Route du Coolie

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La route du coolie trouve son haut-lieu à l'île Maurice, anciennement nommée île de France. C'est ici que les immigrés, surtout indiens, quittèrent les Indes pour s'installer dans les plantocraties sucrières de Maurice, puis dans d'autres espaces indiaconéaniques, puis aux Antilles.

Venant principalement de Calcutta ou, dans une moindre mesure, des comptoirs français établis à Pondichéry ou Karikal, ces candidats à l'exil économique posèrent les bases du coolie trade, commerce de bras bruns de sinistre mémoire, qui devait prendre des tournures tellement inhumaines que des révoltes et des cas de vagabondage, de suicides ou de morts "par nostalgie" furent fréquents.

Des mestries ou recruteurs furent envoyés aux Indes, pour promettre, souvent, monts et merveilles à des coolies ou autres indiens, surtout ceux qui furent les victimes des révoltes des cipayes et des famines subséquentes. Beaucoup crurent qu'en venant à Maurice, il suffisait de soulever des pierres pour trouver de l'or...

Munis d'un contrat de cinq ans et d'un billet "gratuit" (qu'ils devaient rembourser en travaillant un certain nombre de mois) à bord du bateau négrier reconverti pour les nouveaux besoins, ils embarquèrent par centaines de milliers vers les terres promises, pour découvrir la supercherie.

Beaucoup moururent de maladies et de mauvais traitements.

Le nombre peu élevé de femmes explique les conduites dépréciatives des engagés, qui, peu à peu, s'organisèrent pour résister et acquérir une indépendance économique et politique.

Ce n'est que vers les premières décennies du XXe siècle que cette pratique fut abolie.

La route du coolie relie les Indes, la Chine, des îles de l'océan Indien, des pays africains, des espaces carribéens, Fidji et les Amériques.

De nos jours, le Coolie Museum de Moka, est un lieu mettant en évidence des documents et artéfacts liés à cette époque, qu'un historien anglais, Hugh Tinker, désigna comme "une nouvelle forme d'esclavage", bien que le coolie trade ou l'engagement fut la première forme de salariat après l'esclavage.

En 2006, l'Unesco a classé l'ex-coolie ghat, renommé en Aapravasi Ghat, au Patrimoine Mondial de l'Humanité, reconnaissant son apport à des possibilités de convergence entre les traites négrières et l'engagisme.

[modifier] Ouvrages de référence

  • P. C. Campbell, Chinese Coolie Emigration to Countries within the British Empire (1923, repr. 1971).
  • Khal Torabully, Marina Careter, Coolitude: An Anthology of the Indian Labour Diaspora, Anthem Press, 2002, ISBN 1843310031

[modifier] Lien externe