Riquet à la houppe

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Riquet à la houppe illustré par Gustave Doré
Riquet à la houppe illustré par Gustave Doré

Riquet à la houppe est un conte populaire, dont la version la plus célèbre est celle de Charles Perrault, parue avec les Contes de ma mère l'Oye en 1697.

Sommaire

[modifier] Nom

Trois hypothèses expliqueraient le nom de Riquet[1] :

  • Perrault songe malicieusement à la famille Riquetti, dont le nom fut francisé en Riquet. Pierre-Paul Riquet, protégé de Jean-Baptiste Colbert, était le promoteur du canal du Languedoc.
  • Catherine Bernard, auteur d’une version antérieure qui a inspiré Perrault, était normande. Or, Littré, dans son article « Riquet à la Houppe », précise : « étymologie : on dit qu’en normand, riquet veut dire contrefait, bossu ».
  • Certains enfin voient dans ce sobriquet le diminutif d’Henriquet, petit Henri.

[modifier] Histoire

Il était une fois, dans un royaume fort lointain, une reine qui accoucha d'un enfant très laid. Mais une fée qui se trouvait à sa naissance dit à la reine que, si son fils serait laid, il aurait aussi beaucoup d'esprit et il pourrait en faire part à sa bien aimée. Au bout de sept ou huit ans, la reine d'un royaume voisin accoucha de deux petites filles. La première était très jolie mais la fée dit à la reine qu'elle aurait peu d'esprit. La deuxième était très laide mais elle aurait tant d'esprit que personne ne s'apercevrait de sa laideur. Toutes deux pouvaient transmettre ou leur beauté ou leur esprit à celui qu'elles épouseraient. Au fur et à mesure qu'elles grandissaient, on ne s'intéressait qu'à la princesse douée d'esprit et personne ou presque ne remarquait la belle princesse. Un jour où la belle princesse se retira dans un bois pour pleurer, elle vit un homme très laid. C'était Riquet à la houppe, qui la consola et la demanda en mariage pour pouvoir lui donner de l'esprit en plus de sa beauté. La princesse avait si peu d'esprit qu'elle accepta de l'épouser dans un an jour pour jour et Riquet lui transmit son esprit comme la fée lui en avait donné le pouvoir. Tous les jeunes princes du royaume allèrent à sa rencontre car elle était belle et était devenue intelligente, mais elle refusa leurs mains car elle voulait réfléchir avant de prendre une décision. Puis elle retourna dans le bois pour réfléchir. Tout à coup le sol s'ouvrit sous ses pieds et une cuisine remplie de personnes surgit de terre. Cela faisait un an exactement qu'elle avait promis sa main à Riquet, il fallait qu’ils se marient, mais Riquet eut un peu de mal à convaincre la princesse. Cependant, il y réussit en rappelant à la Princesse qu'elle avait également un don : celui de donner la beauté à son mari. Celle-ci céda et ils se marièrent avec le consentement du père de la princesse.

[modifier] Un conte à la mode

Il s'est inspiré d'un conte écrit à la nièce de Corneille. Le thème choisi correspond à la mode littéraire et galante, des salons où l'amour fait l'objet de débats passionnés. La métamorphose amoureuse est l'un des motifs privilégiés de la littérature galante et précieuse avec l'idée, que l'amour donne l'esprit et l'amour à tout ce qu'il touche. La morale de Perrault, est que la beauté morale ou physique n'existe que dans les yeux du spectateur. Riquet apparaît comme un prince galant, doté de bonnes manières, d'éloquence et de raffinement. Il incarne l'amour idéal dont rêvent les précieuses, hérité de l'amour courtois du Moyen Âge, qui méprise la vulgarité et l'amour sensuel. Cette image de l'amour galant, précieux rejoint la carte de la représentation de la Carte de Tendre, imaginée par Madeleine de Scudéry dans Clelie [réf. nécessaire].

[modifier] Adaptation

[modifier] Notes et références

s:

Riquet à la houppe est disponible sur Wikisource.

  1. Charles Perrault, Contes (introduction, notices et notes de Catherine Magnien), Editions Le Livre de Poche Classique