Pierre-Paul Gobet, dit Dorfeuille

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Pierre Paul Gobet, dit Dorfeuille, né vers 1745, mort vers 1806, est un auteur et un comédien français.

Après avoir joué à Lille en 1768, puis à La Rochelle et Poitiers de 1773 à 1775, il est engagé au Théâtre de la Monnaie à Bruxelles cette dernière année. Il est à Gand en 1777, où il crée L'Illustre voyageur, ou le retour du comte de Falkenstein dans ses États, comédie en l'hommage de Joseph II, à Nancy en 1778, à Nantes en 1779, puis il s'associe à Hus et Gaillard pour diriger le Grand Théâtre de Bordeaux de 1781 à 1783.

Arrivé à Paris en 1783, il fait jouer au Théâtre-Italien Henri d'Albret, ou le roi de Navarre, qui n'a aucun succès, et écrit Le Soldat laboureur, annoncée au Théâtre-Français par La Harpe[1], mais non représentée. En 1784, il fait jouer Ariste, ou Les Écueils de l'éducation, qui figure sur le répertoire de 1790 mais n'est pas reprise. Toujours en 1784, il reçoit un ordre de début à la Comédie-Française mais n'est pas reçu.

Retournant alors en province, il dirige des troupes à La Haye, Dijon, Ostende et Cambrai. En 1790, Dorfeuille obtient, avec Gaillard, directeur du théâtre de Lyon, le privilège de l'Ambigu-Comique et des Variétés-Amusantes, qu'il déplace de la rue de Bondi au Palais-Royal, où il fait construire une salle. En effet, protégé du duc d'Orléans, il est le premier locataire de la nouvelle salle de la Comédie-Française établie au Palais-Royal. En 1791, les dissidents du Théâtre-Français, emmenés par Talma, Dugazon et Grandmesnil s'y établissent. La première pièce jouée est Henri VIII, avec Talma dans le rôle-titre, le 27 avril 1791[2]. En 1792, séparé de Gaillard, pour des raisons politiques, il donne des leçons de déclamation.

En juin 1795, il demande l'autorisation d'ouvrir un Odéon national sur l'emplacement de l'ancien Théâtre-Français (actuel Théâtre de l'Odéon), qui n'ouvrira qu'un mois. En 1799 il fonde un théâtre pour jeunes comédiens, le Théâtre des Jeunes Élèves, rue dauphine, et publie, l'année suivante, L'Art de la représentation théâtrale.

La date de sa mort, placée par certains biographes en 1806, est incertaine.

[modifier] Œuvres

  • L'Illustre voyageur, ou le retour du comte de Falkenstein dans ses États, comédie en deux actes, Gand et Paris, 1778
  • Henri d'Albret, ou le roi de Navarre, comédie en un acte, Paris, Théâtre-Italien, 1783
  • Le Soldat laboureur, comédie non représentée, 1783
  • L'Esprit des Almanachs, ou analyse critique et curieuse de tous les almanachs, tant anciens que modernes, Paris, 1783[3]
  • Ariste, ou Les Écueils de l'éducation, comédie en cinq actes, Paris, 1784
  • Les Éléments de l'Art du Comédien, ou l'art de la représentation théâtrale considéré dans chacune des parties qui le composent, Paris, 1801

[modifier] Source partielle

  • « Dorfeuille (P.-P.) », in Joseph Fr. Michaud, Louis Gabriel Michaud (dir.), Biographie universelle, ancienne et moderne, ou, Histoire par , Paris, L.-G. Michaud, 1837, supplément (« DA-DR »), tome 62, p. 545-546
  • A. Jadin, « Dorfeuille (P.-P.) », in Jean-Chrétien Ferdinand Hoefer, Nouvelle biographie générale depuis les temps les plus reculés jusqu'à nos jours, Paris, Firmin Didot, frères, fils et Cie, 1858, tome 14, p. 605-606

[modifier] Notes et références

  1. La Correspondance littéraire, lettre 182.
  2. K. S. H., Mémoires de Préville, Paris, F. Guitel, 1812, p. 173.
  3. Signalé par Edmond de Manne, Nouveau dictionnaire des ouvrages anonymes et pseudonymes la plupart contemporains, Lyon, N. Scheurign, 1862, p. 328. Cet ouvrage, signé « Wolf d'Orfeuil », lui serait attribué à tort, étant l'édition posthume d'un ouvrage de Le Camus de Mézières, selon Michaud.