Plan XVII

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Le plan XVII est une doctrine de guerre française créée par Ferdinand Foch suite à l’humiliation subie par les Français durant la guerre franco-allemande de 1870. En 1913, le commandant en chef Joseph Joffre adopte le plan dont le principal objectif est la reconquête du territoire de l’Alsace-Lorraine.

Sommaire

[modifier] Hypothèse

De nature purement offensive, le Plan XVII reposait en grande partie sur l’« élan vital » et l’esprit combattif de l'armée française : un état d’être étant capable de repousser tout ennemi quel qu’il soit par la force brute. En effet, au début de la guerre, plusieurs officiers français furent démis de leur fonction pour manque de cet esprit combattif, notamment le général Lanrezac suite à la défaite française à la bataille de Charleroi.

[modifier] Plan

Les diverses armées françaises se déploieraient le long de la frontière nord depuis la Suisse jusqu'à la Belgique, et lanceraient une attaque rapide et dévastatrice en Alsace et en Lorraine. Joffre pensait que les Allemands pourraient violer la neutralité de la Belgique dans le but d'attaquer la France, mais il estimait qu'ils ne pourraient pas avancer le long de la Meuse, dans le nord de la France, sans se déployer dangereusement.

Le plan comprenait l’avancée de quatre armées en Alsace-Lorraine de chaque côté des forteresses de Metz et de Thionville, occupées par les Allemands depuis 1871. L’aile sud des forces d’invasion capturerait l’Alsace puis la Lorraine, alors que l’aile nord, tout dépendant des mouvements allemands, avancerait en Allemagne par la forêt des Ardennes, ou encore en passant par le Luxembourg et la Belgique. Une seule armée serait stationnée sur le front belge pour défendre d’un possible passage des Allemands en Belgique, ce qui sera une erreur. En effet, les planificateurs français considéraient cette possibilité comme impossible puisqu’une telle action des Allemands ferait entrer en guerre le Royaume-Uni, selon les clauses du traité de Londres, qui garantissait la neutralité belge.

[modifier] Mise en pratique

Lorsque la Première Guerre mondiale éclate en 1914, le plan XVII est mis en branle et résulte rapidement en un échec cuisant. La défense de l’Alsace-Lorraine par l'armée allemande s’avère de bien meilleure qualité que l’envisageaient les généraux. Après quelques semaines, les Français se retrouvent à leur position de départ pendant que les Allemands avancent en Belgique et en France en suivant le plan Schlieffen. Le retrait de troupe allemande du front occidental pour aller supporter le front oriental contre les Russes permet aux Alliés d’arrêter les Allemands devant Paris à la première bataille de la Marne.

[modifier] Les faiblesses du plan

Le plan XVII présentait deux faiblesses majeures. Tout d'abord, Joffre sous-estimait la puissance de l'armée allemande et la vitesse avec laquelle elle pouvait être mobilisée et se déplacer. Dans l'éventualité d'une guerre, cela donnerait aux Allemands l'avantage d'avoir une ligne de front plus grande et leur permettrait de traverser la Belgique sans devoir trop se déployer. La deuxième faiblesse de la stratégie de Joffre était que les Français adhéraient à la doctrine de l'attaque constante. Ils pensaient qu'une attaque déterminée pouvait vaincre n'importe quelle défense. Il ne suffisait que la volonté du soldat ordinaire pour appliquer "l'offense jusqu'à l'outrance". Par conséquent, l'entraînement militaire se concentrait sur l'attaque et négligeait la défense. De leur côté, les Allemands s'entraînaient à l'attaque comme à la défense - et leurs unités d'infanterie étaient équipées avec davantage de mitrailleuses. Comme les Français le découvrirent en 1914, les attaques résolues face à des mitrailleuses pouvaient causer de lourdes pertes.

[modifier] Sources externes