Rabbi Juda Hanassi

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Rabbi Juda Hanassi, Juda Hanassi, ou Juda le Prince, est un des derniers Tannaïm de la Mishna, fut l’un des plus grands chefs de la communauté juive de la Judée sous domination romaine au IIe siècle, et l’un de ses plus grands dirigeants en général.

Descendant de Hillel, il est présumé d'ascendance davidique, d’où son titre de Prince (Nassi). Il est le plus souvent surnommé Rabbenou hakadosh (notre saint maître), ou tout simplement Rabbi.

Il est à l'origine de la compilation de la Mishna, estimant que la tradition orale était en si grand danger qu'il fallait braver l’interdit de la transcrire. Celle-ci forme la première partie du corpus de ce qui est connu comme la Loi Orale (Torah SheBe'al Pe), sur laquelle s'est élaborée la Guemara, l’ensemble formant le Talmud dont est tirée la Halakha.

[modifier] Biographie

[modifier] Historicité du Talmud

La vie de Rabbi, comme celle de bon nombre de docteurs du Talmud ne nous est précisément connue que par le Talmud et les autres anciens ouvrages de littérature rabbinique.

La Mishna et le Talmud regorgent en effet de récits et d’anecdotes dont la plus certaine n'est pas la moins légendaire et inversement. De plus, les données sont parfois contradictoires.

Par exemple, si l’historicité de Hillel n’est pas remise en cause, ses origines le sont : un traité nous apprend que Hillel est d’ascendance davidique, mais un autre dément cette information, ou tout au moins précise qu’il ne descendait pas des fils de David (ce qui ne l’empêcherait pas d'être de lignée davidique par les femmes).

La crédibilité accordée à ces données est elle aussi sujette à controverse selon "l’obédience" : pour les Juifs orthodoxes, tout ce qui provient du Talmud, voire des anciens ouvrages midrashiques est entièrement réel et historique, y compris les visites du prophète Elie dont jouissent certains de ces Sages. Pour d'autres, tout n'est qu’épigones et allégories.

Certains historiens modernes pensent pouvoir retrouver un noyau factuel (à défaut d'être historique) dans les grands traits de la vie des Sages brossés par les générations ultérieures, et le confronter à une perspective historique.

[modifier] Rabbi dans la littérature rabbinique

Selon un témoignage rapporté tant en Galilée (par Abba ben Kahana, dans le Midrash Bereshit (Rabba 58) et le Midrash Kohelet (Rabba 1 : 10) qu'en Babylonie (Midrash Bereshit Rabba. 72b), Rabbi naquit le jour même ou Rabbi Akiva mourut en martyre. Le lieu de sa naissance est inconnu, ainsi que celui où son père, Rabbi Shimon ben Gamaliel II l’éleva, lorsqu’il fuyait les persécutions du régime d’Hadrien.

Lorsque l'ordre revint, Usha devint le siège de l'académie d'étude et de son directeur : c'est là que Juda ben Shimon Hanassi passa sa jeunesse. On peut supposer que son père lui donna l'éducation qu'il avait lui-même reçue, et qu'il étudia entre autres le grec (Traité Sota 49b).
En effet, sa connaissance du grec en faisait un interlocuteur privilégié des autorités romaines. Il avait une prédilection pour ce langage, et disait que les Juifs de Palestine ne parlant pas l’hébreu devraient parler le grec, mais surtout pas --quelle horreur!-- l’araméen syriaque (qui était la lingua franca de l’époque) (même source)

Il semblerait que dans sa maison, l’hébreu ait été, plus que pratiqué, couramment parlé, même des servantes qui se chargeaient souvent d’épargner à leur maître la besogne de traduire des notions d'hébreu en araméen (Traités Meguila 18a ; Rosh Hashana 26b ; Nazir 3a ; Erouvin 53a).