Réfugiés juifs des pays arabes

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Ce terme désigne les communautés juives qui ont dû quitter les pays arabes au cours de la deuxième moitié du XXe siècle. Elles sont parfois également désignées en tant que « Juifs arabes » et sont de rite séfarade ou mizrahi.

On aborde souvent le sujet de ces réfugiés juifs, qui n’ont jamais été reconnus comme tels, en cherchant à établir un parallèle avec les réfugiés palestiniens dont les revendications sont reprises de façon récurrente depuis 1948.

Sommaire

[modifier] Histoire

La fin de la Seconde Guerre mondiale et la découverte de la Shoah à travers le monde a amené la communauté internationale à voter en faveur du plan de partage de la Palestine qui donna naissance à l’État d’Israël à l’issue de la guerre israélo-arabe de 1948.

Ce premier conflit ouvert entre israéliens et arabes a installé 540 000 palestiniens (d’après les chiffres de l’UNRWA de 1948) dans un statut de réfugiés (sur la controverse historique à propos des causes de ces départs voir l’article qui y est consacré).

La fin des empires coloniaux britanniques et français a également entraîné la construction d’États arabes indépendants. Dans d’autres cas, par exemple en Algérie, l’accession à l’indépendance à provoqué l’immigration des populations juives (en Algérie, les populations juives avaient reçu la nationalité française dès le XIXe siècle, contrairement aux populations de religion musulmane. À l’indépendance, la plupart immigrèrent en France, au même titre que les colons d’origine européenne).

Près de 870 000 Juifs vivaient encore en 1948 dans les territoires qui allaient devenir des États arabes indépendants. Leur présence dans ces contrées était parfois plus ancienne que la conquête arabe du VIIe et du VIIIe siècles de l’ère chrétienne. Certaines communautés vivaient en Mésopotamie ou en Afrique du Nord depuis plus de 2 500 ans. Les communautés d’Afrique du Nord augmentèrent également avec l’afflux des Juifs persécutés dans la péninsule ibérique pendant l’Inquisition catholique à partir du XVe siècle. Les relations avec les populations arabes ont été bonnes ou mauvaises suivant les lieux et les époques. Par exemple, le roi du Maroc Mohammed V refusa de livrer les Juifs marocains aux nazis pendant la Seconde Guerre mondiale, le Maroc étant à l’époque sous le protectorat français dirigé par Vichy.

Durant le conflit entre 1947 et 1948, certains des Juifs de certains pays arabes furent l’objet de persécutions et leurs biens furent confisqués.

Il y eut des pogroms (massacres) anti-juifs à Aden[1] en Égypte[2], en Libye[3], en Syrie[4], au Yemen[5] et en Irak[6],[7]. 600 000 Juifs durent se réfugier en Israël[8],[6].

Une série de pogroms avaient déjà éclaté auparavant dans plusieurs capitales : en Irak en 1941 (le Farhoud, c’est-à-dire le pogrom)[9] à Tripoli en Libye en 1945, au Maroc[10], en Syrie en 1944 (la majeure partie des Juifs quitta alors le pays)[11] à Alep[6] et Aden[6] en 1947. En Irak, en 1948, le sionisme fut rangé dans la catégorie des crimes d’opinion, passibles de sept ans de prison et d’une amende. Dans un premier temps, il fut interdit aux Juifs de quitter le pays, pour ne pas renforcer Israël[12]. Puis, entre mars 1950 et août 1951, des transferts furent menés, ceux qui partaient perdant leur nationalité et étant dépouillés de leurs biens[13],[14].

[modifier] Dénombrement

900 000 Juifs dans le monde arabe en 1945[14].

[modifier] Dispersion

Très rapidement après 1948 (et cela s’intensifia après 1967), de nombreux Juifs durent choisir de rejoindre Israël, la France, les États-Unis ou le Canada pour fuir les tensions et intimidations de plus en plus nombreuses dans les pays arabes, subissant indirectement les conflits du Proche-Orient. Dans d’autres cas (Algérie), ce furent surtout les événements liés à la décolonisation qui furent les facteurs déclenchants de ces vagues d’immigration.

[modifier] Reconnaissance

On estime qu’en 2005, il ne reste qu’environ 5 000 Juifs vivant encore dans des pays arabes. Le député européen François Zimeray affirme : « que l’histoire est injuste et qu’elle n’a pas retenu cet exode que ni les gouvernements, ni l’ONU n’avaient vu ».

[modifier] Voir aussi

[modifier] Références

  1. *Lettre à un Ami arabe, André Chouraqui
  2. All I wanted was justice http://www.haaretz.com/hasen/spages/941518.html
  3. Norman Stillman, Jews of Arab Lands in Modern Times, Jewish Publication Society, Philadelphia, 2003, ISBN 0-8276-0370-3, pages p. 145 et 149 à 150
  4. Daniel Pipes, Greater Syria: The History of an Ambition (New York: Oxford University Press, 1990) p. 57, records 75 victims of the Aleppo massacre
  5. Mouvements populaires contre les Juifs, histoiredesjuifs.com
  6. abcd « Les réfugiés juifs originaires des pays arabes », par Maurice Konopnicki.
  7. Abraham H. Miller, « Se souvenir du pogrom contre les Juifs d'Irak », FrontPageMagazine.com le 1er juin 2006. Traduit par Albert Soued pour www.nuitdorient.com.
  8. Les biens juifs spoliés
  9. Juif d’origine et de culture arabes, Naïm Kattan
  10. Les Juifs en Afrique du Nord, dafina.net
  11. Le péché originel des États arabes, Shmuel Trigano dans Le Figaro du 4 juin 2001
  12. « Cadres politiques arabo-musulmans et sociétés juives (partie 2 et fin) », par Rochdy Alili, 1er septembre 2006, sur Oumma.com
  13. Les crimes de l’islam des origines à l’époque actuelle, atheisme.org
  14. ab « Juifs des pays arabes : l'exode oublié » par Pierre Itshak Lurçat, Israël magazine, n° 71, janvier 2007