Raymond Burgard

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Raymond Burgard, né le 15 septembre 1892 à Troyes et mort le 15 juin 1944 à Cologne, est un résistant français.

D'origine alsacienne, il est agrégé de grammaire en 1928. En septembre 1937, il est nommé professeur de Lettres au lycée Buffon à Paris. Syndicaliste, il est candidat du Syndicat des personnels de l'enseignement secondaire (SPES) aux élections du Conseil supérieur de l'Instruction publique (CSIP) en mai 1938. En septembre, il rejoint le camp des anti-munichois.

Résistant de la première heure, il fonde le mouvement de résistance Valmy le 21 septembre 1940, avec quatre amis issus du groupe catholique de gauche Jeune République. Le groupe rédige de multiples papillons, collés sur les murs parisiens ou sur les affiches de l'occupant. L'un d'eux proclame Vive la République, quand même . Burgard rédige aussi des tracts en allemand, destinés à saper le moral des troupes d'occupation et les appelant à la désobéissance. En janvier 1941, paraît le premier numéro du journal Valmy, tiré à 50 exemplaires. Burgard en a rédigé l'éditorial, intitulé Certitudes .

Se sentant protégé par son origine alsacienne, Raymond Burgard ne craint pas de participer ouvertement aux manifestations qu'il contribue à organiser. Il encourage même ses élèves à participer à la manifestation du 11 novembre 1940. En mai 1941, il participe au commémorations de Jeanne d'Arc qui rassemble plusieurs milliers de personnes chantant la Marseillaise.

Le mouvement Valmy est démantelé au printemps 1942 et Raymond Burgard est arrêté à son domicile par La Geheime Feld Polizei (GFP) de l'Abwehr le 2 avril 1942. Des lycéens du lycée Buffon manifestent pour sa libération. Il sera décapité dans la cour de la prison de Cologne, le 15 juin 1944.

En 1943, son épouse pose pour La femme assise de René Iché représentant l'intense désespoir d'une jeune femme, la tête penchée et le visage enfoui dans sa paume droite.

[modifier] Le journal Valmy

  • Pourquoi avez-vous choisi ce titre ?
  • P. Simon : C'est parce que la bataille de Valmy est la première de la Révolution où les Français aient repoussé les Prussiens. C'est pour cela aussi que notre petit journal portait à côté du titre la devise : "Une seul ennemi, l'envahisseur."
  • J. Oberlé : Et comment fabriquiez-vous votre journal ?
  • P. Simon : ça n'était pas commode. Le premier numéro parut en janvier 41. Nous l'avons imprimé avec une imprimerie d'enfant. Cela nous prit un mois pour imprimer 50 exemplaires. Chaque exemplaire se composait d'une simple feuille de papier, imprimée recto et verso.

Interview à la BBC, de Paul Simon par Jean Oberlé, 3 février 1942. In Les Voix de la Liberté, Documentation Française, 1975.

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