Ronnie Brunswijk

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Ronnie Brunswijk est un homme politique du Suriname (ou Surinam), né en juin 1962 à Moengo-Tapoe (Marowijne District).

Lors du coup d'état du 25 février 1980 mené par Dési Bouterse, il est Sergent dans l'armée régulière du Suriname et l'un de ses gardes du corps. N'ayant pas reçu l'avancement qu'il espérait du fait de sa participation aux événements, il entre en conflit avec sa hiérarchie. Il les accuse de racisme envers les nègres marrons (Boni Aluku, Djuka, Saramaca...) et déserte l'armée pour la rébellion. Il fonde les Jungle Commando et cette situation plonge le Suriname dans la guerre civile (1986-1992). Il entre en contact avec les Pays-Bas où une partie de la classe politique a fui (le Suriname était une colonie néerlandaise jusqu'à l'indépendance du 25 novembre 1975). La France, présente dans la Guyane française voisine, se trouve également impliquée. En effet, ce département d'outre-mer pourrait être tenté par ce vent d'indépendance, ce qui serait préjudiciable, notamment du fait de la présence à Kourou du Centre spatial guyanais (CSG) d'où est lancée Ariane, fleuron de l'industrie aérospatiale de l'Europe. Ronnie Brunswijk se tournant également vers Fidel Castro à Cuba et le colonel Kadhafi en Libye, la France et l'Europe doivent absolument contenir la situation.

A la suite de différents combats et massacres (Moïwana, le 29 novembre 1986), la Guyane française voit affluer plusieurs milliers de réfugiés dans les environs de Saint-Laurent-du-Maroni. Ceux-ci, appelés Personnes Provisoirement Déplacées du Suriname (PPDS), sont placés dans quatre camps de réfugiés, sous l'égide des Nations unies : Camp A à côté de l'aérodrome de Saint-Laurent-du-Maroni (A pour aviation, également appelé par les réfugiés Vliegfeld... aérodrome en néerlandais), Camp PK9 le long de la route D9 allant vers Mana, Camp de Charvein au début de la route D10 reliant la D9 à Javouhey, puis Camp de l'Acarouany à proximité de Javouhey. Cette situation sociale, médicale et politique aura durée six ans, plongeant Saint-Laurent-du-Maroni et ses environs dans une situation difficile, notamment pour l'Hôpital André Bouron, qui mit des années à se relever sur le plan financier.

Par cette internationalisation de la situation, Ronnie Brunswijk a fait appel à plusieurs mercenaires et déserteurs dans ses rangs. Les Jungle Commando subissent de gros revers (contre-offensive de 1986), et débutent alors les premières négociations. Si cette situation contribue à un retour timide de la démocratie au Suriname (1988), l'économie du pays est affaiblie pour de nombreuses années.

La situation s'enlisant durablement, les Jungle Commando ont progressivement évolué vers ce qu'on serait tenté d'appelé du banditisme, entre l'attaque de la banque de Moengo et divers trafics sur le fleuve Maroni (essence, or, armes puis drogue), face à une armée française parfois impuissante, voire contrainte à une certaine complaisance. Ronnie Brunswijk a été condamné par contumace par un tribunal de Haarlem à six années d'emprisonnement pour trafic de stupéfiants. Un mandat d'amener international a été lancé contre lui. Aujourd'hui c'est un homme d'affaires respecté et craint. Les années passant, il a entamé une carrière politique lors des élection présidentielle de mai 1996 avec son parti politique ABOP (General Liberation and Development Party). Depuis les élections de 2000, il siège à l'assemblée nationale comme député.

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