Royon (homonymie)

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

Cette page d’homonymie répertorie les différents sujets et articles partageant un même nom. 

Sommaire

[modifier] Ethymologie [1]

On retrouve dans le FEW plusieurs racines et ou substantifs royon, La présentation des fomes sémantiques, géographiques, historiques présentées ici sous forme de tableau synthétique

  • 1/ en langue d'Oil ;
  • rica (sillon)
    • reun 1120 Wallonnie/Picardie
    • reoun 1200-1300 Wallonnie/Picardie
    • reon 1220 Wallonnie/Picardie
    • roion 1120 Wallonnie/Picardie
    • royon 1328 Wallonnie/Picardie
      • rideau
        • rillon Picardie
        • riyon Picardie
        • roion 1273 Picardie
        • royon 1312 Picardie
        • rayon 1476 Bray
      • digue
        • roion Marquenterre
        • royon Marquenterre
      • conduit aérage en Wallonnie/Nord


  • regio (région/royaume)
    • reion 1180 Picardie
    • roon 1180 Picardie
    • royom 1350 Picardie
    • royon 1350 Picardie


  • renio (rein)
    • roion 1100 Picardie
    • royon Picardie


  • 2/ en langue d'Oc :
  • rotulus(Bûche, rond)
    • rolion 1100 Lyonnais, Forez
    • roion 1100 Lyonnais, Forez
    • royon 1380 Lyonnais, Forez
    • rolhion Ambert
    • royon Val d'Aoste
      • Baton à tourner la pollenta


  • 3/ en langue romane :
  • rotulus > rueda
    • rolion, rollon 1500
      • Gallo-Portuguais
      • Anc. Espagnol

[modifier] Oro-hydronyme

[modifier] Le Royon

  • ruisseau drainant l'étang de Royon ('en forme de royon', c'est à dire cercle en Forez), se transforme en ruisseau à Les Salles après la commune du Piolard, se jette dans l'Anzon qui se jette dans le Lignon à Boën, qui se jette dans la Loire à Poncins.

[modifier] Le Royon

  • à Le Péage-de-Roussillon 38150, se jete dans le Rhône à Péage de Roussillon, très impéteux, alimente une dizaine de sources sur son parcours. il est maintenant entièrement recouvert, reçoit le Rayet comme affluent.

[modifier] Toponyme

  • Non de communes

Royon : canton de Fruges (auparavant , Fressin, Lebiez...), arrondissement de Montreuil, département du Pas-de-Calais : 794 hectares, code postal 62990, code Insee 62-4-725. Les premières attestations retrouvées sont les suivantes :

    • 893 : Royon (Gallia Christiana, t. XIV, Abbates, XXI, p 413, col.A) cite comme 21ème Abbé de Saint-Médard de Soissons: XXI. Altamarus comes de Royon in pago Atrebatensi (ou Artois), abbatiam S. Medardi Fulconi remensi archiepiscopo pro Sanvedastina dedit anno 893, quo anno Odo rex anterioraregum dona S. Medardo facta confirmavit praecepto quod habes Diplomaticae pag. 527.

Malheureusement, on ne peut retenir ce document , d'une part parce qu'il est établi que la notion de 'comté' est largement postérieure à l'an mille, et d'autre part parce qu'il fait référence à un autre document publié dans 'De Re Diplomatica' qui est un faux connu. Il s'agit d'un acte de Saint-Médard de Soissons daté de l'an 893 dont Robert Henri Bautier (501) analyse toutes les incohérences. Enfin, quand bien même on tiendrait compte de ce faux, c'est pas le nom de Royon mais bien plus celui de Noyon qui semblerait devoir être retenu, ou ... Roion qu'il aurait fallu orthographier.

    • 1201 : Roion : "Hugo de Roion vendidit ecclesie vestre ... quartam partem totius ville de Waringheval... (Arch. Pas-de-Calais, Fonds Rodière),
    • 1256 : Roion,(A. D. Nord, B 918 ):... Moi Gérard dit de Bosco (du Bois?), seigneur de Roion, je fais savoir à tous ceux à qui ce présent écrit parviendra qu'a été passé entre moi et mon homme lige Robert de Contes une convention précisant que le dit Robert m'a donné et concédé à moi et à mes héritiers tous les droits qu'il avait ou pouvait avoir en matière de dons de gerbes sur le territoire de Roion en échange de douze mesures de terre sises dans le territoire appelé Valois, près des terres de Madame la Comtesse de Bousser et de Messire Henri de Contes, chevalier. Cependant, étant donné que messire Jean de Biez, chevalier, (différent du chevalier de Jérusalem Jean de Biez, dont on parle plus loin et qui vivait en 1570) tient et possède actuellement pour toute sa vie douze journaux de ces terres, j'ai donné en échange au dit Robert, sur le conseil de bonnes et prudentes gens, une compensation suffisante: à savoir la terre dite du champ de Buxi, près du bois de Messire Beaudoin de Créquy et du bois de Messire Henri de Gees (rapport avec le "fond Jean de Hée" à Sains les Fressin?), chevalier, deux mesures de terre près des terres du dit Robert et d'Arnoul dit Grandin (ou Grandet). Le dit Robert ou son héritier tiendront cette compensation tant que le susdit Messire Jean de Biez vivra. Mais quand il arrivera à Messire Jean de Biez, chevalier, de quitter ce siècle, cette compensation reviendra à moi ou à mon héritier, et le dit Robert ou son héritier posséderont ensuite librement et paisiblement, suivant le droit héréditaire, les douze mesures de terre sises sur le territoire de Roion, dans le champ dit Halois. Il ne faut pas passer sous silence que j'ai passé les conventions inscrites ci-dessus en présence de mes hommes liges et du consentement de mon épouse Béatrice et de notre fils héritier Nicolas qui ont bien voulu donner également leur assentiment à ces conventions. Et , pour qu'elles soient convenablement, fidèlement et fermement observées, moi, Gérard, en témoignage de cette affaire, j'ai apposé mon sceau (disparu) en haut de ces présentes lettres et me suis obligé ainsi que mon héritier à en respecter la teneur. Fait en l'an de grâce 1256, le mois de Janvier...
    • Variantes :

Château-Royon, Campagne-Royon, Castelroyon, Droyon, La Chaize-royon, La Chapelle-Royon, La Ferté-Royon, Le Mesnil-Royon, Le Mas-Royon, Montroyon, Le Plessis-Royon, Pont Royon, Port-Royon, Royon le Grand, Royon le Petit, Valroyon, Van Royon, Van Der Royon, Villeroyon

  • Nom de quartiers en région de langue d'Oil:
    • Ransart hameau près de 80600 Neuvilette (Doullens), est attesté en Roiumsart en 1138 (Bibl. Mun. Amiens, G 270).

Il ne faut pas confondre ce hameau avec le village de Ransart 62173 situé à 24 km plus à l'est (S.O. d'Arras) attesté en Ransast en 1154, puis Ransart depuis 1162 (755), et dont l'origine serait Hrabni exsartum ou essart de Hraban.

    • Royon, commune de Vienne-le-Château 51800 (Marne), ancienne maladrerie figurant encore sur la carte de Cassini, 1208 'Leprosi de Roium, Roiuns' (Cartulaire de Moirempont, f° 416 r°), 'Roion', 1210 (ibid, C 12), 'Royon' 1392 (Arch. Nat., P 183, 73)
      [2] , actuellement signalé comme disparu.

En mai 1236, charte de Henri VI, Comte de Grandpré, qui, 'du consentement de la comtesse Isabeau, son épouse, donne à la maison des lépreux de Royon une charruée de terre arable au territoire de Contel, situé sur les confins de Vienne-la-Ville, et leut confirme le droit d'usage en tous les prés.'

En Octobre 1268, Charte de Thibaut II, comte de Bar, 'qui s'engage à garantir à l'Abbaye de Moiremont la maison de Royon qu'elle a acquise du consentement de Henri, comte de Grandpré, et du dit comte de Bar, et pour laquelle elle doit donner chaque année un marc d'argent au comte de Grandpré ' [3].

    • Le Royon, actuellement quartier de Quend, à 5 km de ce dernier, bâti au près des dunes sur un ancien poulier, fut le pied d'insertion de plusieurs royons dont il a pris le nom , 73 habitants [4](40).

.1641 : Le Roion, .1804 : Le Royon. . Figure sur la carte de Cassini. Il est probable que c'est ce toponyme qui est retrouvé dans le patronyme de Jean Férou de Royon, bourgeois de Routhiauville (en 636: Rotheri villa, 1215: Ruteauville, 1284: Roteri villa, vient du germanique Hrodari et de villa, domaine), attesté en 1641.

    • on retrouve le toponyme Royon, dans la commune de Royompré près de Sart-lez-Spa [5], [6] et qui en 1531 s'appelait Roillonpreit.Il est donné à ce toponyme la signification de "pré près des sillons"


Le première mention en est faite dans les chartes du Forez en 1294 (53).

      • Code Postal 42440, code Insee 42 1 11 295:
      • altitude 693 mètres.
      • Ruisseau et Etang du même nom,
      • Moulin du même nom.
      • figure sur la carte de Cassini (79).
      • Géologie : terrains du Palézoïque (Dévono-Dinantien) fait de monzogranite porphyroïde à biotide et parfois à amphibole (333).

.altitude 900 mètres.


. altitude 850 mètres,

Ces trois derniers lieux dits ont pour point commun la vallée de la rivière Semène, se jetant dans la Loire à niveau de Semène (Firminy). Encore actuellement dans la haute vallée de la Semène se retrouve la densité la plus importante de Royon abonnés au téléphone : Saint-Genest-Malifaux (9 foyers), Marlhes (11 foyers), Jonzieux (9 foyers), Saint-Victor-Malescours (7 foyers), Saint-Just-Malmont (5 foyers), Saint-Didier-en-Velay (2 foyers), soit 43 foyers au total. Aucun des ce trois lieux dits ne figurent sur la carte de Cassini, (1750-1815) mais seulement sur les cartes au 1/25000 actuelles (78).

    • Les Royons, ancien lieu-dit du cadastre de Saint Léon 03220 Jaligny-sur-Besbre (Allier). En fait le cadastre de 1834 mentionne dans sa section "E", Les Marmes une parcelle n° 438 dénomée 'Les Royaux' comme sur les relevés de 1913 et 1921, et non pas les 'Royons', alors que sur une carte antérieure (libellée en toises, XVII ème?) on peut lire 'Les Royants'.

Saint-Léon englobait trois châteaux (Coulon, Maraillanget, Montpérouse), deux paroisses et un prieuré remontant aux premier temps de l'évangélisation de la région. Le premier sanctuaire fut dédié à Saint-Lyons (ou Lyans). Le prieuré de Saint-Ambroise , dès 1165, dépendait de l'Abbaye de Mozat.

    • Royon, lieu-dit cadastral au nord-est de Créon 33670, code Insee 33 2 23 140

(Est de Bordeaux), sur la D121, altitude 104 mètres. . ne figure pas sur la carte de Cassini . En 1733 maître Dublau, avocat au parlement, fermier général du domaine du roi, y fit ériger son château... en partie avec des matériaux en provenance du domaine de Curton, propriété d'Antoine de Chabannes, marquis de Curton, qui lui en fit procès (81). L'origine et la date du nom ne sont toujours pas définis, d'autant plus que des erreurs de transcription ont été notées (Lognon). Il faut cependant rappeler que ce domaine était avant la Révolution une vaste forêt Royale. Royon serait alors l'adjectif de signification royal.

    • Les Royons, actuellement quartier de Clérieux :

Ce fut succesivement un 'ager'(ou 'pagus'), une villa, une paroisse. Ce territoire est bordé de collines crayeuses percées de baumes, et, lors de la construction de la nouvelle ligne du T.G.V. il y fut mis à jour plusieurs sépultures datant de la moitié du IIème siècle après J.C.:

      • 970, Villa Roioni (Cart. de Romans, 75),
      • 1050, Villa Roioni(Cart. de Romans, 19),
      • 1449, Lou Ruyon (Terrrier de Vernaison),
      • 1777, Le Mas des Royons (Aff. du Dauphiné).
    • Royon, ager:

Au IXe siècle, il existait au Nord Ouest de Romans un 'ager' ou 'pagus' (canton, mandement).Il devait englober le Nord de Clérieux, Bren, Saint-Bardoux et peut être Marsas et Chavannes. Il s'est conservé dans le nom du quartier des Royons, près de Clérieux.

      • 967, in agro roionense, ...in villa que vocatur Breno...(Cart. de Romans, 261),
      • 1100, In Rogione(Cart. de Romans, 265).

L'ager de 'Royans' ou 'Royannais' apparaît pour la première fois dans l'histoire vers 1040 sous la forme de in roiansis partibus (voir plus loin en C/2). Se pose la question de savoir si ces deux ager ou pagus n'en faisaient primitivement qu'un seul, Giraud les ayant confondus [7].

    • Royon, villa:

Existait également [8] une 'villa':

      • 844, Villa Me ... ager Roionensis(Regeste du Dauphiné n° 677),
      • 969, Villa Roioni, (Cartulaire de Romans, 75),
      • 982, Villa Roioni,(Regeste du Dauphiné, n°44, p.56):

"Mesymbria, son fils, Didier, et sa femme donnent à Saint-Bernard des biens situés ...in villa que vocatur Roioni; hoc est mansus quem Arnoldus excolit...

      • 1050, Villa Roionis(Cartulaire de Romans,19),
    • Royon, paroisse du diocèse de Vienne, dépendant du chapitre de Romans qui y prenait la dîme: au XI ème et XII ème siècles, disparue au XIV ème et remplacée par celle de Chavannes, était dédiée à Saint André.
      • 1063, (Cart. de Romans, n° 129, P.146): Bertrannus donne des biens situés ...in agro Maximiacense, in villa quem nominant Clariacum Superiorem in parrochia Sancti Andrei de Roione...[9].
      • 1030, Parrochia Sancti Andrei de Roion,(cartulaire de Romans, [10],
      • 1523, Saint-André-de-Royon, (A.D. Drôme, E 599):

on y retrouve la notion d'un cimetière: 'transaction entre Jacques Coste, Comte de Charmes et Jean de la Croix Chevrières, par laquelle le premier cède la grange des Théaumes sur Clérieux et le second, les tenements de Monistrol et des Férauds à Saint-Donnat avec mention d'une limite au delà de l'Herbasse où soulait être anciennement le cimetière de 'Saint André de Royon' (non retrouvés)[11]. Dans ce cas précis, il est clair que roion est un anthroponyme : il est toujours employé au génitif :Roioni, Roionis

    • Royon, Quartier sud de 38150 Roussillon en Isère,

Le quartier et le ruisseau ne figurent pas sur les cartes I.G.N. au 1/25000° actuelles. En 1960, un groupe d'H.L.M. situé sur son trajet a été baptisé les Tours de Royon. La ville romaine qui précéda Roussillon s'appelait Figlinoe (pays où on trouve dess potiers, et pour certains , son nom viendrait de Roscille, chef des Allobroges dans l'armée de Jules César). La famille de Roussillon apparaît à toutes les pages de l'Histoire du Dauphiné, du Lyonnais, du Vivarais, du Forez depuis le X ème siècle. La baronnie de Roussillon fut érigée en Comté par Louis XI le 12 février 1465 en faveur de Louis, bâtard de Bourbon, qui avait reçu pour épouse Anne, fille naturelle de Louis XI et de Marguerite de Sassenage. Une de leurs dernières descendantes vendit sa part du Comté à Blanche de Tournon, soeur du Cardinal de Tournon, pour 25.000 livres, le 29 -septembre 1532. Le château féodal initial se trouvait au nord du cimetierre actuel, il cessa d'exister vers 1540. Auparavant, le 30 août 1507, Just de Tournon avait acheté un demi-journal de terre près de l'étang de Reyneux; en 1552, le Cardinal, son fils, fit construire le château dans lequel fut signé l'Edit de Roussillon le 9 août 1564 par Charles IX et Catherine de Médicis, édit proclamant en son article 39 que l'année civile commence dorénavant le 1er janvier... ceci 18 ans avant l'institution du calendrier grégorien par Grégoire XIII.

Pour l'instant, il n'a été trouvé aucune explication au château Royon mentionné dans le dictionnaire topographique départemental.

[modifier] Fief

Voir Royon (fief)

[modifier] Anthroponyme

  • Forme ancienne :
    • Roion,
  • Forme actuelle :
    • Royon,
  • Forme féminisée :
    • Royonne : on en rerouve au moins un exemple à 80530 Pont-Rémy vers 1311 (Bibl. Abbeville, Ms 105, f°53 v°, f°57) 'Wies royons, pierre roions, maroie royonne, agnes royonne'.
  • Formes composées :
    • Deroyon : il a été possible de recenser 9 naissances en France sur une période de 50 ans, essentillement à Amiens ou sa région,
    • Duroyon : 150 naissances ont été recensées pendant la même période, centrées sur le Pas-de-Calais (oisy-le-Verger 62860, Epinoy ), la Somme (Roye 80700), l'Oise (Francastel 60480) et le Nord (Capelle 59213)
  • Formes dialectales
    • Rolhion

anthroponyme de répartition géographique voisine et complémentaire aux Royon du Forez, à distinguer de Rollion <> Godefroy F., Dictionnaire de la langue Française et de tous ses dialectes du IXe au XVe siècle, Slatkine, Paris</> : étable faite de fagots : sur une période de 50 ans, on a pu en recenser 149 naissances, essentiellement en Haute-Loire et centrées sur Ambert.

  • Formes homophones
    • rolion (Espagne)

[modifier] Gentilice

  • Nom du groupe de familles (lat. gens), intercalé, dans le nom d'une personne, entre le prénom (praenomen) et le surnom (cognomen).
  • On a pensé que le nom de base des autres toponymes terminés par -acus était un gentilice, c'est-à-dire un nom que portaient tous les membres d'une gens romaine (L'Hist. et ses méth., 1961, p. 692) :

Seul le toponyme de la Drôme serait en faveur localement d'un gentilice.

[modifier] Substantif

  • Dans la Bible, Roion et Royon se retrouvent souvent cités dans les dictionnaires dans des traductions de la Bible; le malheur est que ces traductions citées ne sont ni identifiées ni datées.Ainsi, dans son dictionnaire de la langue française au XVI ème siècle, Huguet [12] donne la signification de 'sillon' à Roion :
    • ... Puis feist ung conduict d'eau, comme par deux royons de charrue autour de l'autel...(Les Rois, III, 18 g)
    • ... il fit un canal de deux boisseaux de semence autour de l'autel...
    • ... Juda ahennera; Jacob rompera ses royons de terre...(Osée, 10 g),

la référence n'a pu être identifiée, tout comme d'autres présentées sous une forme archaïque.

  • Raynouard, dans son dictionnaire de la langue des troubadours [13] donne deux grandes significations à roion :
    • royaume, région, pays,
    • sillon, fossé, rigole, éminence, talus de vigne.


  • La Curne de Sainte Palaye distingue roion de royon:
    • roion : royaume :
      • ... Li troi roi le coisirent de 'leur royon'. (Aiol., v.2973),
      • ... Car ses peres l'aima mont,Qui sire est de cel roion.... Ms 7989/2, f° 80)
    • royon : sillon, petite route, et prend comme références les mêmes citation que Du Cange qui les interprète très différemment.


  • Maigne d'Arnis dans son recueil de mot de la basse latinité ne retient que roya : partie d'un champ divisé en deux ou trois, dont une se repose pendant que les autres produisent.


  • Dans le dictionnaire de Trévoux, seul roie (ou raie) est analysé comme sillon ou séparation de labours ou de vignes.


  • Charles Du Fresne, seigneur du Cange dans son Glossarium (milieu XVII ème) [14]: en bon amiènois, il ne pouvait ignorer les royons picards... et leur donne une origine gauloise ('roye') :ainsi, à la rubrique 'roya', il évoque deux origines possibles:
    • La première de 'riga' et désignait une mesure agraire [15] ou de vigne :
      • ...deux royons de terre seant sur le chemin de Saint-Aubin, contenant environ trois quartares de terre... y a envyron ung bon demi jour de vigne en deux royons seans, l'un en Revenne, et l'autre au lieu-dit en Pièces...(Inv. foncier de la Maison Dieu de Commercy, f° 23).
    • la deuxième
      • du gaulois 'roye' (a gallico Roye): raie', levée de terre,
      • royan = route séparant deux territoires,
      • et de royer pour voisin contigu.
        • I...celui Gille suivi et chaça ledit Hue jusques au Royon d'entre Soycourt et Marchelet... (Reg. 97, ch. 348).
    • rideau, ruidiau, ruillon, rillon, royon:
      • ...Lesquelles chinqe quartes (de terre) estanz situez entre deux ruidiaux ou royons... (livre noir du prieuré de St Pierre d'Abbebille, f° 44, r°),
    • à la rubrique "royus" en renvoyant à 'riga' :
      • 'raie, rayon:
      • levée de terre, champ cultivé,
      • ligne, sillon, strie.
        • ... et tunc ille qui habuerit possionemn subtus Royum teneatur et debeat cessam dare illi, qui arat royum, de duobis pedibus. Et si ille qui habuerit Royum voluerit sponte ipsum arare, quod ille qui habet possessionem subtus royum omnimode dare cessam...(Statuta Cadurii, lib. 3, cap. 78).


  • Le même auteur dans son supplément à son Glossarium, le Glossaire François, distingue royan et royon mais avec une signification proche [16] :
    • royan : chemin qui sépare deux seigneuries.
    • royon : certaine mesure de terre, rideau, éminence, petite colline.


  • Pour cette période, Frédéric Godefroy [17] nous offre un étude détaillée dans son dictionnaire de l'ancienne langue fraçaise du IX ème au XV ème siècle. Il distingue royon et roion :
    • royon : adjectif : royal (pour la rime) :la joye fut moulte grande ens au palais royon...(Ciperis, Richel,1637, f°119, v°),
  • et donne deux groupes de significations à roion :
    • Roion, royon, royom, reion, reon, roon, room s.m., région, pays.
      • ...tous les enfans fist querre de son roion... (Aiol., 3009, A.T.).
    • Roion, royon, reon, reoun, reun, rillon, ruillon, s.m., .
      • sillon, rigole, fossé: ...couper la terre, y faire royons...(R. Est.,Thes., Sulco.),
      • éminence, talus de vigne : ...a été donné congié au dit Jacques de relever un rillon de se vigne...(Cart. de Corbie, sign. Cesar, f° 69).
      • rideau (Picardie),
      • sillon (Lorraine, Hainaut).


  • Ce qui est inqiétant dans ces études, c'est que chaque auteur a cité souvent les mêmes références... avec des traductions très différentes!.


  • Fin XIXe siècle, Royon disparait progressivemen, ne gardant que avec sa signification sillon, rideau comme dans les dictionnaires de la langue latine du Dr G. Freund [18] ou celui de A. Hatzfeld <>Hatzfeld A., Damesteter A., Dictionnaire général de la langue française, Delagrave Ed., Paris</>(335), mais persiste dans les diction¬naires spécialisés ou locaux comme le Glossaire de patois Picard de J. Corblet [19].
  • là où il n'avait pas disparu: en langue d'oil où il désigne toujours un bûche de bois dur et courte contrairement à l'étéla


  • Au XXe siècle : Royon et roion ont déserté les dictionnaires généralistes: on ne les retrouve que dans les dictionnaires spécialisés comme le comme le vocabulaire de géographie agraire de Fénelon [20], [21] ou de L.F. Flutre [22].


  • Au XXIe siècle, roion et royon ont disparu des dictionnaires récents.

[modifier] Géographique

digue (Marquenterre)

[modifier] Agricole

  • sillon
  • forme de rideau ou talus

[modifier] Minier[23]

  • synonyme : 'kernet'
  • conduit d'aération dans les mines (Liège, Belgique)

La signification "conduit d'aération dans une mine, attestée en 1875 dans le Grand Larousse et le Littré avec comme variante, coupure ou cheminée d'aérage, dite aussi 'kernè(s)' avec un synonyme : reuillon, attesté en 1768 par Brunot.

  • Dans le Règlement Général Belge du 1er Mars 1850 [24]. Ce conduit était obtenu en délimitant dans la galerie principale une seconde galerie en construisant une cloison parallèle à la paroi mais à distance de celles ci... alors que dans le bassin minier français, 'kernès' ou 'karnet' désigne une petite rigole le long des galeries pour l'écoulement des eaux (Lateur M.)

[modifier] Adjectif

  • Frédéric Godefroy [25] nous offre un étude détaillée dans son dictionnaire de l'ancienne langue fraçaise du IX ème au XV ème siècle:
    • royon : adjectif : royal (pour la rime) :...la joye fut moulte grande ens au palais royon...(Ciperis, Richel,1637, f°119, v°),

[modifier] Références

  1. Wartburg W. (Von) : Franzozisches Etymologisches Wörterbuch, (FEW) Eine darstellung des Galloromanischeen sprachschatzes, Zbinden Ed.,, Bâle, 1962-10, p.386-394.
  2. Longnon A., Dictionnaire Topographique de la Marne, Imp.Nat. Imp., Paris 1891
  3. Ddemaison M.L., Catalogue général des manuscrits des bibliothèques des départements, t. XXXIX bis Reims, Plon Ed., Paris 1909
  4. Darsy F.J., Picquigny et ses seigneurs, vidames d'Amiens, Briez Ed., Abbeville, 1860
  5. Guyot (Frères), Nouveau Dictionnaire des communes, hameaux, charbonnages, carrières, mines, châteaux, fermes du Royaume de Belgique, Guyot Ed.,Bruxelles
  6. Carnoy A., Origine des noms de commune de Belgique, Universitas Ed.,Louvain, 1949
  7. Soc. Dép. d'Archéologie et de Statistique de la Drome, Bulletin, Valence, 1871
  8. Souchon-Mazard Ch., Inventaire d'Archéologie rurale dans le Romanais du Vème au XIème siècle, Thèse, Lyon, 1980
  9. Fournier G., Le peuplement rural en Basse Auvergne durant le Haut Moyen-Age, Clermont-Ferrand, 1972
  10. Grierson P., La maison d'Evrard de Frioul et les origines du canton de Flandre, Revue du Nord, 1938, pp 245-267
  11. Coste M., Roussillon en Dauphiné, Vénissieux, 1967.
  12. Huguet E., Dictionnaire de la langue française du XVIe siècle, Didier Ed., Paris 1965, VI, p. 619
  13. Raynouard M., Lexique Roman ou Dictionnaire de la langue des Troubadours,Silvestre Ed., Paris, 1844.
  14. Cange (Charles du Fresne, seigneur du), Glossarium mediae et infimae latinitatis,Didot Ed., Paris 1845
  15. Chomel F., Dictionnaire Historique, Géographique Etymologique des noms de famille du Haut-Vivarais
  16. Cange (Charles du Fresne, seigneur du), Glossaire François faisant suite au glossarium mediae et infimae latinitatis, Favre Imp., Niort 1879
  17. Godefroy F., Dictionnaire de la langue Française et de tous ses dialectes du IXe au XVe siècle, Slatkine, Paris
  18. Freund G. (Dr), Grand dictionnaire de la langue latine, Firmin Didot Ed., Paris,1883.
  19. Corblet J., Glossaire étymologique et comparatif du patois picard ancien et moderne, Dumoulin Ed., Paris 1851
  20. Fénelon P. Dictionnaire d'Histoire et de Geéographie agraires français, anglais, allemand, espagnol, italien, C.I.L.G. Ed.,, Paris 1991, ISBN 2 85319-210-5
  21. Fénelon P., Vocabulaire de Géographie agraire, Louis Jean Ed., Gap</ref ou le dictionnaire picard gaulois et français du père Daire
  22. Flutre L. F., Le Moyen Picard d'après les textes littéraires du temps(1560-1660),Lib. des Cahiers Ed., Paris, 1970
  23. Littré E., Dictionnaire de la Langue Française, Gallimard Ed., 1873, 1958, VI, p. 1753.
  24. Le Monitreur Belge : Règlement général concernant l'aérage, l'éclairage et l'emploi de la poudre dans les travaux d'exploitation, notamment dans les houillères à grisou. n°68 XX du 9 Mars 1850 p.609 610
  25. Godefroy F., Dictionnaire de la langue Française et de tous ses dialectes du IXe au XVe siècle, Slatkine, Paris