Piquier

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Piquiers de Zurich, chronique de Diebold Schilling le Vieux
Piquiers de Zurich, chronique de Diebold Schilling le Vieux

Sommaire

[modifier] Origines

Fantassins armés d'une pique longue de plusieurs mètres, ils constituaient la base des armées de la Renaissance et de la fin du Moyen Âge. Ils sont apparus dès le début du XIVe siècle chez les Écossais et les Flamands. Mais les plus réputés furent certainement les Suisses.

Héritiers des hoplites Macédoniens qui formaient les phalanges de Philippe II de Macédoine ainsi que d'Alexandre le Grand et de tous les rois Héllenistiques .Leur principale fonction était de bloquer les charges de cavalerie.

[modifier] Renaissance

Ils sont alors au centre de l'évolution militaire qui caractérise la Renaissance : les généraux s'inspirant de l'Antiquité et des formations suisses provoquent un retour de l'infanterie comme base de la puissance militaire, au détriment des gendarmes (homme d'arme a cheval formant la cavalerie lourde des armées). En effet, les formations compactes de fantassins armés de piques sont désormais capables de mettre en échec les charges de cavalerie lourde, qui restaient à l'époque un des atouts majeurs des batailles.

Deux éléments sont à l'origine de l'adoption des tactiques suisses comme fondement de l'infanterie nouvelle qui s'ébauchait dans toute l'Europe. D'une part, a partir de la fin du XVe siècle, certains observateurs et réformateurs humanistes remarquèrent le lien entre le carré de piquiers suisse et ses équivalents antiques, phalanges grecque ou formation romaines. D'autre part, les Suisses se firent les ambassadeurs de ce qui était devenu, notamment après leurs victoires de Grandson et de Morat, une référence en matière de combat : venant d'un pays pauvre, des milliers de mercecenaires hélvétiques gagnaient leur vie en combattant à l'étranger.

Ainsi naîtront, par mimétisme des pratiques suisses, les premières ébauches d'armées nationales. François Ier réorganise son infanterie par l'ordonnance du 24 juillet 1534; sur une base territoriale (Bourgogne, Champagne, Guyenne, Languedoc, Normandie, Picardie, Dauphiné et Provence doivent chacun fournir 6000 recrues destinées a la formation d'une "légion"; terme directement repris de l'antiquité romaine)

Au cours du XVIe siècle on adjoint aux formations de piquiers des unités d'arquebusiers (les plus célèbre sont les tercios espagnols).

[modifier] Évolution

Ils disparurent à partir du XVIIIe siècle notamment à cause de l'invention de la baïonnette à douille qui permettait au fantassin de tirer tout en disposant d'une arme équivalente à la pique. Plus polyvalent et moins complexe à mettre en œuvre, les régiment de fusiliers supplantent les anciennes formations de mousquetaires et de piquiers alors en œuvre.


[modifier] Notes et références de l'article

  • Thomas F.Arnold, les Guerres de la Renaissance, Autrement, coll Atlas des Guerres,
  • J.P Bois, Les Guerres en Europe, 1494-1792, 1994

[modifier] Voir aussi

[modifier] Liens et documents externes