Raphael Kalinowski

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Saint Raphaël Kalinowski
Carmélite polonais
Naissance 1er septembre 1835
Vilnius, Lituanie
Décès 15 novembre 1907  (à 72 ans)
Wadowice, Pologne
Nationalité Lituanien
Béatification 22 juin 1983 Cracovie
par Jean-Paul II
Canonisation 17 novembre 1991 Rome
par Jean-Paul II
Vénéré par l'Église catholique romaine
Fête le 19 novembre
Serviteur de Dieu - Vénérable - Bienheureux - Saint

Raphaël Kalinowski - en religion Raphaël de Saint Joseph, dans la vie civile Joseph Kalinowski, (1835 - 1907), est un religieux d'origine lituanienne, considéré comme le « restaurateur du Carmel polonais ».

Sommaire

[modifier] Biographie

[modifier] Jeunesse et études

Joseph Kalinowski est né à Vilnius (Lituanie) le 1er septembre 1835. Second fils d'André Kalinowski, professeur de mathématiques et de Joséphine Polonska, tous deux catholiques.

Sa mère mourut peu de temps après sa naissance, et son père se remaria avec la sœur de sa femme, avec laquelle il eut trois enfants. Mais, neuf ans plus tard, il perdit aussi sa seconde épouse et se remaria pour la troisième fois avec Sopie Puttkamer avec laquelle il aura quatre enfants.

Sophie Puttkamer eut une grande et bénéfique influence sur Joseph lors d'une profonde crise religieuse qu'il eut pendant ses études.

Joseph fit de brillantes études, d'abord à l'Institut où exerçait son père, ensuite à l'Institut supérieur d'agronomie à Hory-Horki, avant de rejoindre l'Ecole d'ingénieur militaire de Saint-Pétersbourg.

[modifier] L'armée

La Lituanie et la Pologne étaient liées par une union fédérale depuis 1385, et fortement opprimées par la Russie depuis 1772. Les tzars avaient fermé les universités de ces deux pays, contraignant les étudiants à rejoindre les universités russes.

Joseph partit donc étudier les sciences exactes à l'École de Génie militaire à Saint-Pétersbourg. Là, il est confronté à l'indifférence religieuse qui régnait dans la capitale de la Russie[1]. Il disait à son frère Victor:

« Je me tourne vers les vanités de ce monde, y cherchant quelques remèdes mais ne trouve pas la paix du cœur »

En 1857, il obtient le grade l'ingénieur-lieutenant. Il exerça en tant qu'ingénieur à Koursk, pour la construction de la ligne de chemin de fer Koursk-Konotop. C'est là que, en tentant de meubler une grande solitude, il découvrit les Les Confessions de Saint Augustin, et qu'une profonde conversion s'amorça :

« Je regarde la vie maintenant avec plus de calme, et ses plaisirs ont perdu pour moi beaucoup de leurs charmes ».

Il dira aussi, à la même époque :

« J'ai retrouvé la valeur des concepts religieux que je connaissais et je me suis enfin tourné vers eux »

Plus tard, il ira travailler à Brest, et c'est là qu'il découvrira l'ampleur des persécutions subies par les catholiques. Les tzars voulant de gré ou de force russifier tous les peuples.

Joseph Kalinowski va alors quitter l'armée, et se consacrer à la défense de sa nation.

[modifier] Joseph Kalinowski l'insurgé

Il participe à l'Insurrection polonaise en janvier 1863, malgré le peu d'espoir de réussite de ce soulèvement. Il est arrêté le 24 mars 1864 et condamné à mort le 2 juin 1864. Toutefois, sa peine fut commuée à 10 années de travaux forcés en Sibérie.

C'est ainsi que le 29 juin 1864, Joseph quitte Vilnius pour la Sibérie. Les déportés mettront plus d'un an pour rejoindre les salines d'Ussole près du Lac Baïkal, et y parviennent le 15 avril 1865.

Il y resta de nombreux mois, endurant d'immenses souffrances. Joseph n'avait rien emporté, qu'un Évangile, un crucifix et l'Imitation de Jésus-Christ. Il trouva dans la prière la force de tenir, et soutint par sa charité et sa bienveillance, ses camarades.

« En dehors de la prière, je n'ai rien à offrir à mon Dieu. Je ne peux pas jeûner, je n'ai pratiquement rien à donner en aumône, il me manque des forces pour travailler. Il ne me reste que de prier et de souffir. Mais jamais je n'ai eu de trésors plus grands et n'en veux pas d'autre. »

C'est pendant cette pénible période de sa vie qu'il entendit l'appel au sacerdoce. Après 10 ans d'exil, il est libéré, le 2 février 1874, mais n'est pas autorisé à retourner en Lituanie. Il se rend donc en Pologne.

[modifier] L'appel au sacerdoce

A son retour d'exil, Joseph Kalinowski est sollicité pour devenir le précepteur du jeune prince Auguste Czartoryski, qui avait alors 16 ans. Il rencontre son élève à Cracovie à l'automne 1874, ainsi que sa tante, la religieuse carmélite Marie-Xavière de Jésus.

Celle-ci reconnaît immédiatement en Joseph celui qui serait le mieux à même de favoriser le développement du Carmel en Pologne. Et elle prie intensément pour que naisse chez lui une telle vocation.

Joseph s'occupe des études du jeune prince pendant deux ans. Tous deux arrivent à Paris sur l'île de la Cité, le 27 octobre 1874, mais, le jeune homme, de santé fragile, doit aller d'un établissement de cure à l'autre. À l'automne 1876, Joseph décide de se consacrer totalement au Seigneur dans l'Ordre du Carmel. Il quitte donc Auguste en 1877 pour se rendre en Autriche, à Linz afin de rencontrer le provincial des Carmes Déchaux de la province austo-hongroise à laquelle était rattaché le seul couvent carmélite polonais, à Czerna près de Cracovie.

Le 15 juillet 1877, à 42 ans, il entre comme novice au couvent de Grantz (Autriche), où il prend le nom de Raphaël de Saint Joseph. Il prononce ses premiers vœux le 26 novembre 1878 et part faire des études de philosophie et de théologie en Hongrie au couvent de Raab.

Le 27 novembre 1881, il prononce ses vœux solennels et est envoyé en Pologne au couvent de Czerna. Il est ordonné prêtre en 1882 et devient prieur de ce couvent l'année suivante. [2]

[modifier] Le Père Raphaël à l'œuvre

Basilique de Wadowice
Basilique de Wadowice

Son œuvre concernant la restauration du Carmel en Pologne fut très fécond. Vicaire provincial et visiteur des monastères, il est à la base de deux fondations, dont une en Ukraine. Il fonde aussi un couvent à Wadowice en Pologne et un petit seminaire pour accueillir les hommes qui voudraient intégrer le Carmel.

Il organise aussi le Tiers-Ordre séculier de la Confraternité du Carmel, et rassemble toutes les archives conventuelles dispersées lors des suppressions d'anciens monastères. De nombreux documents seront ainsi publiés sous le titre « Chroniques Carmélitaines » à son initiative.

Il publia plusieurs fascicules de biographies :

  • Celle de la Mère Thérèse de Jésus Marchoka (1603-1652), surnommée la Thérèse polonaise
  • Un livre sur Thérèse d'Avila pour le troisième centenaire de sa mort
  • Un opuscule sur le culte marial dans le Carmel polonais
  • Un autre opuscule sur les martyrs polonais du XVIIe siècle, etc..

En 1906, il prend la direction du collège de théologie à Wadowice. Il est partout apprécié comme directeur spirituel et comme confesseur.

Le Père Raphaël de Saint Joseph peut ainsi être considé comme le restaurateur du Carmel en Pologne, tant il a contribué à sa renaissance et à son essor.

Raphaël Kalinowski meurt le 15 novembre 1907 à Wadowice (ville de naissance de Jean-Paul II), le jour de la commémoration de tous les défunts de l'Ordre du Carmel.

En 1966, pour le millénaire de la Pologne, l'archevêque de Cracovie Karol Józef Wojtyła, pronoça l'homélie à Czerna auprès de la dépouille mortelle de Joseph.

[modifier] Béatification - Canonisation

  • Il a été canonisé à Rome le 17 novembre 1991 par le Pape Jean-Paul II.
  • Sa fête a été fixée au 19 novembre.

[modifier] Citations

  • « Le monde peut me priver de tout, mais il me restera toujours un lieu caché qui lui est inaccessible : la prière ! En elle, on peut recueillir le passé, le présent et l'avenir et les placer sous le signe de l'espérance. Oh Dieu, quel grand trésor tu accordes à ceux qui espèrent en toi. »
  • « Notre tâche principale au Carmel est de converser avec Dieu en toutes nos actions. »

[modifier] Sources

  • Thérèse de Lisieux - N° 882 - Novembre 2007 - ISSN 1168-5638

[modifier] Liens Externes

[modifier] Notes

  1. Saint Petersbourg est demeurée capitale de la Russie jusqu'en 1913
  2. pour plus de détails concernant ce couvent, voir (pl) ICI

[modifier] Voir aussi