René Gabriel

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Fauteuil bridge de René Gabriel, créé en 1946-1947, Appartement témoin (Le Havre)
Fauteuil bridge de René Gabriel, créé en 1946-1947, Appartement témoin (Le Havre)
Bahut de René Gabriel, créé en 1946-1947, Appartement témoin (Le Havre)
Bahut de René Gabriel, créé en 1946-1947, Appartement témoin (Le Havre)

René Gabriel, né à Maison-Alfort le 14 septembre 1890 et mort le 30 octobre 1950, est un décorateur spécialisé dans le « meuble de série ».

Sommaire

[modifier] Un « artiste décorateur » atypique

René Gabriel suit une formation théorique à l’École Germain Pilon et à l’École nationale supérieure des arts décoratifs (E.N.S.A.D., Paris). En 1919, un an après la fin de ses études, il présente au Salon d’automne le résultat de ses recherches orientées vers la production industrielle. Grande figure de la décoration, il est retenu pour l’Exposition internationale des arts décoratifs en 1925, participant à la réalisation de l’Ambassade française, d’une chambre de jeune fille et d’une cuisine. Son approche concrète du meuble de série commence véritablement en 1927, lorsqu’il dévoile au Salon des artistes décorateurs un mobilier en chêne, aux lignes extrêmement sobres, suivant l’idée d’éléments superposables et juxtaposables du précurseur Francis Jourdain qu’il avait rencontré à l’occasion de l’exposition de 1925.

[modifier] Les meubles pour sinistrés

Chaise pour sinistrés en hêtre laqué blanc (mobilier d’urgence) réalisée d’après un modèle de René Gabriel de 1944-1945
Chaise pour sinistrés en hêtre laqué blanc (mobilier d’urgence) réalisée d’après un modèle de René Gabriel de 1944-1945
Meubles constitués d’éléments réalisables en série, modèles de 1946 éditée entre 1950 et 1953 par l’entreprise Lieuvin (Bernay, Eure)
Meubles constitués d’éléments réalisables en série, modèles de 1946 éditée entre 1950 et 1953 par l’entreprise Lieuvin (Bernay, Eure)

En 1944, pour sa connaissance des méthodes industrielles, il est désigné par le Ministère de la reconstruction pour réaliser le mobilier d’urgence destiné aux sinistrés : celui-ci est effectivement produit mais sans véritable respect des modèles. Par la suite, sa notoriété dans la production en série lui confère une position déterminante :

  • président de la Société des artistes décorateur à partir de 1945
  • atelier d’enseignement de l’École nationale supérieure des arts décoratifs en 1946
  • collaborateur de Jean Fressinet au Salon des arts ménagers de 1948 (section des meubles de série)

Le choix d’un matériau robuste et relativement courant (chêne ciré) et sa technique constructive fondée sur la préfabrication et la mise en valeur de la structure n’est pas sans rappeler la conception architecturale de l’époque. Auguste Perret fait d’ailleurs appel à lui en 1947 pour réaliser l’aménagement de l’appartement type du Havre.

[modifier] Le Prix René Gabriel

Contraints d’imaginer des meubles économiques, René Gabriel -aux côtés d’autres décorateurs comme Louis Sognot, Jacques Dumont, Albert Guénot et, non des moindres, Marcel Gascoin- adhère indirectement aux idées du Mouvement moderne portées par l’U.A.M.) mais il s’en distingue par une esthétique plus modeste, utilisant des matériaux et des techniques compatibles avec les réalités de la production industrielle et du marché économique. Ces meubles en bois sont discrets, et les formes qu’il invente vont être rapidement assimilées dans les productions industrielles courantes qui perdurent jusque dans les années 1960. A ce titre, La reconnaissance de la paternité de René Gabriel dans le meuble de série « moderne » conduit les principaux acteurs du Salon des arts ménagers à créer le Prix René-Gabriel qui sera remis aux créateurs imaginant les modèles les plus innovants :

  • Henri Meyer (1951)
  • René-Jean Caillette (1952)
  • les frères Perreau (1953)
  • Jacques Hauville (1954)
  • Roger Landault (1955).

[modifier] Bibliographie

  • Elisabeth Chauvin, Appartements témoins de la reconstruction du Havre, éditions Point de vues, 2007.
  • Patrick Favardin, Les décorateurs des années 1950, éditions Norma, 2002.
  • Barré-Despond Arlette, Joudain, éditions du Regard, 1988

[modifier] Notes et références

[modifier] Articles connexes

[modifier] Liens externes

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