Rapport Rettig

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

Le Rapport Rettig, officiellement appelé "Rapport de la Commission nationale Vérité et réconciliation" (Comisión Nacional de Verdad y Reconciliación - CNVR) est une enquête sur les violations des droits de l'homme commis sous le régime militaire d'Augusto Pinochet au Chili de 1973 à 1990.

Sommaire

[modifier] Mise en place

Par décret présidentiel du 25 avril 1990, la commission fut mise en place par le président Patricio Aylwin pour faire la lumière sur le sort et le nombre exact de plusieurs milliers de chiliens morts ou disparus durant le régime militaire mais également pour conjuguer l’exigence démocratique de justice avec l’impératif d’unité nationale afin d'obtenir une "politique de réconciliation nationale". La CNVR avait précisémment pour objectif d'établir les ciconstances politiques, économiques et sociales que connaissait le Chili avant puis après le coup d'État du 11 septembre 1973 » (le contexte historique), d'identifier les victimes et leur sort (avec une description détaillée des crimes "les plus graves", en l'occurrence ceux ayant eu pour résultat la mort des personnes), de recommander des mesures de réparation ou de réhabilitation le cas échéant et de recommander des mesures d'ordre législatif ou administratif afin d'éviter des situations propices à de nouvelles violations des droits de l'homme.

[modifier] Membres

La commission de 8 membres fut nommée en l'honneur de son président, Raul Rettig (1909-2000), ancien député radical et ancien ambassadeur du Chili au Brésil sous le gouvernement du Président Salvador Allende. Les autres membres de la commission étaient Jaime Castillo Velasco (1914-2003), fondateur du parti démocrate-chrétien et avocat défenseur des droits de l'homme sous le régime militaire, José Luis Cea Egaña (juriste et ancien partisan du régime militaire), Mónica Jiménez de la Jara, Laura Novoa Vásquez, l'avocat José Zalaquett Daher, Ricardo Martín Díaz, et l'historien et ancien ministre de l'éducation nationale, Gonzalo Vial Correa.

La Commission Rettig siégea du 9 mai 1990 au 9 février 1991.

[modifier] Le rapport

[modifier] Contexte historique

Dans son approche du contexte historique qui aurait contribué au coup d'Etat, le rapport décrit la « polarisation politique extrême» que connaissait le Chili dans les années 1970-1973, qu'il impute en partie à la politique menée par le gouvernement de l’Unité populaire du Président Salvador Allende et aux partis de gauche, incapables de transiger avec la majorité parlementaire de centre-droite, elle-même ayant opté pour une opposition frontale.

[modifier] Les exactions criminelles

Concernant les exactions commises par les militaires, le rapport dénombre 2 279 personnes tuées ou disparues pour des raisons politiques (2115 morts sur un total de 2 979 victimes, dont 957 disparus). Dans 641 cas, la commission ne put conclure cependant si les motivations étaient politiques ou crapuleuses[1]. Le rapport dénombra également 164 victimes de la "violence politique", c’est-à-dire issue des opposants à la junte militaire.

[modifier] Développements ultérieurs

Le rapport Rettig fut complété d'une part avec "La Table de dialogue sur les droits de l’homme (1999-2001)" qui se conclua par un rapport sur le le sort de disparus et par la reconnaissance par les institutions militaires des violations des droits de l’homme commises au Chili durant le régime du général Pinochet et d'autre part avec le rapport de la Commission sur l’emprisonnement politique et la torture (2004) connue sous le nom de rapport Valech.

[modifier] Lien externe