Rainette de White

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Rainette de White
Litoria caerulea
Litoria caerulea
Classification classique
Règne Animalia
Embranchement Chordata
Sous-embr. Vertebrata
Classe Amphibia
Sous-classe Lissamphibia
Superordre Salientia
Ordre Anura
Sous-ordre Neobatrachia
Famille Hylidae
Sous-famille Pelodryadinae
Genre Litoria
Nom binominal
Litoria caerulea
(White, 1790)
Répartition géographique
Litoria caerulea

Litoria caerulea

Statut de conservation IUCN :


LC  : Préoccupation mineure

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La rainette de White (Litoria caerulea) est une espèce de grenouille arboricole originaire d'Australie et de Nouvelle-Guinée, avec des populations introduites en Nouvelle-Zélande et aux États-Unis. L'espèce appartient au genre Litoria. Elle est assez semblable à certaines autres espèces du genre, en particulier la grenouille magnifique (Litoria splendida) et la grenouille géante (Litoria infrafrenata).

La rainette de White est plus grande que la plupart des grenouilles australiennes, atteignant 10 centimètres de longueur. La durée de vie moyenne de la grenouille en captivité est d'environ seize ans, plus longue que celle de la plupart des autres grenouilles. Elles sont dociles et bien adaptées à l'homme vivant à proximité des habitations. On les trouve souvent sur les rebords des fenêtres ou à l'intérieur des maisons, où elles mangent les insectes attirés par la lumière.

En raison de ses caractéristiques physiques et comportementales, la rainette de White est devenue une des grenouilles les plus facilement reconnaissables dans sa région d'habitat, et est devenue un animal exotique à travers le monde. Les sécrétions de la peau ont des propriétés antivirales et antibactériennes qui pourraient se révéler utiles dans des préparations pharmaceutiques.

Sommaire

[modifier] Taxonomie

La rainette de White fait partie du genre Litoria comme des dizaines d'espèces de grenouilles endémiques en Australasie. Le nom commun de l'espèce, rainette de White, est en l'honneur de John White qui en fit la première description en 1790. La rainette de White a été la première grenouille australienne classée scientifiquement[1]

L'espèce a été initialement appelée "grenouille bleue" (Rana caerulea), en dépit de sa couleur verte. Le spécimen original envoyé en Angleterre avait été endommagé par l'agent de conservation et semblait bleu. En effet, la couleur de la grenouille est due à des pigments bleus et jaunes qui donnent une couleur verte à la peau, le conservateur avait détruit le pigment jaune et donné à la grenouille une apparence bleue. Le nom d'espèce, caerulea, quivient du latin bleu, est resté[2]. En anglais, la grenouille est également connue plus simplement sous le nom de "rainette verte" ("Green Tree Frog"). Toutefois, cette dénomination est souvent donnée à la plus grande rainette verte de toutes les régions du globe, par exemple, Hyla cinereaaux États-Unis ce qui prête à confusion.

[modifier] Description

Rainette de White avec peau brune.
Rainette de White avec peau brune.

La rainette de White peut mesurer jusqu'à 10 centimètres de longueur. Sa couleur dépend de la température et de la couleur de l'environnement, allant du brun au vert, la surface ventrale est blanche[3]. Elle a parfois de petites taches blanches, de forme irrégulière sur le dos, mesurant jusqu'à cinq millimètres de diamètre et qui augmentent de nombre avec l'âge. La grenouille a des disques-ventouses à la fin de ses orteils, d'environ cinq millimètres de diamètre lorsqu'elle est adulte. Ils aident les grenouilles à grimper et leur permettent de monter verticalement sur le verre. Les yeux sont or et les iris ont horizontaux, ce qui est typique du genre Litoria. Les doigts des pattes antérieures sont palmés environ sur un tiers de leur longueur, les orteils sur près des trois-quarts. La membrane tympanique est visible.

La rainette de White est parfois confondue avec sa cousine, Litoria splendida, qui vit seulement au nord-ouest de l'Australie et se distingue par la présence de grosses glandes parotoïdes et rostrales sur la tête. Litoria infrafrenata est aussi parfois confondue avec la rainette de White. La principale différence est une bande blanche sur le bord de la mâchoire inférieure de Litoria infrafrenata qu'on ne retrouve pas chez la rainette de White.

Les oeufs sont bruns, entourés d'une gelée claire et font 1,1 à 1,4 millimètres de diamètre. Les têtards changent d'apparence tout au long de leur développement. Leur longueur varie de 8,1 millimètres (à la naissance) à 44 millimètres. Au départ, ils sont tachetés de brun et augmentent leur pigmentation (verte ou brune) au cours de leur développement. Le ventre est de couleur foncée au départ puis s'éclaircit pour finalement devenir blanc chez les adultes[3].

Bien que les grenouilles aient des poumons, elles absorbent l'oxygène par la peau et pour le faire de manière efficace, elles doivent avoir la peau humide. L'un des inconvénients d'avoir la peau humide est que les agents pathogènes peuvent se développer à la surface de cette dernière, facilitant ainsi la possibilité d'infection. Pour contrer cela, ces grenouilles sécrètent des peptides qui détruisent ces agents pathogènes. Les sécrétions de leur peau contiennent des cérines, un groupe de peptides antibactériens avec des propriétés antivirales[4]. Elles contiennent également des cérulines, des hormones peptidiques proches de la gastrine et de la cholécystokinine, une hormone sécrétée par le duodénum qui agit sur le pancréas et qui a des effets anorexigènes[5]. On a montré que plusieurs peptides sécrétés par la peau de la rainette de White détruisaient le VIH, sans nuire à la santé des lymphocytes T[6].

[modifier] Distribution

La rainette de White est originaire des régions septentrionale et orientale de l'Australie et du sud de la Nouvelle-Guinée[3]. Sa distribution est essentiellement limitée à des zones avec un climat tropical chaud et humide. En Nouvelle Guinée, la rainette de White est limitée aux régions sèches du sud du pays. Son aire de répartition s'étend de la Nouvelle-Guinée occidentale à Port Moresby et elle est le plus abondante sur l'île Daru. Il y a eu des peuplements isolés dans le nord de la Nouvelle-Guinée, mais ils semblent être le fait de l'homme. L'Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) propose "lieux dispersés" comme habitat dans les deux parties de la Nouvelle-Guinée[7].

L'espèce a été introduite à la fois aux États-Unis et en Nouvelle-Zélande. Aux États-Unis, elle est limitée à deux régions au sein de la Floride, où elle a peut-être été introduite par le biais du commerce des animaux domestiques. Seules de petites populations ont été trouvées en Floride, et on ne sait pas si elles ont causé des dommages écologiques qui la feraient considérer comme espèce envahissante[8]. En Nouvelle-Zélande, une population a été repérée une fois, mais il n'y a pas eu de nouvelle observation depuis les années 1950[9].

[modifier] Mode de vie

Une rainette de White engluée dans une toile d'araignée après avoir mangé l'araignée. La grenouille a survécu.
Une rainette de White engluée dans une toile d'araignée après avoir mangé l'araignée. La grenouille a survécu.

Les rainettes de White sont des animaux très dociles[10]. Elles sont nocturnes et sortent en début de soirée pour lancer leur cri (au printemps et en été) et chasser. Pendant la journée, elles se réfugient dans un endroit frais, sombre et humide pour dormir. En hiver, les rainettes de White ne crient pas et ne sont habituellement pas visibles.

[modifier] Lieux de vie

Selon leur lieu de vie, les rainettes de White occupent différents habitats. En règle générale, elles se trouvent dans la canopée des arbres à proximité d'une source d'eau. Toutefois, elles peuvent vivre dans les marais (parmi les roseaux) ou dans les prairies des régions plus froides. Elles sont bien connues pour apprécier les points d'eau des maisons, comme les salles de bains ou les toilettes. On peut également les trouver sur les fenêtres en train de manger des insectes. Elles vivent dans les citernes, les descentes d'eau et les gouttières qui ont un taux d'humidité élevé et sont généralement plus fraiches que l'environnement extérieur. Les grenouilles sont attirées par les descentes d'eau et les citernes pendant la saison d'accouplement car ces appareils amplifient leur appel[3][10].

[modifier] Cri

L'espèce a un cri faible, un lentCoah-Coah-Coah, répété à de nombreuses reprises[3]. La plupart de l'année, elles crient à partir d'endroits hauts situés comme les arbres et les gouttières. Au cours de la saison d'accouplement, les grenouilles descendent, tout en restant légèrement surélevées, et appellent à proximité de sources d'eau, qu'elles soient temporaires ou permanentes. Comme de nombreuses grenouilles, la rainette de White n'appele pas seulement pour attirer un mâle. Elles appellent même en dehors de la saison d'accouplement, généralement après la pluie, pour des raisons qui ne sont pas encore connues par les chercheurs. Elles émettent un appel de "stress" chaque fois qu'elles se sentent en danger, par exemple lorsque les prédateurs sont proches ou quand une personne passe sur un rondin dans lequel réside une grenouille. [10]

[modifier] Alimentation

Son alimentation se compose essentiellement d'insectes (sauterelles, grillons, blattes, papillons) et d'araignées, [10] mais peut comporter aussi des petites grenouilles et même de petits mammifères (souris). Les dents des grenouilles ne sont pas adaptées à la fragmentation de leur proie, de sorte que la proie doit entrer en entier dans sa bouche. Beaucoup de grenouilles propulsent leur langue collante sur leur proie. La proie collée est attirée dans la bouche et est consommée. La rainette de White utilise généralement cette technique pour les petites proies, mais pour les plus grandes, elle leur saute dessus et les pousse dans sa bouche avec ses pattes avants.

[modifier] Prédateurs

La grenouille a peu de prédateurs, parmi eux des serpents et quelques espèces de lézards et des oiseaux. Depuis la colonisation européenne de l'Australie, de nouveaux prédateurs ont été introduits, principalement des chiens et des chats. L'espèce a une espérance de vie moyenne en captivité de seize ans, mais certaines ont vécu pendant plus de vingt ans[10], ce qui est long pour une grenouille. L'espérance de vie moyenne à l'état sauvage est inférieure à celle en captivité, en raison de la prédation.

[modifier] Animal de compagnie

La rainette de White est une des plus populaires grenouilles utilisées comme animal de compagnie à travers le monde. Son caractère docile, son apparence d'animal de dessin animé et son espérance de vie longue en font un choix attrayant pour les amateurs d'animaux de compagnie exotiques. C'est également l'une des grenouilles les plus faciles à élever car son régime alimentaire est vaste et elle a une forte résistance à la maladie. L'un des problèmes couramment rencontrés par cette espèce comme animal de compagnie est la suralimentation; elle a tendance à devenir obèse si elle est trop nourrie. Dans la nature, elle fournit des efforts pour capturer ses proies. En captivité, elle les trouve directement dans un espace confiné. Cela diminue son activité pour s'alimenter et il en résulte un gain de poids. Son excès de poids se manifeste par des dépôts des couches de graisse au-dessus de la tête et du corps, lui donnant une apparence obèse d'où son surnom, "Rainette obèse"[10].

Les conditions d'élevage les plus favorables sont les suivantes:

  • température  : 24°C
  • éclairage : néon, UV
  • difficulté : très facile
  • dimensions de l'aquaterrarium : 60x40x80 cm minimum
  • type de l'aquaterrarium : tropical humide
  • ornement : abris, plantes, grand bassin d'eau
  • maintenance : invertébrés et souriceaux
  • nombre d'oeufs : minimum 100

[modifier] Avenir

La loi australienne donne un statut protégé à la rainette de White ainsi qu'à toute la faune australienne avec la loi fédérale Environment Protection and Biodiversity Conservation Act 1999[11]. L'UICN considère la situation comme "peu préoccupante", à cause de la taille de sa population restante, de ses habitats variés, et parce que sa population ne décroit pas suffisamment vite pour qu'elle puisse être considérée comme menacée[7].

Pourtant, une grande partie de son habitat naturel a été détruit. De plus, certains individus sont infectés par un champignon: le chytride responsable d'une maladie mortelle pour la rainette: la Chytridiomycose. Ces deux facteurs associés à la baisse générale des populations de grenouilles en Australie menacent de réduire fortement la population de rainette de White[7]. Toutefois, en raison de sa longue espérance de vie, les effets de cette baisse se feront sentir plus lentement qu'avec une espèce à espérance de vie plus courte.

[modifier] Références

  1. Michael J Tyler, Davies, Margaret, « Family Hylidae », 1994, Fauna of Australia, Department of the Environment, Water, Heritage and the Arts, Australia. Consulté le 2007-12-11
  2. White’s Tree Frog (Litoria caerulea), The Children's Museum, Hartford, CT. Consulté le 2007-12-11
  3. abcde Vincent, L., « Litoria caerulea », 2001, James Cook University. Consulté le 12 06 2005
  4. Maclean MJ et al. New caerin antibiotic peptides from the skin secretion of the Dainty Green Tree Frog Litoria gracilenta. Identification using positive and negative ion electrospray mass spectrometry. Toxicon 47(6): 664-675 (2006). 
  5. AL Salmon, « Isolation, Structural Characterization, and Bio activity of a Novel Neuromedin U Analog from the Defensive Skin Secretion of the Australasian Tree Frog, Litoria caerulea », dans Journal of Biological Chemistry, 275, p. 4549–54 [texte intégral]
  6. Frog secretions block HIV, Vanderbilt University. Consulté le 12 12 2005
  7. abc Référence IUCN : Litoria caerulea (en) Database entry includes a range map and justification for why this species is of least concern
  8. Litoria caerulea (White, 1790), juin 2002, Nonindigenous Aquatic Species, U.S. Geological Survey. Consulté le 11 12 2007
  9. Introduced frogs, 2006, New Zealand Frog Research Group. Consulté le 11 12 2007
  10. abcdef Fact Sheet: White's Tree Frog, National Zoological Park, Smithsonian. Consulté le 12 12 2005
  11. Environment Protection and Biodiversity Conservation Act 1999, The Attorney-General's Department, Australian Government. Consulté le 12 12 2005

[modifier] Voir aussi

[modifier] Ouvrages

  • H. G. Cogger: Reptiles & Amphibians of Australia. Reed, Sidney 1979. ISBN 0589501089
  • M. J. Tyler: Australian Frogs – A Natural History. Reed, Chatswood 1994. ISBN 0730104680

[modifier] Articles connexes

[modifier] Références externes