Rocher du Diamant

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Rocher du Diamant
Le rocher du Diamant
Pays France
Localisation Mer des Caraïbes
Latitude 14° 26' N
Longitude 61° 02' O
Point culminant  ?
175 m
Population Inhabitée

Le rocher du Diamant est une petite île inhabitée située dans la Mer des Caraïbes au sud-est de la Martinique, à 3 kilomètres environ de la pointe du Diamant dans le canal (ou détroit) de Sainte-Lucie. L'îlot doit son nom aux reflets de ses parois à certaines heures du jour qui évoquent ceux d'une pierre précieuse.

Sommaire

[modifier] Géographie

Vestige de la forte activité volcanique qui a affecté cette région, voilà près d'un million d'années, cette île se présente comme un roc basaltique de 175 mètres de haut[1]. Couvert de broussailles et de cactées, difficilement accessible, le rocher a pourtant joué un grand rôle durant les guerres napoléoniennes. Le Diamant occupait en effet une position stratégique au nord du détroit de Sainte-Lucie, permettant de contrôler la navigation entre la Martinique et sa voisine méridionale, Sainte-Lucie.

[modifier] Histoire

Le rocher du Diamant, une forteresse naturelle utilisée par la Royal Navy.
Le rocher du Diamant, une forteresse naturelle utilisée par la Royal Navy.

Au début du XIXe siècle, la guerre faisant rage aux Antilles entre la France et l'Angleterre qui tentaient de s'assurer le contrôle de cet arc insulaire, les Britanniques décidérent d'occuper l'îlot. En janvier 1804, profitant de l'effet de surprise et aidé par des conditions météorologiques favorables, le contre-amiral Samuel Hood (à bord du HMS Centaure) s'empara du rocher du Diamant qu'il s'empressa de fortifier[2], installant cinq canons à son sommet (trois de 24 livres, deux de 18 livres). Une garnison de plusieurs dizaines d'hommes (107 d'après certaines sources[3]), placés sous les ordres du lieutenant Maurice, fut laissée sur place pour harceler la marine française. Les grottes servaient alors de dortoirs aux hommes (les officiers bénéficiant de tentes), pour pallier un ravitaillement incertain acheminé à l'aide de paniers hissés jusqu'au sommet grâce à des poulies et des cordes, un petit élevage de chèvres, de pintades et de poules se développa sur les maigres herbages du lieu[2]. Position inexpugnable, le rocher se vit conférer par l'amirauté de Sa Gracieuse majesté le titre honorifique de navire de guerre et devint le HMS (Her Majesty's Ship) Diamond Rock[1]. Pendant dix-sept mois, les troupes françaises tentèrent de reconquérir en vain l'îlot, mais, en 1805, le gouverneur de l'île Villaret-de-Joyeuse, avec l'aide de l'amiral Villeneuve envoyé par Napoléon pour règler le problème, parvint à reprendre le Diamant aux Britanniques. La garnison, manquant de nourriture et d'eau (les citernes ayant été fissurées), se rendit aux forces françaises, le 2 juin 1805[1].

[modifier] Faune

D'après l'état des lieux de la DIREN de Martinique, le rocher du Diamant est probablement le dernier refuge d'un reptile endémique de la Martinique[4], la couleuvre couresse (Liophis cursor[5]). Comme les 47 autres îlets qui entourent la Martinique, le rocher du Diamant possède ses propres caractéristiques écologiques, bénéficiant par rapport à l'île principale d'un ensoleillement plus important, de précipitations moindres et d'une période de sécheresse saisonnière plus longue[4]. Ces spécificités, auxquelles s'ajoute l'absence d'occupation humaine permanente, a donc permis au rocher d'être le sanctuaire d'une espèce que l'on croyait disparue[6].

[modifier] Bibliographie

  • (en) Vivian Stuart, George T Eggleston , His Majesty's Sloop-of-war. Diamond Rock, Hale, Londres, 1978 (ISBN 978-0709166924)

[modifier] Notes et références

  1. abc Le rocher du Diamant, géographie et histoire sur planetantilles.com. Consulté le 8 juin 2008.
  2. ab Martine Carret et Yann Saint-Yves, Un diamant d'or et d'émeraude, 2003 Lire en ligne. Consulté le 8 juin 2008.
  3. Claude Morneau, Guide de voyage Ulysse -Martinique, Lire des extraits en ligne. Consulté le 8 juin 2008.
  4. ab État des lieux publié par la DIREN, p. 6-10. Lire en ligne. Consulté le 8 juin 2008.
  5. (en) Fiche de la Couleuvre couresse sur iucnredlist.org. Consulté le 8 juin 2008.
  6. Michel Brueil, L'herpertofaune de la réserve biologique domaniale de la Montagne Pelée, ONF Martinique, 1997, p. 22 Lire en ligne. Consulté le 8 juin 2008.

14° 26′ 30″ N 61° 02′ 20″ W / 14.4417, -61.0389

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