René de Chambrun

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

Le comte René de Chambrun de son vrai nom René Aldebert Pineton de Chambrun ( 23 août 1906 Paris - 20 mai 2002 Paris) fut un avocat d'affaires français.

Sommaire

[modifier] Biographie

Il était le fils de Jacques Aldebert de Chambrun (1872-1962), général de corps d'armée, et descendait de La Fayette par sa grand-mère paternelle Marie Henriette Hélène Marthe Tircuy de Corcelle .

Ses oncles paternels étaient Pierre de Chambrun, Charles de Chambrun et Pierre Savorgnan de Brazza

Sa mère Clara Elenor Longworth (1873-1954), citoyenne américaine, écrivain spécialiste de Shakespeare était la sœur de Nicholas Longworth (1869 –1931), membre éminent du parti républicain, gendre de Theodore Roosevelt et président (1925-1931) de la Chambre des représentants des États-Unis. De ce fait il possédait la double nationalité française et américaine.

Il fait ses études au collège Stanislas de Paris. Il est licencié ès lettres, docteur en droit, diplômé de l'École libre des sciences politiques.

Il se spécialise dans le droit international et devient avocat à la Cour d'appel de Paris et au barreau de New York.

Membre du Stade français CASG Paris, il est sélectionné pour la finale de rugby du Championnat de France contre le Stade toulousain, le 13 février 1927 mais malade, il décline sa sélection.

De 1929 à 1934 il vit aux États-Unis. En 1931, il fait visiter les États-Unis au maréchal Pétain, qu'il connaît depuis son enfance, venu avec son père le général de Chambrun représenter la France au 150e anniversaire de la bataille de Yorktown.

En 1934, il s'installe en tant qu'avocat dans l'immeuble de la National City Bank, 52, avenue des Champs-Elysées, dont son père est le président. Sa première cliente est Coco Chanel qui prévoyait des difficultés avec Pierre Wertheimer, propriétaire de la société Bourjois, avec lequel elle s'était associée pour lancer le N°5 de Chanel. Le cabinet de Chambrun et associés devint un important cabinet d'avocats d'affaires.

Le 19 août 1935, il épouse[1] à Sainte-Clothilde, Josée Laval (2 avril 1911 Paris- 9 janvier 1992 Paris), fille unique de Pierre Laval et de Marguerite Claussat, fille du Dr Claussat, maire de Châteldon et député du Puy-de-Dôme. La même année, il achète à son cousin Louis de Lasteyrie, le château de La Grange-Bléneau à Courpalay qui avait appartenu à La Fayette. Sa femme et lui le restaurèrent avec soin[2].

Mobilisé en août 1939, comme lieutenant au 162e régiment d’infanterie de forteresse, il est affecté en novembre comme officier de liaison au corps expéditionnaire anglais. Le 27 mai 1940, il est nommé capitaine et attaché militaire adjoint à Washington. Il rentre en France fin août 1940 et rencontre le maréchal Pétain. Il a raconté comment il avait obtenu de Roosevelt l'envoi de vivres en zone libre si le maréchal acceptait de faire une déclaration en faveur de États-Unis et fait cesser les attaques contre l’Angleterre. Il repart quelques jours après avec sa femme et fait une tournée de conférences dans les principales villes américaines présentant son livre I saw France fall. Will she rise again ?. Il rentre en France en février 1941, son beau-père ayant été évincé du pouvoir en décembre 1940.

Proche de son beau-père, il rencontre fin mars 1942, le maréchal Pétain à Vichy, ce qui aurait pu avoir une influence sur le retour de Pierre Laval au pouvoir.

À la Libération, il se cache quelque temps avec sa femme dans les environs de Paris, mais n'ayant pas eu une part active dans la vie politique malgré leurs nombreuses relations mondaines avec le milieu vichyste, ils ne sont pas inquiétés, la Justice n'ayant rien à leur reprocher. Il prépare les axes de la défense de son beau-père avec Maître Baraduc.

Après-guerre, se joignant à la piété filiale de sa femme, il se fait le défenseur ardent de la mémoire de Pierre Laval, en publiant de nombreux ouvrages. Il confie une partie de ses archives sur son action et celle de Pierre Laval pendant la guerre à la Fondation Hoover.

Sans postérité, il créé avec sa femme la Fondation Josée-et-René-de-Chambrun.

En 1960, il succéde à son père comme président des cristalleries de Baccarat dont il fut l'actionnaire majoritaire et qu'il apporta à la fondation.

Comme sa mère, il fut docteur honoris causa de l'université Xavier de Cincinnati, président puis président d'honneur de la société Les fils de la révolution américaine en France, membre du Jockey Club, du Stade français, de l' Automobile Club de France et du golf de Saint-Cloud.

Il est inhumé avec sa femme Josée, Pierre Laval et l'épouse de ce dernier, au cimetière du Montparnasse à Paris.

[modifier] Décorations

[modifier] Résidences

[modifier] Œuvres

  • Ma Croisade Pour l'Angleterre-Juin 1940, Perrin, Paris, 1992
  • Pierre Laval devant l'Histoire, France-Empire, Paris, 1983
  • Mes Combats pour Pierre Laval, Documents Inédits, Éditions Perrin, 1990
  • 1940 : Les 2 600 000 otages français d'Hitler, France Empire, 1988
  • I saw France fall. Will she rise again ?, William Morrow & Cie, New-York, 1940
  • Et ce fut un crime judiciaire Le "Procès" Laval, France-Empire, 1984
  • Les prisons de La Fayette. 10 ans de courage et d'amour , Édition Perrin, 1977
  • Un français chez les Lincoln. Lettres inédites adressées pendant la guerre de Sécession par Adophe de Chambrun à son épouse restée en France, Édition Perrin, 1976
  • Général Comte de Chambrun sorti du rang, M. Jullian, 1980
  • Les emprunts sur titres et le marché de l'argent à New-York, Éditions Rousseau & Cie, 1932

[modifier] Notes

  1. « Un grand mariage de la IIIe république », VU (magazine), 21 août 1935
  2. René de Chambrun, « La Fayette et l'âme de Lagrange », Revue des deux Mondes, mars 1976

[modifier] Références

  • Arnaud Chaffanjon, La Fayette et sa descendance, Berger Levraud, 1976
  • Yves Pourcher, Pierre Laval vu par sa fille d'après ses carnets intimes, Le cherche midi, 2002

[modifier] Liens externes