'acropole

L'acropole porte quatre temples (et même cinq, sur le dessin de Robert Koldewey), ainsi que des terrassements et fortifications du -IVe siècle. Le temple C a été en partie remonté (anastylose d'une rangée de colonnes latérales) : il date du -VIe siècle et présente 6 colonnes de front et 17 en longueur. Le temple B, sans doute hellénistique, est environné de maisons carthaginoises construites sur des habitations grecques plus anciennes.

[modifier] Les temples de la colline est

Une colline située à l'est de l'acropole, quartier autrefois densément peuplé, rassemble les vestiges d'au moins douze temples des -VIe et -Ve siècles[1].

Parmi ceux-ci, trois temples adjacents s'imposent aux yeux des visiteurs : du sud au nord, les temples E, F, G, tous doriques, mais très différents entre eux, d'époque et de style.

[modifier] Temple E

Le temple E, de -460/-450, consacré à Héra, construit sur deux bâtiments antérieurs, est dorique périptère (6 colonnes sur 15)[1] : il a été remonté (anastylose). Ce temple est connu pour ses métopes aux visages d'un style marquant la transition entre les styles archaïque et classique : les joues se creusent, le visage s'allonge, prenant un air triste et mélancolique[réf. souhaitée].

[modifier] Temple F

Le temple F est de moindres dimensions ; ses colonnes cannelées gisent à terre.

[modifier] Temple G

Le temple G remonte à -520 : non restauré, il présente l'aspect d'un invraisemblable chaos. C'est le plus grand de tous les temples grecs connus, couvrant une surface de 50 x 110 mètres. Ses colonnes ne sont pas cannelées, et les chapiteaux très larges sont nettement archaïques.

Les questions relatives à la construction et au génie civil viennent à l'esprit, puisqu'on a trouvé dans ces temples des éléments de pignons de 70 tonnes, jadis juchés à 20 mètres de hauteur et ajustés au millimètre près[1].

Les temples de Sélinonte se distinguent par un plan allongé, avec une cella très reculée et fermée (adyton), un fronton accentué par une double rangée de colonnes, un perron situé en avant et une tendance à l'extension des volumes annonçant les temples hypèthres à venir.

[modifier] Rocche di Cusa

Non loin de Sélinonte s'étendent les carrières antiques connues sous le nom de « Rocche di Cusa », d'où provient la quasi-totalité des matériaux utilisés pour les temples[1]. La vision des tambours de colonnes inachevés, destinés au temple G, adhérant encore au socle rocheux, est très suggestive.

[modifier] Autres vestiges

À l'ouest de l'acropole se trouve un sanctuaire de Déméter Malophoros des -VIIe/-Ve siècles, et non loin de là, une nécropole.

L'essentiel du mobilier découvert se trouve au Musée archéologique régional de Palerme :

  • des métopes sculptées des temple G (-465/-450) et C ;
  • une statue de bronze, l'éphèbe de Sélinonte, situé entre -480 et -460 ;
  • des vases de terre cuite provenant du sanctuaire de Déméter Malophoros et de la nécropole.

[modifier] Sources, références

  1. abcd article « Selinunt », de.wikipedia
  • Cet article contient des éléments issus de l'article Wikipedia en allemand intitulé « Selinunt ».

[modifier] Bibliographie

  • Barone Vito, Selinunte: vicende storiche, illustrazione dei monumenti, Palermo 1979
  • F. Coarelli - M. Torelli, Sicilia, Guide archeologiche Laterza, Bari 1984,
  • Bilello Francesco, Selinunte: storia e guida, Marinella 1992
  • Mistretta Gioacchino, Selinunte: storia e archeologia di una colonia greca, Castelvetrano 1997
  • Marconi Clemente, Selinunte: le metope dell'Heraion, Modena 1994
  • Luca Giuliani: Die archaischen Metopen von Selinunt. Zabern, Mainz 1979. ISBN 3-8053-0287-8
  • Anneliese Peschlow-Bindokat: Die Steinbrüche von Selinunt. Die Cave di Cusa und die Cave di Barone. Zabern, Mainz 1990. ISBN 3-8053-1084-6
  • Dieter Mertens: Selinus I. Die Stadt und ihre Mauern. Zabern, Mainz 2003. ISBN 3-8053-3248-3
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[modifier] Liens externes