Pierre-Jean Berthold de Prosly

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Pierre-Jean Berthold de Prosly, né en 1752 à Bruxelles et guillotiné à Paris le 5 germinal an II, est un négociant belge.

Fils du comte Proly, receveur-général de la Belgique, mais qu’on disait fils naturel du prince de Kaunitz, le baron de Proly, négociant à l’époque des troubles de la Belgique, occupé de spéculations aventureuses, se trouva ruiné quand l’ordre fut rétabli.

Accouru à Paris, quelques années avant la Révolution, il résidait au 20 de la rue des Filles Saint-Thomas, s’occupant d’affaires commerciales et industrielles pour le trafic de la Mer Rouge et des Indes, faisant également le commerce des tableaux et s’occupant aussi d’achat d’actions avec Champgrant.

À la Révolution, il rédigea un journal démocratique intitulé le Cosmopolite. Il se créa, par ce moyen, une réputation de patriotisme qui lui fit donner la mission secrète d’aller surveiller, aux Pays-Bas la conduite de Dumouriez, sur la fidélité duquel on commençait à concevoir des soupçons.

Après la défection de ce général, Proly remit à son retour, le procès-verbal de ses opérations au ministre Lebrun, qui l’avait envoyé. Lu le 1er avril 1795 à la tribune de la Convention nationale, ce procès-verbal fut bientôt communiqué à la société des Jacobins. Le général transfuge fut dénoncé, à leur tribune, comme traître à la patrie.

Intime de Desfieux, avec qui il logeait et mangeait avec lui, Proly s’éleva ainsi au plus haut point de la faveur et ne tarda pas à être élu membre du comité central qui prépara les journées d’émeute des 31 mai et 2 juin 1793 qui virent l’arrestation de vingt-neuf députés girondins et de deux ministres au profit de la faction de Robespierre.

La Commune de Paris devenue la rivale de la Convention, ou plutôt de son Comité de salut public, Proly, resté fidèle à Hébert, procureur de cette Commune, dut déplaire à Robespierre, qui, ne cessant de l’accuser d’espionnage à la solde de Léopold pour le compte de l’Autriche[1], le signala comme un intrigant dangereux en rapport avec la cour de Vienne, le fit arrêter deux fois, et relâcher.

Enfin, Proly fut enveloppé dans la conspiration d’Hébert et de Chaumette. Traduit devant le Tribunal révolutionnaire, il fut condamné à mort et exécuté à l’âge de 42 ans.

[modifier] Notes

  1. Dans une pièce imprimée, parmi celles qui furent trouvées chez Robespierre, on lit plusieurs questions sur Proly et son inséparable compagnon Dufieuxdont : « Comment se fait-il que Proly, étranger et fils de la maîtresse du prince de Kaunitz, par conséquent très fort dans le cas d’être soupçonné le bâtard et le pensionnaire de ce prince autrichien, se soit donné, à Paris, comme un patriote à trente-six karats, et qu’il n’ait pu jusqu’ici passer, malgré son adresse, que pour un intrigant ? Comment se fait-il que Proly, qui n’est rien, qui ne doit se mêler de rien, soit fourré dans toutes les affaires ? Comment se fait-il que Proly et Desfieux, et leur cabale, sachent tous les secrets du gouvernement quinze jours avant la convention nationale ; qu’ils connaissent les promotions futures, et qu’à point nommé ils aient des nouvelles fraîches et ostensibles sur toutes les affaires, et des nouvelles secrètes, qu’on devine à leur allure, et d’après lesquelles ils se conduisent ? Comment se fait-il que Desfieux et Proly, étant de grands patriotes, soient les inséparables des banquiers étrangers les plus dangereux, tels que Walquiers, de Bruxelles, agent de l’empereur tels que Simon, de Bruxelles, agent de l’empereur ; tels que Grenus, de Genève, grand inséparable de Proly… ; tels que Greffus et Mons, autres agens de l’empereur. »

[modifier] Source

  • Étienne de Jouy, Biographie nouvelle des contemporains, t. 17, Paris, Librairie historique, 1824, p. 130-1.