Plébiscites pour l'unification en Italie

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L'unification italienne fait apparaître un phénomène nouveau, la consultation par plébiscite de la population sur la question de son avenir. C'est une rupture importante avec les pratiques antérieures où les gouvernants, la plupart du temps non élus, disposaient des territoires et des populations comme ils l'entendaient.

En Italie, le mouvement d'unification est surtout le fait des élites intellectuelles(universitaires, littérateurs, professions libérales) porteuses de l'idée d'une Italie "phare de la civilisation", comme dans l'Antiquité ou la Renaissance et déplorant l'abaissement du pays, par ses divisions territoriales, laisant le champ libre à l'intervention des puissances voisines (France et Autriche). Les "risorgimentistes" se recrutent aussi parmi la bourgeoisie industrielle et commerciale, voire les grands propriétaires terriens,vivant en ville selon la tradition des pays latifundiaires. Ceux-là réclament un marché, une monnaie, une législation uniques pour permettre le développement de leurs affaires. La population italienne majoritairement rurale, très peu instruite et profondément religieuse ne participe pas aux débats d'idées et assez peu aux luttes militaires. Cette population fut même quelque fois contre-révolutionnaire comme en Sicile.

Cependant la Révolution française a développé l'idée du « droit des peuples à disposer d'eux-mêmes. » Napoléon III, souhaite donc que les populations soient consultées sur leur réunion au royaume de Sardaigne. Aussi Cavour fit-il organiser des plébiscites qui, dans le feu et l'enthousiasme de la victoire, sans compter les pressions que les notables locaux pouvaient avoir sur des électeurs sans traditions politiques, furent tous favorables à l'unification.

Ainsi, l'unification italienne peut alors apparaître comme le résultat de la volonté de tout un peuple combattant pour sa liberté.

Il en fut de même pour le rattachement de la Savoie et du Comté de Nice à la France, prévu dans le traité de Turin (1860):