Pharmakos

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Le pharmakos (grec ancien : φαρμακος) est un rite de purification largement utilisé dans la Grèce antique. Afin de combattre une calamité, une personne était choisie et traînée hors de la cité, où elle était parfois mise à mort. Cette victime sacrificielle, innocente en elle-même, était censée, comme le bouc émissaire hébreu, se charger de tous les maux de la cité. Son expulsion devait permettre de purger la cité du mal qui la touchait, d'où l'ambiguïté du terme qui pouvait signifier aussi bien « remède » que « poison ».

Le pharmakos a fait l'objet d'études de la part de plusieurs philosophes modernes. Jacques Derrida a analysé dans La pharmacie de Platon les significations opposées du terme. René Girard en a fait l'un des fondements de sa théorie du bouc émissaire dans La violence et le sacré.

Jane Ellen Harrison écrit que dans les mystères d'Éleusis, « chaque homme prend avec lui son pharmakos, un jeune cochon » dans les rites de purification à Éleusis en Grèce antique. [1]

[modifier] Notes

  1. (en) Jane Ellen Harrison, Prolegomena to the Study of Greek Religion, Princeton University Press, 1903 (réédité en 1991), ISBN 0691015147, p.152.