Robert Smithson

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Robert Smithson (2 janvier 193820 juillet 1973) est un artiste contemporain du mouvement appelé Land Art. Smithson est né au New Jersey. Il étudie la peinture et le dessin dans la ville de New York.Après avoir eu son diplôme de l'Art Student's League en 1956, il s'inscrit à la Brooklyn Museum School. Son type de peinture par prédilection est la peinture abstraite, type de peinture qu'il délaisse pour se consacrer, dès 1962, à la sculpture. Il commence à travailler sur des sites suburbains : un Tour des monuments de Passaic (Passaic étant sa ville natale) en 1967. Le terme employé pour ses travaux est Earthworks (ouvrages de terre). Ses constructions, demeurent sculpturales sans aucune fonction utilitaire et sont aussi des œuvres éphémères. Ses œuvres sont gigantesques, construites à l'aide de machines industrielles, dans des lieux à l'écart de la population. Son lieu véritable de travail est le hors-musée, lieu libre et sans limite. Le 20 juillet 1973, il décède dans un accident d'avion.

Sommaire

[modifier] Ses œuvres

Floating Island, pour voyager autour de Manhattan Island

[modifier] Asphalt Rundown

Cette œuvre a été créée à l'aide d'un camion chargé d'asphalte qui s'est rendu aux environs de Rome et qui y déchargea ensuite son contenu du haut d'une colline, donnant ainsi une importance aux qualités d'un matériau qui l'intéressait beaucoup : l'asphalte. Pour Smithon, ce dernier matériau qu'est l'asphalte représentait une sorte de piège pour capter l'énergie et par conséquent, les routes et les autoroutes avec ce matériau se transformaient en un lieu de passage, en voie entropique qui permet un flux continu de personnes et d'engins. Il y a aussi un rapport direct au dripping de Jackson Pollock dans ses peintures car le dripping pictural de ce peintre le portait à son point extrême de monumentalité. Smithson cherche la désintégration, le glissement, la coulée, l'avalanche, le flot. Le paysage est toujours entropique pour lui parce que son intérêt est fixé sur la localisation des zones industrielles abandonnées et désolées. Son intérêt est particulier pour les mines souterraines ou à ciel ouvert et aux carrières. Les différents matériaux utilisés sont la boue, le fumier, l'asphalte, le béton et la glace parce qu'ils sont très lent lors de leur écoulement, résistent aux traînées faciles et aux taches molles et spongieuses (qui donnent l'idée de paresse) typiques des peintures de New York dans les années 1960.

[modifier] Partially Buried Woodshed

Fait à la Kent State University dans l'Ohio, en janvier 1970. Vingt camions chargés de terre se sont déchargée sur une cabane abandonnée jusqu'à ce que la poutre centrale cède sous le poids de la terre. L'idée est que la nature reprend ses droits de façon complète sur l'homme, sur ses constructions par la destruction de quelque chose d'humain. L'idée de Smithson était de soumettre une colline déjà existante à la pression d'une coulée de boue mais comme il faisait moins de dix degrés Celsius, l'expérience a échouée.

[modifier] Spiral Jetty

Spiral Jetty
Spiral Jetty

Spiral Jetty a été créée dès avril 1970 à Great Salt Lake dans l'Utah. Il a utilisé 292 automoteurs à dix roues (de Parsons Asphalt inc. d'Ogden) qui ont porté la charge jusqu'au lac. 625 personnes ont déplacé 6.783 tonnes de terre. Les Caterpillar modèle 955 ont posé les roches déversées et les ont tassées dans les lignes directives de Smithson. Il y avait 1500 pieds du sommet de la crête jusqu'au bout de la boucle et environ 15 pieds de large. Le remplissage a été assuré par 3.500 yards de grosses pierres et de terre pour faire la digue. La forme du travail a été influencée par le site, la forme en spirale de la jetée a été dérivée de la topographie locale, en relation avec un tourbillon mythique au centre du lac. La spirale reflète également la formation circulaire des cristaux de sel qui recouvrent les rochers. Smithson était initialement attiré par ce site à cause de la couleur rouge du lac salé. Le travail a été changé par son environnement, reflétant la fascination de Smithson pour l'entropie, l'inévitable transformation des forces de la nature. De temps en temps, Spiral Jetty émerge de l'eau, cette monumentale structure est un témoignage de la dominance de la nature sur l'homme.

[modifier] Broken Circle

Cette œuvre se situe aux Pays-Bas, à Emmen. Elle a été commandée pour l'exposition internationale temporaire « Sonsbeek 71 ». Smithson ayant pris conscience qu'il était préférable de ne pas déranger l'agriculture dans un pays aussi densément peuplé, il obtient de construire son œuvre sur une carrière désaffectée. Cela correspond d'ailleurs à son penchant pour les lieux dits entropiques.

Pendant les travaux pour aplanir le terrain, Smithson extrait un énorme rocher. Il prévoit d'abord de s'en débarrasser car il constitue un point focal indésirable à l'œuvre. Mais l'entreprise se révèle compliquée par la masse du rocher. Ce n'est qu'un peu plus tard que Smithson décide de conserver le rocher qui confère à l'œuvre une dimension temporelle puisqu'il est un témoin d'un âge reculé de la terre. Par ailleurs, in contribue à faire coïncider l'œuvre avec son environnement puisqu'on trouve dans la région des tombes primitives, nommées "lits des Huns", construites avec de tels rochers.

Broken Circle est une avancée de terre positive, tournant dans le sens des aiguilles d'une montre. Le Cercle Brisé est une sorte d'impossibilité puisque le ciel se réfléchit sur la terre. Smithson est d'ailleurs fasciné par les miroirs, leur dédoublement et leur redoublement.

L'œuvre fait référence aux digues construites par les hollandais et devrait correspondre au site et à son inscription dans le pays ainsi qu'à sa mémoire. En effet, an 1953, la Hollande, dont le plat pays est situé sur le delta de trois fleuves, est durement touchée par un raz-de-marée doublé d'une tempête, faisant près de 1800 morts et recouvrant 150 000 hectares de terre. Le "plan Delta" est alors mis en œuvre afin de reconstruire les digues et de protéger le pays.

Smithson montre un grand intérêt pour les problèmes d'échelle. Broken Circle, de même que Spiral Hill, ou que Spiral Jetty avant elles, supposent un point de vue en surplomb pour être vues dans leur ensemble. . « La taille détermine un objet, mais l’échelle détermine l’art. (…) L’échelle dépend de la capacité de chacun à prendre conscience des réalités perceptives. Quand on refuse de dégager l’échelle de la taille, on reste avec un objet ou un langage qui apparaît certain. Pour moi l’échelle agit grâce à l’incertitude. » (Smithson). On remarque le jeu entre Broken Circle, invisible de loin pour qui se trouve à son niveau, et l'élévation de Spiral Hill.

Bien qu'elle ait d'abord été construite pour être temporaire, la population locale demande à ce qu'elle devienne permanente. Smithson rédige alors une série de recommandations afin que son oeuvre survive correctement à l'épreuve du temps. Toutefois, elle n'a aujourd'hui plus la forme d'autrefois. L'eau du lac recouvre plus ou moins la jetée, alors que la colline de Spiral Hill est quant à elle recouverte de plantes persistantes.

[modifier] Spiral Hill

C'est une parodie de la Tour de Babel. Elle a été faite à Emmen, en Hollande, pendant l'été 1971, en même temps que Broken Circle, auquel elle est intimement liée. Elle fait 23 mètres de diamètre à se base. Les principaux matériaux qui la constituent sont : la terre, la terre arable noire et le sable blanc pour le chemin en spirale. La terre, matériau principal, est choisie pour sa charge symbolique archaïque. « Aussi le retour à la terre nourricière indique-t-il la résurgence d’un sentiment très archaïque. » Smithson

[modifier] Lien externe

Site officiel