Rutènes

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carte des peuples gaulois (cliquer pour agrandir)
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Les Rutènes - latin Ruteni - sont un peuple gaulois du sud du Massif central. Leur territoire s'étendait des monts d'Aubrac, au nord, à la rivière Agout, au sud. Soit une vaste zone qui recouvre aujourd'hui le département de l'Aveyron et une bonne partie du département du Tarn. Les premiers Rutènes s'installent à Albi dont ils font leur capitale avec plusieurs postes d'importance comme à Sainte Juianne au dessus de Rocquecourbe dans le Tarn.

Le nom de Rutène pourrait provenir d'un préfixe *roth/*rud qui signifie rouge (ou blond) en gaulois (cf. ruath, en gaélique d'Irlande). Cette appellation provient probablement de l'habitude qu'avaient les Gaulois de se teindre la chevelure ou encore de se la décolorer avec du lait de chaux (à moins que la terre "rouge" du "Rouergeois" ait donné son nom au peuple).

Sommaire

[modifier] La conquête romaine et la guerre des Gaules

Vers 120 av. J.-C., lors de l'invasion de la zone méditerranéenne par les Romains, la partie sud du territoire rutène passe sous la coupe de l'occupant. On parlera alors des Rutènes provinciaux (Ruteni provinciales) qui sont rattachés à la Province romaine de Narbonnaise. La première conquête sépare donc la Ruténie natale, celle d'Albi, de la nouvelle de Rodez .

Les romains se seraint arrétés au pied des montagnes, délaissant le Ségala, les monts de Lacaune, et le Sidobre indépendants (Le Viaur semble faire frontière). Les Rutènes indépendants ont alors pour oppidum Segodunum (Rodez).

Les Rutènes indépendants, alliés et clients de leurs puissant voisins Arvernes, se battirent à leur côté durant la guerre des Gaules. Selon lui, les Rutènes ralliés à Vercingétorix attaquèrent les Volques Arécomiques de Narbonnaise. Et douze mille guerriers rutènes se rallièrent à l’armée de secours destinée à briser le siège d’Alésia par l’armée de César (César, BG VII, 75).

[modifier] Sites

  • A Rodez, aujourd'hui, on trouve peu de traces de la Segodunum gauloise, les restes éventuels ayant été recouverts par la cité gallo-romaine. Toutefois, près du village de Goutrens, a été mis au jour (en 1867) un enfouissement (votif ?) contenant près de 20 000 pièces de monnaie (malheureusement, la plupart ont été fondues). Sur certaines, on peut aisément lire « Tatinos », sûrement l'effigie d'un chef rutène.
  • Du côté de Millau, sur le plateau du Larzac, on a également découvert des plaques de plomb portant des inscriptions en langue gauloise. Il s'agit peut être d'invocations rituelles de sorcières.
  • Une chronique de Grégoire de Tours évoque un culte rendu aux eaux dans un lac à la frontière du pays des Gabales (Lozère actuelle), des Arvernes (Auvergne) et des Rutènes. Le site a été identifié comme étant le lac de Saint-Andéol, sur l'Aubrac, et à la fin du XIXe siècle encore, les gens de la région venaient festoyer sur ses rives. Lointaine réminiscence, par-delà les siècles, d'un vieux culte gaulois ?
  • Des traces d'installations Rutèenes ont été retrouvé autour de Puylaurens dans le Tarn et près de Sorèze.
  • Assez récemment, un autre oppidum (du milieu du Ier s. av. J.-C.) a été découvert dans la forêt des Palanges, près de Laissac, au lieu-dit Montmerlhe. Selon certains archéologues, ce site serait la véritable place-forte des Gaulois Rutènes. D'ailleurs, les gens de la région de Laissac appellent ce lieu "Le camp de César".

[modifier] Sources

  • Albert Grenier, Les Gaulois, Petite bibliothèque Payot, Paris, 1970, (ISBN 2-228-88838-9])
  • Stephan Fichtl, Les Peuples gaulois, IIIe-Ie siècles av. J.-C., éditions Errance, Paris, 2004, (ISBN 2-87772-290-2]))
  • Venceslas Kruta, Les Celtes, Histoire et Dictionnaire, Éditions Robert Laffont, coll. « Bouquins » , Paris, 2000, (ISBN 2-7028-6261-6)

[modifier] Bibliographie

  • Les Rutènes. Alexandre Albenque
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