Rhapsode

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Un rhapsode (en grec ancien ραψῳδός / rhapsôidós) est, en Grèce antique, un artiste qui récite les œuvres écrites par un autre (principalement des épopées).

Il se distingue de l’aède, qui compose lui-même ses poèmes et les chante, accompagné d’un instrument (lyre ou phorminx). Le rhapsode n'est accompagné par aucun instrument. Il est généralement debout et tient un rameau de laurier, symbole d’Apollon, lors de sa déclamation. Il est également amené à jouer, comme au théâtre : en effet, les épopées comprennent nombre de passages au style direct. Dans le Ion, Platon montre un rhapsode expliquant son art à Socrate :

« De la scène où je suis, je regarde mon public : il faut que leurs pleurs, leurs regards étonnés, leur terreur même répondent à mes paroles[1]. »

Les rhapsodes apparaissent au VIIe siècle av. J.-C. et continuent leurs représentations jusqu'à l’époque hellénistique. Ils mènent une vie itinérante, allant de cité en cité pour trouver une audience. Peu à peu se mettent en place des concours civiques de rhapsodes, comme celui des Panathénées. La plus ancienne mention d'un tel concours se trouve chez Hérodote : il mentionne les concours de Sicyone à l'époque de Clisthène. Selon une hypothèse moderne, ce serait à l’occasion de tels concours que Pisistrate fait coucher par écrit les œuvres d'Homère.

Le répertoire des rhapsodes est consacré en premier lieu à Homère, mais ils récitent également les poèmes d’Archiloque de Paros ou encore de Sémonide d'Amorgos. Une confrérie de rhapsodes, fondée à Chios, patrie présumée du Poète, prétend descendre d’Homère (voir Homérides).

[modifier] Bibliographie

  • (en) A. Ford, “The Classical Definition of ῾Ραψῳδία”, Classical Philology, 83 (1988), Chicago, p. 300–307 ;
  • Jean-Charles Moretti, Théâtre et société dans la Grèce antique, Livre de Poche, coll. « références », 2001 (ISBN 2253905852) ;
  • J. Svenbro, La Parole et le marbre. Aux origines de la poétique grecque, Studentlitteratur, Lund, 1976, p. 77.

[modifier] Notes

  1. Extrait de la traduction de Victor Bérard pour la Collection des Universités de France.