Rudolf Spielmann

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Rudolf Spielmann, né le 5 mai 1883, décédé le 20 août 1942, fut un joueur d'échecs autrichien. Il était à la fois surnommé « le maître de l'attaque » et « le dernier chevalier du gambit du roi ». Son jeu était régulièrement ponctué de sacrifices et de thèmes nouveaux qui imposaient à son adversaire de jouer pour le gain. Par exemple, lors du tournoi de Carlsbad en 1923, aucune de ses parties ne s'est terminée par une nulle.

Sommaire

[modifier] Biographie

Malgré la forte opposition, dans les années 1910 et les années 1920, d'Alekhine, de Capablanca, de Lasker, de Tarrasch, de Rubinstein, de Nimzowitsch et de Tartakover, Spielmann obtient de bons résultats dans plusieurs tournois, gagnant 33 des 120 auxquels il a participé, dont notamment :

Spielmann est l'un des rares joueurs à avoir gagné plus d'une partie contre Capablanca, joueur très difficile à battre, et est l'un des plus rares à avoir un bilan nul contre lui (+2-2=8). Il a obtenu ses deux victoires presque immédiatement après qu'Alekhine eut pris la couronne des mains de Capablanca en 1927 : à Bad Kissingen (1928) et à Carlsbad en 1929. Voici l'une des victoires de Spielmann :

Capablanca-Spielmann

Tournoi de Bad Kissingen, 1928

1.d4 d5 2.c4 c6 3.Cc3 Cf6 4.Cf3 dxc4 5.e3 b5 6.a4 b4 7.Ca2 e6 8.Fxc4 Fe7 9.O-O O-O 10.b3 c5 11.Fb2 Fb7 12.Cc1 Cc6 13.dxc5 Ca5 14.Ce5 Cxc4 15.Cxc4 Fxc5 16.Cd3 Dd5 17.Cf4 Dg5 18.Fxf6 Dxf6 19.Tc1 Tfd8 20.Dh5 Tac8 21.Tfd1 g6 22.Txd8+ Dxd8 23.De5 Fe7 24.h3 Tc5 25.Da1 Ff6 26.Td1 Td5 27.Txd5 exd5 28.Ce5 Dd6 29.Cfd3 Fa6 30.De1 Fxe5 31.Cxe5 Dxe5 32.Dxb4 Fd3 33.Dc5 Db8 34.b4 Db7 35.b5 h5 36.Dc3 Fc4 37.e4 De7 38.exd5 Fxd5 39.a5 De4 0-1


Juif, il doit fuir l'Autriche après l'Anschluss dans les années 1930. Installé en Suède, il meurt dans une grande pauvreté à Stockholm lors de la Seconde Guerre mondiale.

Il est aussi l'auteur du classique L'Art du sacrifice.

[modifier] Citations

  • Selon Richard Réti, Rudolf Spielmann démontrait des « capacités inhabituelles dans les situations complexes, situations où il évoluait avec aise » (traduction libre de (en) unusual resourcefulness in complicated situations, in which he felt perfectly at home).
  • Spielmann affirmait qu' « un bon sacrifice est celui qui, sans être nécessairement correct, laisse l'adversaire dans la confusion et l'étonnement » (traduction libre de (en) A good sacrifice is one that is not necessarily sound but leaves your opponent dazed and confused).
  • Spielmann a affirmé : « Jouez l'ouverture comme un livre, le milieu de partie comme un magicien et la fin de partie comme une machine » (traduction libre de (en) Play the opening like a book, the middle game like a magician, and the endgame like a machine).[1]

[modifier] Notes et références

  1. David Shenk, The Immortal Game: A History of Chess, 2006, Doubleday, p.104.

[modifier] Bibliographie

[modifier] Liens externes