Quinte-Curce

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Quinte-Curce (en latin Quintus Curtius Rufus) est un historien romain ayant vécu sans doute au Ier siècle ap. J.-C.

Sommaire

[modifier] Biographie

On sait très peu de choses sur lui. Seule une allusion de son texte (X, IX, 1-6) qui évoque un empereur romain épargnant des cités au moment des guerres civiles du 24 au 25 janvier 41 nous permet de penser qu'il a vécu sous le règne de l'empereur Claude

[modifier] Œuvre

[modifier] Contenu historique

Une seule oeuvre nous est parvenue, à travers 123 manuscrits, comme étant celle de Quinte-Curce : Historiarum Alexandri Magni Libri, qu'on traduit généralement par L'Histoire d'Alexandre le Grand. Il s'agit, en effet, d'une biographie d'Alexandre le Grand en latin. L'oeuvre comptait 10 livres dont les deux premiers sont perdus : ils devaient raconter la vie d'Alexandre de l'été -336, lorsqu'il accéde au trône de Macédoine, à l'hiver -334, date à laquelle s'ouvre le livre III. Les huit livres restants sont incomplets.

[modifier] Langue et style

L'œuvre de Quinte-Curce ressemble plus à une vie romancée qu'à une biographie parfaitement objective. L'auteur, d'ailleurs, dit bien qu'il écrit plus de choses qu'il n'en croit vraiment. Son récit est souvent gâté par les fables de ses prédécesseurs, qui étaient guidés par l'admiration ou l'exécration pour le roi de Macédoine.

Aussi le récit de Quinte-Curce pèche-t-il par plusieurs défauts :

  • des lacunes.
  • des erreurs matérielles.
  • une ignorance de la tactique militaire, de la géographie et de la chronologie.
  • un gout certain pour ce qui est invraisemblable et merveilleux : Quinte-Curce décrit la rencontre entre Alexandre et la reine des Amazones.
  • une préférence pour la forme, qu'il privilégie devant la véracité des faits.

Il adopte, à cet égard, un point de vue moralisant : il montre Alexandre corrompu par l'Orient, blâmant alors la cruauté du roi et sa volonté de se hisser au rang des dieux. Au début du livre III, Alexandre fait preuve d'héroïsme, plein d'un gout juvénile pour la gloire. Dans le livre X, le roi de Macédoine ne résiste pas à l'enivrement de cette gloire en tuant, par exemple, son plus fidèle lieutenant, Clitus, après un banquet un peu trop arrosé.

Cette vie romancée, que nous raconte Quinte-Curce, est une succession d'épisodes et de tableaux héroïques. L'auteur a réussi comme homme de lettres plus que comme historien. Et s'il a fait preuve d'esprit critique, il a surtout gardé le sens du pittoresque et de l'exotisme en introduisant des descriptions vivantes et colorées qui pèchent par absence de précisions.

[modifier] Voir aussi

[modifier] Liens internes