Pourpris

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Un pourpris est un mot (parfois rencontré sous la variante « pourprins ») désormais inusité (que l'on ne rencontre plus que dans des actes anciens, des livres d'histoire et la littérature) désignant parfois une demeure et le plus souvent une enceinte, un enclos[1].

Voici un extrait de texte pouvant être considéré comme une définition, valable dans son emploi le plus fréquent :

  • « Le presbitaire est situé dans un lieu advantageux, en un air excellent ; les vues sont belles et agréables ; il a un pourpris consistant en jardin au midi, verger à costé, grande pièce de terre au dessous, autre jardin au bas près une bonne fontaine et un petit pré joignant la rivière. »[2].

Un pourpris est donc une surface, un terrain (appartenant à un seigneur, un ordre religieux, ou une paroisse) très précisément délimité et fermé par un mur (parfois une haie), éventuellement protégé par un fossé[3]. Le colombier (privilège du seigneur) se dresse toujours dans le pourpris.

Marcel Lachiver indique en plus que le terme désigne « au XIIIe siècle, en région parisienne, la maison du paysan »[4] : il s'agit donc en fait de l'habitation du fermier du domaine, bâtie à proximité du logis seigneurial.

Mais parfois le mot est employé pour des propriétés bien plus modestes, en ville, comme par exemple en 1534, à Nantes[5].

D'usage assez fréquent sous la plume des écrivains de la Renaissance, Marot, Montaigne et Ronsard, il ne fut par la suite que très marginalement utilisé par La Fontaine, Voltaire[6] et Hugo. Son emploi se cantonna alors au domaine notarié pour des actes de vente, de transmission d'héritage, etc ...

Si ce mot pourpris apparaît encore aujourd'hui, c'est qu'il survit localement pour des lieux-dits et dans le nom de rues de différentes communes, comme par exemple à Batz-sur-Mer, Beignon, Cahors, Saint-Malo, Saint-Mars-du-Désert.

[modifier] Voir aussi

wikt:

Voir « pourpris » sur le Wiktionnaire.

[modifier] Notes, sources et références

  1. Page 818, Nouveau Petit Larousse illustré, éd. 1925, 1760 p.
  2. Site mettant en ligne "Histoire de Châteaubriant, baronnie, ville et paroisse - Mémoires du doyen P. Blays", Rennes, 1870.
  3. Le Couvent des Grands Carmes de Dol : Le monastère était toujours fort exigu et d'accès incommode, ... Il ne pouvait s'étendre, parce que "les logis et jardins estaient à personnes qui ne voulaient ny donner ny vendre, quand bien même on leur en présentâoit plus que la juste valeur", ... Finalement les héritiers d'un bourgeois consentirent à vendre ... Les religieux firent également l'acquisition "contre la rente" de plusieurs autres petits terrains autour du couvent ... Le tout fût enclos dans le "pourprins" comme l'exigeait la règle. Les frais de l'opération furent amortis par les soins de Mgr. l'Évêque, ce qui permit d'allonger un peu la muraille.
  4. Marcel Lachiver, Dictionnaire du monde rural - Les mots du passé, éd. Fayard, 1997, 1766 pages - (ISBN 2-213-59587-9) (p. 1363)
  5. Archives de Nantes : Ordre au miseur, du 22 mars 1533 (1534 N. S.), ... Et à ceulx habitants de nectoyer et tenir nectz les pavez et conduictz d'eau au davant de leurs maisons et pourprins, pour éviter à pulantie et infection...
  6. Voltaire écrit, dans Les Lois de Minos, ces 2 vers alexandrins :
    Cher Datame, est-il vrai qu’en ces pourpris funestes
    On n’offre que du sang aux puissances célestes?

[modifier] Liens externes