Robert Gates

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Robert Gates
Robert Gates

Robert Michael Gates (né le 25 septembre 1943 à Wichita, Kansas), est devenu le 22e Secrétaire à la défense des États-Unis suite à la démission de Donald Rumsfeld du gouvernement de George W. Bush survenue le 8 novembre 2006. Confirmé par le Sénat américain le 7 décembre 2006, il est entré en fonction le 18 décembre 2006.

Robert Gates est diplômé des universités de William & Mary, d'Indiana et de Georgetown. Il est historien de formation, doté d'un doctorat d'histoire de l'Union soviétique.

Sommaire

[modifier] Carrière à la CIA (1966-1993)

Il fait son entrée à la CIA en 1966 en tant que simple analyste de renseignements. Après avoir franchi graduellement tous les paliers de la hiérarchie, Ronald Reagan l'avait proposé en 1987 pour diriger la direction de la principale agence de renseignements américaine, mais il avait été contraint de retirer sa candidature en raison de questions quant au rôle de Gates et de celui de la CIA dans le scandale de l'Irangate portant sur les ventes secrètes d'armes à l'Iran pour financer la guérilla des Contras au Nicaragua.

De 1989 à 1991, Gates est conseiller adjoint du président George Herbert Walker Bush au sein du Conseil national de sécurité où il travaille avec Condoleezza Rice.

[modifier] Scandale Iran-Contra

De par son statut élevé dans la hiérarchie de la CIA, Gates était proche de plusieurs personnalités ayant eu un rôle important dans le scandale Iran-Contra et était en position de connaître leurs activités. Les preuves fournies par le Conseil indépendant (Independent Counsel) n'ont pas permis de confirmer les accusations portées contre Gates pour son rôle dans le scandale Iran-Contra, ou pour ses réponses aux enquêtes officielles.

Gates fut très tôt le sujet d'une enquête du Conseil indépendant. Elle reçut une nouvelle impulsion en mai 1991, lorsque le président Bush proposa Robert Gates pour prendre la direction de la CIA.

Le président et le vice-président du Comité de sélection du Sénat pour le renseignement demandèrent par écrit au Conseil indépendant, le 15 mai 1991, toute information qui pourrait « influer de manière significative sur le choix » de Gates pour le poste à la CIA.

Gates a témoigné de manière constante qu'il a entendu parler pour le première fois, le 1er octobre 1986, de la bouche de Charles E. Allen, l'officier des renseignements le plus proche de l'initiative iranienne, que le revenu des ventes d'armes à l'Iran avait peut-être été détourné pour soutenir les Contras. D'autres preuves démontrent, cependant, que Gates avait reçu un rapport sur les détournements, pendant l'été 1986, de la part du DDI Richard Kerr[1]. Le sujet fut de savoir si le Conseil indépendant pouvait prouver au delà du doute raisonnable que Gates avait menti délibérément lorsqu'il avait prétendu ne se souvenir d'aucune référence au détournement avant sa rencontre avec Allen en octobre.

Les règles du secret du Grand Jury ont entravé la réponse du Conseil indépendant. Cependant, afin de pouvoir répondre à des questions sur des témoignages précédents de Gates, le Conseil indépendant a accéléré son enquête pendant l'été 1991. L'enquête fut close le 3 septembre 1991, et le Conseil indépendant affirma que les activités de Gates dans l'affaire Iran-Contra et ses témoignages ne justifiaient pas de poursuites.

Le Conseil indépendant a fait dépendre sa décision d'éléments qui auraient pu justifier une réouverture de l'enquête, notamment le témoignage de Clair E. George, l'ancien directeur adjoint aux opérations. Lorsque le Conseil indépendant a décidé la clôture de l'enquête, il était toujours possible que George fournisse des informations poussant à reconsidérer le rôle de Gates. George refusa de coopérer avec le Conseil et fut mis en examen le 19 septembre 1991. George a cité Gates comme témoin de la défense lors de son premier procès à l'été 1992, mais Gates ne fut jamais appelé.

[modifier] Directeur de la CIA (1991-1993)

Robert Gates, directeur de la CIA
Robert Gates, directeur de la CIA

En novembre 1991, lors de son audition devant les sénateurs pour valider sa nomination au rang de directeur de la CIA, Gates reconnaissait avoir fait des erreurs dans l'affaire Iran-Contra. Il fut aussi accusé d'avoir faussé des informations émanant des renseignements pour favoriser la politique anti-soviétique de Ronald Reagan dans les années 80[2].

Sa nomination fut confirmée par le Sénat par 64 voix contre 31.

Il dirigea l'agence jusqu'à la fin du mandat de George Bush en janvier 1993.

[modifier] Carrière professionnelle post-CIA (1993-2006)

De 1999 à 2001 il est doyen par intérim de l'École George Bush d'administration (George Bush School of Government and Public Service) de l'Université A&M du Texas.

En 2002, il devient le président de l'université A&M du Texas dont il était déjà doyen intérimaire de la section « George Bush School of Government and Public Service ».

George W. Bush entouré de Donald Rumsfeld et de Robert Gates, le 8 novembre 2006
George W. Bush entouré de Donald Rumsfeld et de Robert Gates, le 8 novembre 2006

Gates a été membre du conseil d'administration d'un certain nombres d'entreprises comme Fidelity Investments, NACCO Industries, Inc., Brinker International, Inc., Parker Drilling Company, Science Applications International Corporation, et VoteHere, une société produisant des machines à voter électroniques.

Membre du CFR depuis, au moins, 1987[3], il co-préside, avec Zbigniew Brzezinski, de janvier à juillet 2004 un groupe d'étude du Council on Foreign Relations portant sur les relations Américano-Iranienne. Engager une diplomatie soutenue sur la question du nucléaire Iranien fut l'une des recomendations fondamentales du groupe. Il fut proposé de permettre à l'Iran de développer son programme nucléaire à la condition que l'Iran utilise ses moyens nucléaires uniquement dans des buts civils.[4]

En 2006, Gates participa aux débats sur l'Iraq en tant que membre du Groupe d'étude sur l'Irak, présidé par l'ancien secrétaire d'Etat James Baker et par l'ancien représentant démocrate Lee Hamilton, chargé de formuler des recommandations sur la politique à mener dans ce pays.

[modifier] Nomination au poste de Secrétaire à la défense (2006)

Le 8 novembre 2006, le président George W. Bush le nomme au poste de Secrétaire à la défense des États-Unis au lendemain de la victoire des démocrates aux élections du Congrès. Le 5 décembre, sa nomination au poste de secrétaire à la Défense est approuvée à l'unanimité des 24 membres de la Commission sénatoriale des Forces Armées. Il est confirmé le lendemain par 95 sénateurs (52 républicains, 42 démocrates et 1 indépendant) contre deux voix hostiles (celles des sénateurs républicains Rick Santorum et Jim Bunning) alors que 3 sénateurs s'abstenaient (les démocrates Joseph Biden et Evan Bayh, la républicaine Elizabeth Dole).

Robert Gates sera officiellement investi le 18 décembre, a indiqué la Maison Blanche.

Le secrétaire américain à la Défense Robert Gates a rencontré mercredi 18 avril le président égyptien Hosni Moubarak au Caire où il a averti des conséquences d'un "effondrement" de l'Irak et loué le rôle de l'Égypte dans la région.

Il s'agit de la deuxième étape, après Amman, d'une tournée au Proche-Orient qui devait le conduire à Jérusalem en fin de journée pour un entretien avec le ministre de la Défense Amir Peretz.

Gates a indiqué que son entretien avec le président Moubarak a donné lieu à un "large tour d'horizon" et que "les liens militaires très solides" entre l'Égypte et les États-Unis ont également été abordés.

Il a également rencontré son homologue égyptien Hussein al-Tantaoui et donné un discours à la Chambre américaine de commerce du Caire, dans lequel il a présenté un sombre scénario des conséquences d'un "effondrement" de l'Irak.

"Les conséquences de l'échec d'un État irakien et du chaos (en Irak) auront un impact négatif sur la sécurité et la prospérité de chaque pays du Moyen-Orient et dans la région du Golfe", a-t-il déclaré.

"Un effondrement total en Irak sera ressenti dans les capitales (...) du Moyen-Orient bien avant qu'il soit ressenti à Washington ou à New York", a ajouté le secrétaire américain.

Soulignant "le traditionnel leadership de l'Égypte dans le monde arabe", il a sollicité un "engagement total" de ce pays pour le règlement des problèmes les plus urgents au Proche-Orient.

Robert Gates a estimé par ailleurs que l'Égypte était l'un des partenaires des États-Unis les "plus importants et les plus indispensables", affirmant que Le Caire recevra plus d'un milliard de dollars d'aide militaire des États-Unis cette année.

Gates est aussi membre du Strategy Group de The Aspen Institute.[5]

[modifier] Vie privée

Marié, Bob Gates est père de deux enfants. Il est l'auteur d'un ouvrage sur la guerre froide et l'espionnage, intitulé «From the Shadows: the Ultimate insider's story of five presidents and how they won the cold war» (De l'ombre: l'histoire secrète de cinq présidents qui ont gagné la guerre froide).

[modifier] Références

  1. GlobalSecurity.org.Iran-Contra Report, Chapter 16.
  2. Susan Cornwell, Robert Gates et le Sénat américain, une relation compliquée, Reuters
  3. http://www.geocities.com/cfrrosters/
  4. Iran: Time for a New Approach
  5. [1], [2]

[modifier] Lien externe

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