René Stourm

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René Stourm (1837-1917) est un administrateur français, membre de l'Institut.

Sommaire

[modifier] Biographie

Fils d'Auguste-African Stourm, sénateur de l'Aube sous le Second Empire, il est l'un des membres fondateurs de l'Institut d'études politiques de Paris. Secrétaire perpétuel de l'Académie des sciences morales et politiques. Il est enterré à Bercenay-en-Othe

Né sous la Monarchie de Juillet, René Stourm entre en 1856 dans l’administration des finances à laquelle appartenait son père, sénateur du Second Empire. Il devient inspecteur des finances en 1861 et, de 1867 à 1870, chef de cabinet du ministre des finances Pierre Magne. En 1874, il devient administrateur des contributions indirectes et finit par être mis assez brutalement en disponibilité lors de la reprise en main de l’administration par les républicains.

Il se consacre alors à la publication d’études historiques du système financier français avec Les Finances de l’Ancien Régime et de la Révolution (1882).

Le fondateur de l’Ecole libre des sciences politiques, Emile Boutmy, lui propose en 1885 la chaire des finances publiques, précédemment occupée par Paul Leroy-Beaulieu puis Alfred de Foville. Il y défend la même approche orthodoxe, reposant sur la modicité du prélèvement fiscal et l’équilibre budgétaire. Il n’abandonne l’enseignement qu’en 1913, année au cours de laquelle il est nommé (succédant encore à Foville décédé) secrétaire perpétuel de l’Académie des sciences morales et politiques, où il a été élu en 1896 au 5e fauteuil de la IVe section (Économie politique, statistique et finances), succédant à Léon Say. Il préside la commission des fonds et la commission administrative centrale de l’Institut de France en 1911.

Affecté par la perte d’un de ses fils lors de la Première Guerre mondiale, physiquement affaibli (il a alors quatre-vingt ans), il meurt subitement le dimanche soir 23 décembre 1917. Il est le grand-père du physicien Louis Leprince-Ringuet.

[modifier] Citations

« Dans son ensemble, dans ses dispositions essentielles, la loi de 1790 [sur la contribution foncière] se rattache par des liens continus et manifestes au passé. Ce n’est pas diminuer son mérite que de la juger ainsi. On ne crée qu’en perfectionnant : rien ne sort, à proprement parler, du néant. Loin donc de chercher à dissimuler les emprunts que l’assemblée constituante fit aux régimes antérieurs, il faut la féliciter d’avoir eu la sagesse de prolonger l’ère de progrès qu’elle trouvait ouverte. Dans cette voie, si des événements révolutionnaires n’avaient pas bouleversé la société, elle serait parvenue à achever la transformation administrative du pays, transformation nécessaire à son salut, qu’entrevoyaient les grands esprits de la fin du dix-huitième siècle »

Les Finances de l’Ancien Régime et de la Révolution, origines du système financier actuel, vol.1, p. 165


A propos de René Stourm, Édouard Montpetit, fondateur de l'École des sciences sociales de l'Université de Montréal : «  Je lui prenais tout : son savoir, son expérience, son expression, sa méthode. Et mes cahiers fourmillaient de notes propres à m’éclairer sur le secret de cette parole pleine et sobre sur les raisons de cette pénétrante clarté. »

Rodolphe Joubert. Édouard Montpetit. Montréal, Éditions Élysée, 1975. 449 p.

[modifier] Ouvrages

  • Les origines du système financier actuel [article paru à la Revue de France], Paris, Imprimerie de la société anonyme de publications périodiques, 1880, 88 p.
  • Les Finances de l’Ancien Régime et de la Révolution, origines du système financier actuel, Paris, Guillaumin, 1882, 2 vol.
  • L’impôt sur l’alcool dans les principaux pays, Paris, Berger-Levrault, 1886, 211 p.
  • Cours de finances : Le Budget, son histoire et son mécanisme, Paris, Guillaumin, 1889, III- 655 p. [2e éd., 1891, XI-623 p., 3e éd., 1896, XI-653 p., 4e éd. 1900, XII-653 p., 5e éd., 1906, XVI-653 p., 6e éd., 1909, XVI-623 p., 7e éd., 1913, XV-621 p.]
  • Systèmes généraux d’impôts, Paris, Guillaumin, 1893, XV-415 p. [rééditions 1900, VI-430 p. et 1912, VIII-439 p.]
  • Bibliographie historique des finances de la France du XVIIIe siècle, Paris, Guillaumin, 1895, III-341 p.
  • Le système français d'impôts [Extrait de la "Revue de Paris",15 mai 1897], Paris, impr. de Chaix, 1897, 22 p.
  • Les Finances françaises, 2e éd, Paris, Comité de défense et de progrès social, Conférence n° 23 [Extrait de La Réforme sociale], 1898, 21 p.
  • Histoire financière du Consulat, Paris, Guillaumin, 1902, 363 p.

[modifier] Sources