Potosí

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Potosí et le Cerro Rico
Potosí et le Cerro Rico
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Potosí est une ville bolivienne, capitale du département de Potosí. La ville se trouve à une altitude de 4 070 mètres et comptait environ 141 000 habitants en 2005. Elle est considérée comme la ville la plus haute du monde et est construite au pied du Cerro Rico (« Montagne riche »), une montagne de minerai d'argent dominant la ville.

La vieille ville fait partie de la liste du patrimoine mondial de l'UNESCO.

Sommaire

[modifier] Histoire

Le Cerro Rico, en exploitation depuis la fondation de Potosí
Le Cerro Rico, en exploitation depuis la fondation de Potosí
La Casa de la Moneda, où était frappé l'argent de Potosí
La Casa de la Moneda, où était frappé l'argent de Potosí
Pièces en argent d'une valeur de 8 reales, frappés à Potosí
Pièces en argent d'une valeur de 8 reales, frappés à Potosí

Potosí est fondée en 1545 pour exploiter la mine proche. Durant près de 60 ans, les Espagnols vont énormément s'enrichir grâce à tout l'argent qui est extrait de la montagne. Encore aujourd'hui, l'expression vale un Potosí (« cela vaut un Potosí » - citation du Don Quichotte) s'emploie en espagnol à peu près avec le même sens que l'expression française « c'est le Pérou », dont l'origine historique est la même.

L'argent était extrait par le travail forcé des Indiens, institué par Francisco de Toledo au travers d'une transformation de l'institution incaïque de la mita. La ville devient rapidement la ville la plus peuplée d'Amérique derrière Mexico avec au moins 200 000 habitants. Cependant, des milliers, voire des millions d'Indiens meurent à cause de problèmes respiratoires dus à la poussière dans les mines ou encore lorsqu'ils restent bloqués dans celles-ci après un éboulement. Après 1800, l'argent se fait rare, et l'étain devient la première ressource. La ville entame son déclin économique.

Au cours de la Guerre d'indépendance, (1809-1825), Potosí est particulièrement convoitée et passe à plusieurs reprises des mains des Royalistes à celles des Patriotes. Les excès de la Première armée auxiliaire argentine (sous le commandement de Castelli) conduisent à un fort désir d'indépendance et focalisent de forts ressentiments à l'égard de l'Argentine. Au cours de cette occupation, il y a de nombreuses exactions et une grande anarchie à tel point que Potosí en devient indéfendable.

Lorsque arrive la Seconde armée auxiliaire, celle-ci est chaleureusement reçue et son commandant, Belgrano, fait beaucoup pour remédier aux blessures occasionnées par Castelli. Quand son armée doit se retirer, Belgrano prend la décision calculée de détruire la Casa de Moneda. Comme les habitants refusent de l'évacuer, l'explosion devrait se traduire par une hécatombe. Cependant le désastre est évité, non pas par l'Argentine qui était déjà en fuite, mais par les habitants qui ont éteint la mèche.

Les relations tissées par Belgrano sont balayées d'un seul coup. Deux autres expéditions parties d'Argentine s'empareront de Potosí.

Panorama de la ville de Potosí, avec le Cerro Rico au centre droit
Panorama de la ville de Potosí, avec le Cerro Rico au centre droit

[modifier] Climat

Le climat est sec tout au long de l'année. Les précipitations ne sont pas abondantes. L'été, la température peut atteindre 22 degrés, mais redescend à 12 dès le soir. L'hiver, les écarts thermiques sont plus grands, les maxima ne changent pas beaucoup, mais les minima peuvent passer en dessous de 0.

[modifier] Moyens de communication

Une superbe route relie la ville à Sucre, capitale administrative du pays, en trois bonnes heures de trajet. Une autre route, également en parfait état, conduit vers La Paz ou Cochabamba, via Oruro (comptez une bonne nuit de trajet). Un chemin de fer dont l'usage reste à confirmer vous relie au Chili ainsi qu'à la capitale. L'aéroport n'est plus utilisé aux dernières nouvelles, mais tout change si vite en Bolivie que vous ne risquez rien à demander des renseignements.

[modifier] Tourisme

Entrée d'une mine sur le Cerro Rico
Entrée d'une mine sur le Cerro Rico
Église de San Lorenzo, sur la Plaza de Armas de Potosí
Église de San Lorenzo, sur la Plaza de Armas de Potosí

L'altitude ne doit en rien vous dissuader. Potosi fut aux XVIe et XVIIe siècles la ville la plus peuplée au monde (si l'on prend en compte la population des mines), et est restée la seconde plus belle ville du pays, après Sucre.

Vous rencontrerez ici beaucoup d'autres touristes, ou plutôt routards, ayant soif de dépaysement et d'originalité. De nombreux guides touristiques offrent leurs services et la visite en français est tout à fait possible. Il est aussi vivement conseillé de flâner en ville (si vos poumons le permettent). Au mois de juillet (le plus froid de l'année) l'absence de couverture nuageuse permet au thermomètre de grimper, mais même au soleil on apprécie de se réchauffer avec un bon "maté" (infusion) de coca.

"La casa de la moneda", témoin des atrocités commises par les Espagnols durant les XVIe et XVIIe siècles, est un édifice impressionnant au passé chargé (l'éprouvant travail du métal était assuré pour l'essentiel par des esclaves venus d'Afrique, tandis que les mines étaient exploitées par des autochtones, peut-être encore plus à plaindre tant leur espérance de vie était réduite).

Les rues piétonnes, les maisons coloniales aux couleurs vives, les balcons en bois, tout ici montre un riche passé. La cathédrale, située en plein centre-ville, est magnifique. La place principale invite au repos, au farniente.

On peut difficilement faire l'impasse sur la visite des mines du "Cerro Rico", pourtant fortement à déconseiller aux personnes claustrophobes ou facilement épuisées par la raréfaction de l'oxygène. En raison de l'activité tellurique, la température à l'intérieur atteint allègrement 30 degrés. L'atmosphère est peu respirable, et même une fois sorti vous aurez bien de la peine à reprendre votre souffle, à 4000 m d'altitude. Différentes agences touristiques proposent des visites guidées en toute sécurité, le tout accompagné d'un petit circuit initiatique. Mais n'entrez jamais seul dans les mines, il y va de votre survie: outre que certaines galeries sont étroites et glissantes, personne ne viendra à votre rescousse si vous vous foulez une cheville ou tout simplement si vous vous perdez dans ce labyrinthe, seulement éclairé, mal et provisoirement, par la lampe que vous aurez apportée vous-même.

[modifier] Voir aussi

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[modifier] Lien externe