Querelle du coloris

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

La Querelle du coloris est le nom d'un débat esthétique qui anima les peintres en France dans le dernier quart du du XVIIe siècle.

Le théoricien de l'art Roger de Piles publie en 1673 un essai intitulé Dialogue sur le coloris. Il y fait l'éloge de l'œuvre peinte de Rubens, construite par la couleur plutôt que par le dessin. Ces positions convainquent notamment le duc de Richelieu de céder ses peintures de Poussin pour se constituer une collection de peintures de Rubens.
Ce débat avait été précédé par l'affrontement qui séparait, à la Renaissance, la Florence néo-platonicienne (la beauté est une idée spirituelle) de Michel-Ange et la Venise aristotélicienne (la beauté est substantielle, matérielle) de Titien. Mais c'est à Paris, sous le règne de Louis XIV que le débat a pris le plus d'ampleur, sous un angle théorique d'une part, mais aussi polémique, puisque des libelles et des pamphlets d'une certaine violence ont accompagné la querelle.

La dispute s'est achevée au bénéfice des tenants de la couleur, contre ceux du dessin, ouvrant la voie à des peintres tels que Boucher, Watteau et Fragonard. Les mêmes questions ressurgiront au siècle suivant, avec l'opposition entre le néoclassicisme de David et d'Ingres, opposés au romantisme de Delacroix et de Géricault.

[modifier] Bibliographie

  • Bernard Teyssèdre, Roger de Piles et les débats sur le coloris au siècle de Louis XIV, Bibliothèque des Arts, 1965.
  • Thomas Puttfarken, Roger de Piles' theory of art, 1985.
  • Catalogue d'exposition : Rubens contre Poussin. La querelle du coloris dans la peinture française à la fin du XVIIe siècle , Editions Ludion