Réseau routier départemental de France

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Sommaire

[modifier] Histoire

L'histoire des routes départementales est bien entendu étroitement liée à l'histoire des départements.

[modifier] 1789 - Création des départements, héritage direct de la Révolution.

Le département est né avec la Révolution française, le 22 décembre 1789. Le mot "Département" vient du verbe "Départir" qui signifie, en vieux français, partager. La taille des départements a été calculée afin que le chef-lieu puisse être atteint de tous les points du territoire en une seule journée de cheval.

Les départements sont à l’époque dotés d’un conseil départemental. Cette assemblée délibérante désigne son président et un directoire exécutif permanent. La France est alors découpée en 83 départements organisés chacun autour d’un chef-lieu de manière à ce qu’il n’y ait pas plus d’une journée de cheval pour rallier le chef lieu depuis les points les plus éloignés du territoire départemental.

En 1800, l’organisation est remaniée, le conseil général apparaît. Un préfet, un conseil de préfecture et un conseil général sont mis en place dans chaque département. Le préfet détient seul le pouvoir exécutif laissant au conseil général son rôle d’assemblée délibérante.

[modifier] 1813 - Création des routes départementales

C'est le décret du 16 décembre 1811 qui institue véritablement ce que l'on a coutume d'appeler la grande voirie, placée sous l'autorité du ministère des Travaux publics. L’article 1er de ce décret stipule que toutes les routes de l’Empire sont divisées en routes impériales et routes départementales. Les routes impériales sont de trois classes,

  • La première classe : ce sont celles qui, partant de Paris, aboutissent à une des extrémités de l'Empire.
  • La deuxième classe : Ce sont celles qui, sans passer par la capitale, sont pourtant considérées comme étant d'une utilité générale.
  • La troisième classe regroupe celles qui sont plus particulièrement utiles aux localités qu'elles traversent.

Les routes départementales sont toutes les grandes routes relevant antérieurement de la dénomination de routes de troisième classe.

Les routes nationales, dont l'ouverture n'est possible qu'après une enquête administrative et la promulgation d'une loi, ont leur entretien entièrement à la charge de l'État alors que celui des routes départementales demeure à la charge des départements et des collectivités territoriales. Leur construction nécessite seulement, après une enquête administrative, une délibération du conseil général et un décret. Les routes nationales comme les routes départementales reçoivent un numéro.

Suite au décret du 16 décembre 1811 qui prévoit la création et un nouveau classement pour les routes départementales parait, par décret du 7 janvier 1813, le tableau officiel des premières routes départementales.

Sous la Restauration est établi un état-statistique des routes royales de France en 1824 sous la direction de Louis Becquey (1760-1849), directeur général des Ponts et Chaussées et des Mines. Cet état nous renseigne de façon détaillée sur l'état des routes.

Routes ouvertes

Statut des routes départementales Longueur (km) dont pavées
– à l'état d'entretien 14 289 km (dont 20 % pavées)
– à réparer 14 349 km (dont 7 % pavées)
– à terminer 3 439 km (dont 5 % pavées)
Total 32 077 km  
– Routes non ouvertes 1 458 km  
Total 33 535 km  

[modifier] 1836 - Création de la voirie vicinale

La loi du 21 mai 1836, dite de Thiers-Montalivet, crée la voirie vicinale décomposée en deux catégories :

  • la voirie communale non classée (chemins ruraux, voirie communale) dont la construction et l'entretien restent entièrement à la charge des communes.
  • les chemins vicinaux classés (chemins de grande communication CGC, chemins d'intérêt commun C.I.C. et chemins vicinaux ordinaires) gérés grâce aux subventions du Conseil général mais placés sous le contrôle du préfet.

Cette loi impose également l'entretien obligatoire des chemins par des prestations ou des centimes spéciaux. Elle distingue les chemins de grande communication qui pouvaient être subventionnés sur les fonds départementaux et crée les agents voyers.

L'effort continua sous Napoléon III, qui écrivait en 1861 « Les communes rurales, si longtemps négligées, doivent avoir une large part dans les subsides de l'État ; car l'amélioration des campagnes est encore plus utile que la transformation des villes. Il faut surtout poursuivre avec vigueur l'achèvement des chemins vicinaux ; c'est le plus grand service à rendre à l'agriculture ». D'où la loi du 11 juillet 1868 relative à cet achèvement, avec subventions et possibilité d'emprunts, et finalement la loi du 12 mars 1880, votant de nouvelles ressources en étendant un peu le réseau. Si bien qu'avant le fin du XIXe siècle siècle, ce réseau comportait 135 000 km de chemins de grande communication, 75 000 km de chemins d'intérêt commun et 254 000 km de chemins vicinaux ordinaires. Avec les routes nationales et départementales, on avait bien obtenu ainsi l'objectif longtemps rêvé d'un kilomètre de voie par kilomètre carré de territoire, qui faisait du réseau français le plus dense, sinon le premier, du monde.

[modifier] 1871 - Le département devient une collectivité

Le département qui est une circonscription administrative de l’État devient une collectivité territoriale par la loi du 10 août. La commission départementale est créée. Cette commission assure la permanence de l’assemblée départementale et contrôle l’administration préfectorale, mais le préfet reste l’exécutif du département sur le Conseil Général.

[modifier] 1930 - L’apogée du réseau routier national

La loi du 16 avril 1930 autorise le classement dans la voirie nationale de 40 000 km de routes et chemins appartenant à la voirie départementale et communale et définit ainsi ce que l'on a appelé à l'époque le "nouveau réseau", par opposition à l'"ancien réseau" qui était resté stable dans son tracé, depuis le décret du 8 septembre 1811.

[modifier] 1938 - Apparition des chemins départementaux

Le décret-loi du 14 juin 1938 regroupe les Chemins de Grande Communication et Chemins d’Intérêt Commun avec les routes départementales pour former la catégorie des “chemins départementaux”, propriété du département et cessant alors d'être à la charge des communes.

[modifier] 1940 - Rattachement du service vicinal au service des ponts et chaussées

Le décret du 15 octobre 1940 organise le rattachement du service vicinal au service des ponts et chaussées. Le décret très bref du gouvernement de Vichy ne permet pas de se rendre compte des raisons de cette réorganisation. Toujours est-il que celle-ci, non remise en cause à la libération, perdurera jusqu’à la mise en place des lois de décentralisation. Jusqu’à cette échéance, les services ordinaires des ponts et chaussées, puis les directions départementales de l’équipement assurent une gestion unifiée des réseaux routiers départemental et national.

[modifier] 1972 - Premier grand transfert de routes nationales

En 1972, l’Etat a transféré 53 000 kilomètres de routes nationales sans aucune clause de remise à niveau dans le domaine public départemental.

[modifier] 1982 - Décentralisation – Première phase

La loi de décentralisation du 2 mars 1982, transfère l’exercice du pouvoir départemental du préfet au président du conseil général. Cette loi reconnaît au conseil général le plein exercice de ses attributions. Depuis cette date, le département est administré par deux organes : un organe délibérant (l’assemblée départementale), et un organe exécutif (le président du conseil général). Les compétences du conseil général sont accrues et nouvelles pour la plupart. Elles touchent à la vie quotidienne des citoyens.

Ce n’est qu’avec la loi du 2 décembre 1992 que la décentralisation va concerner la gestion des routes nationales. Cette loi aboutit à une réorganisation interne de nombreuses DDE (potentiellement, 25 000 agents sont concernés) en vue d’identifier les parties de service intervenant exclusivement pour le compte du département. Il ne s’agit pas encore d’un transfert, mais il y a bien « partition » (terme employé dans les DDE) des services, se traduisant par la création de subdivisions départementales. Les agents de ces subdivisions sont sous l'autorité fonctionnelle du président du conseil général et sous l'autorité hiérarchique de l'État. Un statut hybride de double autorité qui ne pouvait pas être pérenne.

[modifier] 2004 - Décentralisation – Transfert des routes nationales d’intérêt local

Au-delà de la volonté politique d'aller au bout d'une démarche de décentralisation entamée en 1982 dans de multiples domaines, plusieurs considérations aboutissent à un transfert des deux-tiers du réseau routier national aux départements :

  • avec le développement du réseau autoroutier, de nombreuses routes nationales n’ont plus qu’un intérêt local et il est plus logique d’administrer au plus près ces routes que de manière centralisée ;
  • les départements, mais aussi les régions sont les principaux contributeurs financiers de l’aménagement de ces routes nationales, au travers des contrats de plan ;

[modifier] Gestion des routes départementales

Il pourra être intéressant d’aborder dans des articles spécifiques l’évolution depuis leur création jusqu’à nos jours :

  • des modalités de gestion des routes départementales (classement, déclassement, alignement, etc.),
  • des modalités d’entretien ;
  • des acteurs de cette gestion et de cet entretien : les agents voyers, les contrôleurs, les brigadiers, les cantonniers jusqu’aux ingénieurs, agents d’exploitation et autres corps techniques et administratifs d’aujourd’hui.

[modifier] Caractéristiques du réseau routier départemental

Après le 1er janvier 2006, la longueur totale du réseau routier départemental s'établit à www km se répartissant par départements comme suit :


Longueurs de RD par départements

France métropolitaine :
01 Ain
02 Aisne
03 Allier
04 Alpes-de-Haute-Provence
05 Hautes-Alpes
06 Alpes-Maritimes
07 Ardèche
08 Ardennes
09 Ariège
10 Aube
11 Aude
12 Aveyron
13 Bouches-du-Rhône
14 Calvados
15 Cantal
16 Charente
17 Charente-Maritime
18 Cher
19 Corrèze
2A Corse-du-Sud
2B Haute-Corse
21 Côte-d'Or
22 Côtes-d'Armor
23 Creuse
24 Dordogne
25 Doubs


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26 Drôme
27 Eure
28 Eure-et-Loir
29 Finistère
30 Gard
31 Haute-Garonne
32 Gers
33 Gironde
34 Hérault
35 Ille-et-Vilaine
36 Indre
37 Indre-et-Loire
38 Isère
39 Jura
40 Landes
41 Loir-et-Cher
42 Loire
43 Haute-Loire
44 Loire-Atlantique
45 Loiret
46 Lot
47 Lot-et-Garonne
48 Lozère
49 Maine-et-Loire
50 Manche
51 Marne
52 Haute-Marne

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4200 km
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3597 km
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53 Mayenne
54 Meurthe-et-Moselle
55 Meuse
56 Morbihan
57 Moselle
58 Nièvre
59 Nord
60 Oise
61 Orne
62 Pas-de-Calais
63 Puy-de-Dôme
64 Pyrénées-Atlantiques
65 Hautes-Pyrénées
66 Pyrénées-Orientales
67 Bas-Rhin
68 Haut-Rhin
69 Rhône
70 Haute-Saône
71 Saône-et-Loire
72 Sarthe
73 Savoie
74 Haute-Savoie
75 Paris
76 Seine-Maritime
77 Seine-et-Marne
78 Yvelines
79 Deux-Sèvres

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4344 km
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1354 km
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1572 km
3840 km

80 Somme
81 Tarn
82 Tarn-et-Garonne
83 Var
84 Vaucluse
85 Vendée
86 Vienne
87 Haute-Vienne
88 Vosges
89 Yonne
90 Territoire de Belfort
91 Essonne
92 Hauts-de-Seine
93 Seine-Saint-Denis
94 Val-de-Marne
95 Val-d'Oise

Départements d'outre-mer :
971 Guadeloupe
972 Martinique
973 Guyane
974 Réunion

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1440 km
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[modifier] Routes par départements

Les fiches par départements ci-dessous ont vocation à présenter une vision de la route, toutes catégories confondues (autoroutes, routes nationales, routes départementales, voies communales) au travers des aspects : cartographie, longueurs, histoire, événements anciens et récents.

Routes par départements
Ain | Aisne | Allier | Alpes-de-Haute-Provence | Hautes-Alpes | Alpes-Maritimes | Ardèche | Ardennes | Ariège | Aube | Aude | Aveyron | Bouches-du-Rhône | Calvados | Cantal | Charente | Charente-Maritime | Cher | Corrèze | Corse-du-Sud | Haute-Corse | Côte-d'Or | Côtes-d'Armor | Creuse | Dordogne | Doubs | Drôme | Eure | Eure-et-Loir | Finistère | Gard | Haute-Garonne | Gers | Gironde | Hérault | Ille-et-Vilaine | Indre | Indre-et-Loire | Isère | Jura | Landes | Loir-et-Cher | Loire | Haute-Loire | Loire-Atlantique | Loiret | Lot | Lot-et-Garonne | Lozère | Maine-et-Loire | Manche | Marne | Haute-Marne | Mayenne | Meurthe-et-Moselle | Meuse | Morbihan | Moselle | Nièvre | Nord | Oise | Orne | Pas-de-Calais | Puy-de-Dôme | Pyrénées-Atlantiques | Hautes-Pyrénées | Pyrénées-Orientales | Bas-Rhin | Haut-Rhin | Rhône | Haute-Saône | Saône-et-Loire | Sarthe | Savoie | Haute-Savoie | Paris | Seine-Maritime | Seine-et-Marne | Yvelines | Deux-Sèvres | Somme | Tarn | Tarn-et-Garonne | Var | Vaucluse | Vendée | Vienne | Haute-Vienne | Vosges | Yonne | Territoire-de-Belfort | Essonne | Hauts-de-Seine | Seine-Saint-Denis | Val-de-Marne | Val-d'Oise | Guadeloupe | Martinique | Guyane | Réunion

[modifier] Liens internes

[modifier] Sources

  • "Atlas historique des routes de France" – Georges Reverdy – Presses de l’ENPC - 1986,
  • Histoire des Départements – Conseil général de l’Aisne
  • Code des chemins vicinaux et des routes départementales – Auguste Gisclard – 1882 (sur Gallica)
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