Pittoresque

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Le terme de pittoresque correspond à une notion esthétique née au XVIIIe siècle : elle concerne non seulement la représentation du paysage, mais aussi les traités d’esthétique, les voyages pittoresques, l’art des jardins et même la création de jardins.

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Voir « pittoresque » sur le Wiktionnaire.

Au XVIIIe siècle, les voyageurs aiment le voyage pittoresque ; la gravure accompagne la représentation des paysages. Inventée au XVe siècle, elle est suffisamment minutieuse en effet pour décrire les paysages. En 1799, William Gilpin va décrire les règles de l’esthétique pittoresque dans Trois essais sur le beau pittoresque.

Au XIXe siècle, l’invention de la lithographie mais aussi l’édition des cours de paysage enrichissent les représentations paysagères ; représentations artistiques et paysages sont toujours indissociables. La peinture pittoresque est une opération en trois temps, qui correspond à trois types d’artistes spécialisés, comme le montre l’ouvrage de Jean Adhémar sur l’art romantique :

  • au début, sur place, des dessinateurs font des croquis sommaires du paysage ; ces artistes sont parfois envoyés sur le terrain par des éditeurs de recueils qui, devant le succès des cours de paysage, souhaitent augmenter leur production. Le paysage n’est plus le relevé d’un voyage mais le produit demandé par un commanditaire et parallèlement, des éditeurs se consacrent entièrement (se spécialisent) dans ces recueils de vues. L’un d’eux, Auguste Bry, a publié les lithographies de Adolphe Maugendre « Souvenirs de La Roche-Guyon » qui présente notamment le château de La Roche-Guyon. Ces recueils sont tous construits de la même manière ; à chaque fois, les éditeurs les nomment « Vues », « Souvenirs » ou « Voyages » en y accolant le nom du lieu ;
  • dans un deuxième temps, des lithographes spécialisés redessinent l’image, par exemple des artistes comme Jean-Louis Tirpenne, auteur d’une vue de l’église troglodytique de Haute-Isle (dans les coteaux de La Roche-Guyon).
  • enfin, des spécialistes de figures finissent l’opération en ajoutant des petits personnages ; Victor Adam (1801-1866), le plus célèbre, a ainsi dessiné — à Paris — des habitants de divers pays (d’Afrique, d’Amérique, etc.). Si les personnages changent (en nombre, en attitudes) ils sont presque toujours dans un même contexte : passage du bac, assis sur la rive, gesticulant, remorquant des bateaux sur le chemin de halage, etc. Parmi ces artistes venus à La Roche-Guyon, figurent Monthelier (1829), Alphonse Bichebois (1831), Édouard Hostein (1843), Émile Sagot, etc.