Revolution (chanson)

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

Revolution
Single par The Beatles
Face A Hey Jude
Face B Revolution
Sortie 30 août 1968
Durée 3:21
Genre(s) Hard rock
Rock 'n' roll
Format 45 tours
Auteur(s) John Lennon et Paul McCartney
Producteur(s) George Martin
Label Apple
Singles de The Beatles
Lady Madonna/The Inner Light (1968)
Get Back/Don't Let Me Down (1969)
Revolution 1
Chanson par The Beatles
extrait de l’album The Beatles
Pays Royaume-Uni Royaume-Uni
Sortie 22 novembre 1968
Durée 4:17
Genre(s) Blues rock
Auteur(s) John Lennon et Paul McCartney
Producteur(s) George Martin
Pistes de The Beatles
Long, Long, Long
Honey Pie

Revolution est une chanson des Beatles composée par John Lennon mais créditée Lennon/McCartney, parue sur la face B du single Hey Jude le 30 août 1968. Une autre version appelée Revolution 1, enregistrée antérieurement, figure sur le double album The Beatles publié le 22 novembre de la même année.

Sommaire

[modifier] Composition

Alors que la jeunesse occidentale est en pleine ébullition (Mai 1968 en France, notamment), John Lennon tient à délivrer un message politique qui dit notamment, s'adressant à un interlocuteur révolutionnaire et commençant chaque affirmation par « well, you know » (eh bien, tu sais...) : « nous voulons tous changer le monde », « nous aimerions connaitre ton plan », « libère ton esprit d'abord », « tu n'arriveras nulle part en te promenant avec des effigies de Mao », « si tu veux de l'argent pour des personnes à l'esprit haineux, mon pote, il te faudra attendre »... et également « si tu parles de destruction, ne compte pas sur moi ».

Une première version de Revolution est enregistrée entre fin mai et mi-juin 1968, destinée à l'album blanc qui paraîtra en novembre. C'est un blues au tempo lent. La 2e version, rock, jouée avec des guitares saturées, est enregistrée mi-juillet et publiée le 31 août en face B du single Hey Jude. Dans la version blues, John Lennon disait « si tu parles de destruction, ne compte pas sur moi/compte sur moi » (« But if you talk about destruction, don't you know that you can count me out/in »). Sur le single qui sort donc trois mois avant le double album blanc, Lennon ne dit plus que out. Bref, sa position semble avoir évolué entre les deux enregistrements.

Toutefois, les Beatles tournent durant l'été un clip-vidéo promotionnel de la chanson dans sa version rock, où ils sont en semi-playback : les voix sont en direct par dessus la piste instrumentale du single. De nouveau, on voit Lennon chanter en gros plan out/in tandis que Paul McCartney et George Harrison font des choeurs en « waoum shooobidooo wap ».

En 1980, peu de temps avant sa disparition, John Lennon, toujours amer, explique à propos de Revolution : « Nous avons enregistré la chanson deux fois. Les relations entre les Beatles devenaient vraiment tendues. J’ai fait la version lente et je voulais la sortir en single, en tant que discours sur la position du groupe concernant le Vietnam et la révolution.. Pendant des années, sur les tournées des Beatles, Brian Epstein nous empêchait de dire quoi que ce soit à propos du Vietnam ou de la guerre. Et il n’autorisait aucune question à ce sujet. Mais j’ai fini par dire « je vais répondre à propos de la guerre. Nous ne pouvons pas l’ignorer ». Je voulais absolument que les Beatles s’expriment. Le premier enregistrement de Revolution… eh bien George et Paul étaient pleins de ressentiments . Il déclarèrent que ce n’était pas assez rapide. Maintenant, si vous entrez dans les détails de ce qu’est ou n’est pas un hit, ils avaient peut-être raison. Mais les Beatles auraient pu se permettre de sortir la version lente et compréhensible de Revolution en single. Que ce fut un disque d’or ou un disque de bois [...] »[1] Décision sera donc prise de refaire le titre en le jouant plus vite et plus rock.

Et John Lennon, fustigeant l'attitude des Beatles vis à vis de Yoko Ono en 1968, ajoute « ils étaient si furieux à cause de Yoko, et du fait que je redevenais créatif et dominateur comme à nos débuts, après être resté de côté durant une paire d'années [...] J'étais de nouveau réveillé et ils ne pouvaient pas le supporter? Yoko a inspiré toute ces créations en moi. Ce n’est pas qu’elle a inspiré mes chansons. Elle m’a inspiré. Le discours dans Revolution était le mien. Les paroles tiennent encore debout aujourd’hui. C’est toujours ce que je ressens à propos de la politique. I want to see the plan (je désire toujours voir le plan) ; c’est ce que je disais à Abbie Hoffman et à Jerry Rubin. Count me out (ne comptez pas sur moi) s’il est question de violence. Ne m’attendez pas sur les barricades, à moins que ce soit avec des fleurs »[1].

[modifier] Enregistrement et publication

L'enregistrement de Revolution 1 a lieu aux studios d'Abbey Road le 31 mai, le 4 et le 21 juin 1968. La seconde version plus rock est enregistrée le 10 juillet. Nicky Hopkins ajoute une ligne de piano le 11 et le travail se poursuit le 12 et le 15 juillet. La chanson est mixée le 8 août.

Revolution est éditée par Apple le 30 août 1968 en face B du single Hey Jude. Revolution 1 apparaît sur le double album blanc qui sort le 22 novembre 1968. Sur celui-ci figure un autre morceau intitulé Revolution 9, collage sonore réalisé par John et Yoko à partir d'une longue jam improvisée à la fin de l'enregistrement de Revolution 1, le résultat final n'ayant rien à voir avec les deux versions blues et rock du titre.

Après la séparation des Beatles, Revolution est publiée à nouveau dans les compilations Hey Jude, The Beatles 1967-1970, et Past Masters, Volume 2. Une version raccourcie et remasterisée figure sur Love.

[modifier] Reprises

Revolution a été reprise entre autres par Falco, The Thompson Twins, Running Wild, Rascal Flatts, Stone Temple Pilots, Grandaddy...

Beatalica l'ont parodié sous le titre Revol-OOH-tion.

Les paroles de la chanson ont été détournées par Marilyn Manson sur Disposable Teens et par Saul Williams.

[modifier] Notes et références

  1. ab Interview de John Lennon à Playboy, 1980