Pons de Melgueil

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Pons de Melgueil, mort en 1126, fut le septième abbé de Cluny.

Sommaire

[modifier] Biographie

Fils cadet de Pierre Ier de Melgueil, Pons appartient à la haute noblesse du Languedoc. Il est apparenté aux comtes d'Auvergne et aux comtes de Toulouse[1].

Pons de Melgueil succède à Hugues de Cluny en 1109 à la tête de l'abbaye de Cluny. Il obtient du pape le droit de porter certains habits épiscopaux, privilège d'abord personnel, puis étendu à tous les abbés de Cluny[2]. Il fait preuve de sympathie envers l'ordre cistercien, encore tout jeune, et aide l'abbaye de Clairvaux à gagner son autonomie financière en remettant les dîmes qu'elle lui doit sur les terres et les troupeaux[3]. Partisan d'une certaine forme de réforme à Cluny même, il fait l'objet de sévères critiques lors du concile de Reims, en 1159[4].

Dans un contexte marqué par les premières difficultés financières de l'ordre clunisien, Pons est de plus en plus contesté par ses moines. Il est convoqué à Rome par le pape Calixte II et démissionne peu après. Hugues II de Cluny lui succède entre avril et juillet 1122 mais, déjà âgé lors de son élection, il meurt au bout de trois mois et est remplacé par Pierre de Montboissier, que la postérité appelera Pierre le Vénérable. Pons de Melgueil redevenu simple moine gagne Rome, puis la Terre Sainte[5].

En 1123, Pons revient en Italie où il fonde un monastère près de Vicence[5]. La même année, il figure parmi les participants de la diète de Worms[5]. À Cluny, le mouvement réformateur reste vivace, alors qu'une polémique oppose Bernard, abbé de Clairvaux, à Pierre le Vénérable. Pons profite d'une absence de ce dernier, en 1126, pour revenir à Cluny et réclamer sa mitre d'abbé[5]. Il est soutenu par de nombreux moines de l'abbaye ainsi que par la noblesse de la région et d'autres monastères de l'ordre, dont le prieuré de Souvigny, où est enterré saint Maïeul, quatrième abbé de Cluny[5]. Pons est aussitôt excommunié par l'archevêque de Lyon, sentence que confirme bientôt le pape Honorius II[5]. Pons est transféré à Lyon, puis enfermé à Rome où il meurt de la malaria[5] le 28 décembre 1126.

[modifier] Notes

  1. Aubé, p.47.
  2. Aubé, p. 59.
  3. Aubé, p. 95.
  4. Aubé, p. 132.
  5. abcdefg Aubé, p. 137.

[modifier] Références

[modifier] Articles connexes

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